Pur malgré tout

Concernant la pureté :
j’entends par-là qu’il s’agit de rester comme ancré ou centré
– plus exactement, de se recentrer à mesure des événements –
autour de ce qu’il y a de préservé en soi,
de ce qui nous appartient en propre,
de ce qui est relié à la « nature profonde » ou « essence » de la personne.

Il est question d’une pureté intérieure,
plus précisément de la pureté de la relation
entretenue entre soi et sa conscience et le monde.

La pureté est affaire personnelle, individuelle.
Pas de comparaison ni identification ni autre avec autrui.
On ne peut être pur que par rapport à l’essence de sa personne.

NB : je précise, car il est important d’éviter les interprétations d’ordre sémantique,
qu’il n’est aucunement question ni d’idéal ni de quête de perfection
ni de morale religieuse (édictée par une Église),
ni autre chose que le mentionné dans ce propos.

La pureté, tel que j’emploie ce terme,
dépend de l’intégrité de la personne,
de la sincérité envers elle-même,
de s’écouter,
de vivre son Rêve (autant que se peut),
en marchant sa parole.

* * *

Il n’est donc pas question d’éviter de se salir,
de « mettre la main à la pâte »,
mais de rester pur malgré tout ce qu’il se passe.

On peut avoir traversé un enfer, en sortir,
et constater que malgré les innombrables atteintes,
on peut avoir préservé quelque chose à l'intérieur de soi,
quelque chose qui est resté sain et lucide,
évoluant au-delà de la dualité fondamentale Mal-Bien.

Exemple (extrême) :

J’ai lu un témoignage-livre d’un rescapé de camp de concentration nazi.
Malgré l’horreur, cet homme est parvenu à préserver une part de lui,
de son âme, bien qu’il doive vivre (à l’heure où il écrivait son livre)
avec la culpabilité ; culpabilité… d’être encore vivant !
Il se reproche de n’être pas mort comme les autres,
et d’avoir dû faire ce qu’il a fait,
en étant traité pire qu’un chien-de-rue-affamé.
Il explique qu’il s’accrochait à la vie afin que quelqu’un puisse témoigner de l’horreur.

Lorsqu’on parle de pureté, peu importe le passé, les antécédents,
pour autant que l’on se sente le plus en paix possible avec soi-même
(eu rapport à son histoire, ses expériences, sa responsabilité).

Rien à voir donc avec la perfection ou l’austérité morale ni autre.

Sauf erreur de ma part, certains catholiques, plutôt ésotériques,
interprètent la virginité de Marie comme symbolisant la pureté :
c’est-à-dire qu’elle aurait été pure, ou se serait purifiée, au moment de tomber enceinte.

Un pur est un juste, et vice-versa.


En résumé

Même dans la pire situation,
il est possible de préserver ne serait-ce qu’une infime parcelle du Soi profond.
Puis, dès que possible, se guérir,
de ce qui a été subi,
et/ou de ses propres erreurs et motifs de culpabilité ;
pour le dire autrement,
faire ce qu’il faut pour panser ses plaies intérieures
et pour rétablir l’estime de soi ;
de la sorte, ce qui a été préservé se "redéploie" de lui-même, peu à peu,
et l’on parvient ainsi à se ressentir à nouveau pur (autant que se peut).


Il faut connaître l’enfer afin de le distinguer du paradis
(dicton formulé à ma manière).

Comment savoir ce qui est bon (pour soi) sans connaître ce qui est mauvais ?

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