La peur est la petite mort qui conduit à l'oblitération totale. La peur tue l'esprit.
J'affronte ma peur. Je lui permets de passer sur moi, au travers de moi.
Et lorsqu'elle sera passée, je tournerai mon œil intérieur sur son chemin.
Et là où elle sera passée, il n'y aura plus rien. Rien que moi.

samedi 1 décembre 2018

L'embrouille du Verbe

Voici ce qu'a écrit Carl G. Jung au sujet de notre vénération du Verbe :
(...) Tout se passe comme si personne n'avait remarqué que l'adoration divine du Verbe,
nécessaire à une certaine phase historique du développement de l'esprit,
comporte un redoutable revers de médaille.
(...)

La croyance dans le Verbe devient une croyance dans le mot,
mot qui se transforme en un infernal slogan susceptible et capable
de toutes les escroqueries
.
(...) 

Le citoyen est dupé, les maquignonnages politiques,
les marchandages et les compromis se nouent en chaîne
et l'enflure du mensonge atteint des proportions que le monde n'a jamais connues.


C'est de la sorte que le Verbe qui était originellement messager de l'unité des hommes
et de leur rassemblement dans la personne du grand homme unique,
est devenu à notre époque source de suspicion et de méfiance de tous contre tous.


La croyance en la parole est ainsi devenue non seulement un de nos pires maux,
mais aussi le moyen,
la source de renseignements auxquels s'adresse toujours le névrosé

pour tenter de convaincre "l'adversaire"
ou de faire disparaître l'adversaire qui gît en son sein.

C. G. Jung de préciser concernant la névrose :
Naturellement,
des hommes qui ne savent rien de la nature sont des névrosés ;
car ils ne sont pas adaptés aux réalités. 

Le pouvoir détourné des mots et de la raison, à ce sujet C. G. Jung a écrit :
La surestimation de la raison a ceci de commun avec un pouvoir d'état absolu :
sous sa domination, l'individu dépérit.

Au sujet de l'intellect, C. G. Jung a écrit (relevons la place du sentiment) :
(...) C'est ici que commencent ‒ non seulement pour le médecin ‒
ces dangereuses aberrances
dont la première consiste à essayer de tout dominer par l'intellect.


C'est pourquoi les malades les plus difficiles et les plus ingrats, (...),
sont, à côté des menteurs habituels, les prétendus intellectuels ;
car chez eux une main ignore toujours ce que fait l'autre.
Ils cultivent une psychologie à compartiments.


Avec un intellect que ne contrôle aucun sentiment tout peut se faire,
tout peut se résoudre et pourtant on souffre d'une névrose
.

Lao Tseu intervient aussi :
L'ordre appartient à celui qui voit au-delà de la forme ;
la vie appartient à celui qui comprend au-delà des mots.


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4 commentaires:

  1. Eric,
    Les sujets, les compléments et les adjectifs ça embrouille aussi, faut pas croire...
    Bon d'accord, je me tais, au risque de m'embrouiller moi même.
    D'accord avec Lao Tseu, y a du chemin...
    Bon dimanche.

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    1. :)) oui, ça fait bcp de mots à assembler
      A + Thierry

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  2. Coucou Eric t'oublie pas:-) mais je fais moins les blogs même les miens:-)
    Je vais essayer de pas trop m'embrouiller même avec les embrouilles.
    Passe une belle après-midi.
    Chez moi pas de neige mais la pluie depuis quelques jours.
    A + Eric tkt je reviendrai :-)

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