Le jeu de la philosophie et de la science occidentales
était de capturer la nature à l’intérieur d’un filet de mots et de nombres,
et qu’il y avait grand danger à ce que nous confondions ce filet avec la réalité.
Les idées sont dans la tête, alors que les herbes sont dans les champs !
– Alan Watts
Sens externes à mobiliser autant que les sens internes.
Sentir (voir non seulement avec les yeux mais aussi avec la sensibilité) et ressentir,
en prêtant le moins possible d’attention aux pensées.
Ne réfléchir que lorsque nécessaire.
Écouter les résonances,
ainsi que l’intuition.
Se sentir être,
en maintenant son attention sur ce qui s’éprouve.
Prêter trop attention aux pensées comporte le risque qu’elles nous entrainent,
nous emportent hors pulsation de l’instant, en dispersant l’attention hors Réalité vibrante.
Nous voulons tout, tout savoir, dominer, contrôler, filmer, enregistrer, rentabiliser
alors, comment expliquer que nous contrôlions si peu notre petit esprit avide et mesquin ?
Les scientifiques (médiatisés) vénèrent le cerveau
et, depuis longtemps, nous divinisons son symbole : l’esprit.
Cette relation à l'esprit provient d’un conditionnement voulu par les églises
(corps impur, sentiment faible et esprit supérieur).
NB : la notion d’esprit n’est pas la même que celle de l’Esprit.
Le petit esprit, au service de l’ego, désigne nos possibilités mentales.
Le grand Esprit est une notion à relier avec celle de l’Éveil.
En métaphore, pour les Natifs d’Amérique, l’aigle représente un Esprit.
À ce sujet, C. G. Jung, en psychologie, parlait de « métanoïa »
qui signifie « renaissance par l’esprit ».
Le petit esprit meurt, et le grand Esprit se déploie.
L’esprit est comme un outil, il s’agit d’apprendre à l’utiliser.
Le grand Esprit est autant sensible que raisonnable, intuitif et créatif que logique.
Le grand Esprit a conscience de ce qui nous relie, tous, à l’environnement naturel,
et aux autres formes de vie.
Le grand Esprit opère au-delà des attraits du pouvoir,
du sexe (à consommer) et des plaisirs sensuels addictifs.
L’Esprit d’un tel Individu plane au-dessus de ses propres pensées.
En la tête, au niveau mental, le monde n’apparaît qu’en deux dimensions,
comme sur un écran ou un tableau rempli d’équations à résoudre.
L’activité cérébrale génère, en effet secondaire,
des peurs irrationnelles provenant du passé
qui se retrouvent projetées dans ce que l’esprit imagine être le devenir, l’avenir.
Hier n’est pas la Réalité, ne l’est plus en tout cas.
Demain n’est pas la Réalité, mais tout au plus une probabilité
conjecturée à partir de ce qui fut et, trop souvent, des intérêts de certains.
Uniquement ce que l’on ressent ici et maintenant est Réalité.
Cela est vérité : ce que l’on sent et ressent
(et non pas ce que l’on pense).
L’esprit nous impose son cadre qu’il appelle « réalité ».
Ce cadre arbitraire est généralement distinct de ce que nous rapportent nos sens.
– Frank Herbert
La vérité perceptible évolue d’instant en instant.
Elle est insaisissable pour l’esprit en retrait, emmuré,
occupé à calculer ce qui lui reste encore à penser.
Se laisser absorber complètement dans l’instant
pour le goûter pleinement, le savourer lentement,
afin d’en tirer un suc, la substance nourrissante, le fruit.
Cela est profit plus profitable que le profit monétaire, non ?
Apprendre à vivre l’instant,
avancer d’instant à instant,
comme pas à pas, en portant son attention sur chaque pas,
chargé uniquement de l’enseignement du passé.
Avancer en portant un fardeau, ou besace, le plus léger possible.
Magie du monde (naturel) faisant qu’à chaque instant tout est là, à disposition.
Le vivant en ce monde, seule la présence le perçoit.
La vie est un présent à découvrir au présent.
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Eric,
RépondreSupprimerC'est clair qu'on oublie parfois que quelque part c'est tous les jours Noël.
Bonne journée.
:)) (rire devient rare en ce moment, merci de m'avoir fait rire)
SupprimerA + Père-Thierry