Concernant le travail sur soi-même, G. I. Gurdjieff a expliqué :
Précision : lorsque Gurdfieff parle d’un « paresseux »,
il fait allusion à la paresse de travailler sur soi-même,
de produire des efforts et même des sur-efforts pour avancer, évoluer,
ce qui n’est possible qu’en contrant certaines habitudes et automatismes.
Un participant demande à G. I. Gurdjieff :
Rappel : l’humain, étudié façon Gurdjieff, se construit sur trois étages (c’est une image).
Le premier étage de l'usine regroupe trois centres,
dont les centres principaux moteur et instinctif, à quoi on ajoute le centre sexuel.
Gurdjieff a précisé qu’un humain peut parfaitement vivre
en n’utilisant que l’étage du bas de ce qui constitue sa personne.
Au niveau du second étage de la personne se trouve le centre émotionnel.
Au niveau du troisième étage de cette usine humaine se trouve le centre intellectuel.
NB (et répétition) : on peut vivre, ce qui est le cas pour la plupart d’entre nous,
qu’en utilisant l’étage du bas (centres moteur-instinctif et sexuel),
les centres émotionnel et intellectuel fonctionnant au service du premier étage de l'usine.
Dans ce cas,
les centres émotionnel et intellectuel ne fonctionnent que de façon mécanique,
par automatismes, selon les culture et éducation reçues, et ils sont, chacun, bipolaires (conflit),
par exemple « j'aime/j'aime pas » et « je veux/je ne veux pas ».
C’est pourquoi, pense-je, Gurdjieff les distingue des centres supérieurs,
soit : des centres émotionnel supérieur et intellectuel supérieur,
centres dont le fonctionnement est conscientisé, en voie d’être maîtrisé.
Donc, en résumé, pour changer vraiment (avancer, évoluer, croître),
il est important de travailler sur les trois étages de la personne « simultanément »,
en commençant par le centre moteur.
G. I. Gurdjieff poursuit :
Il s’agit de la souffrance inhérente au fait de contrer sa personnalité publique,
la fausse, celle construite par « Mère Culture », la mécanique,
qui s’accroche au connu et à la routine, et à sa souffrance.
NB : faire des efforts pour changer soi-même (travail sur soi)
est un exemple de souffrance volontaire.
* * *
Voici un exercice à pratiquer le plus souvent possible
permettant notamment d’apprendre à déplacer son attention,
tout en se rappelant soi-même :
Si l’homme était capable de travailler sur lui-même,
tout serait très simple et les écoles seraient inutiles.
Mais il ne le peut pas,
et il faut en chercher les raisons dans les profondeurs mêmes de sa nature.
Je laisserai de côté pour le moment son manque de sincérité envers lui-même,
les perpétuels mensonges qu’il se fait, et ainsi de suite –
et je rappellerai seulement la division des centres (positif et négatif soit, en conflit).
Cela suffit à rendre impossible à l’homme un travail sur soi indépendant.
Vous devez comprendre que les trois principaux centres
– intellectuel, émotionnel et moteur – sont interdépendants,
et que, chez un homme normal, ils travaillent toujours simultanément.
C’est précisément ce qui constitue la difficulté majeure dans le travail sur soi.
Que signifie cette simultanéité ?
Cela signifie que tel travail du centre intellectuel est lié
à tel autre travail des centres émotionnel et moteur – c’est-à-dire qu’une certaine sorte
de pensée est « inévitablement » liée à une certaine sorte d’émotion,
et à une certaine sorte de mouvement (ou de posture),
et que l’une déclenche l’autre ;
autrement dit, que telle sorte d’émotion déclenche tels mouvements ou attitudes,
et telles pensées, de même qu’une certaine sorte de mouvements ou de postures
déclenche certaines émotions, ou états d’esprit, etc.
Toutes les choses se tiennent,
et il n’en est pas une qui puisse exister sans une autre.
Maintenant, imaginez qu’un homme décide de « penser » d’une façon nouvelle.
Il n’en continue pas moins à sentir de la vieille façon. (…)
Ou bien,
imaginez qu’il ait coutume de fumer des cigarettes chaque fois qu’il veut penser.
C’est là une habitude motrice.
Il décide de penser d’une façon nouvelle.
Il commence par fumer une cigarette – et retombe aussitôt dans sa pensée routinière,
sans même s’en rendre compte.
Le geste habituel d’allumer une cigarette
a déjà ramené ses pensées à leur ancien diapason.
(…)
L’unique possibilité de les faire travailler (les trois principaux centres de l’être)
d’une manière nouvelle est donc le plus souvent de commencer par le centre moteur,
c’est-à-dire par le corps.
Un corps paresseux, automatique, et plein de stupides habitudes,
stoppe toute espèce de travail.
Précision : lorsque Gurdfieff parle d’un « paresseux »,
il fait allusion à la paresse de travailler sur soi-même,
de produire des efforts et même des sur-efforts pour avancer, évoluer,
ce qui n’est possible qu’en contrant certaines habitudes et automatismes.
Un participant demande à G. I. Gurdjieff :
- Mais certaines théories affirment que l’on doit développer
le côté moral et spirituel de sa nature,
et que si l’on obtient des résultats dans cette direction,
il n’y aura pas d’obstacles de la part du corps.
Est-ce possible ou non ?
- A la fois oui et non, dit Gurdjieff. Tout est dans le "si".
« Si » un homme atteint la perfection de la nature morale et spirituelle
sans empêchements de la part du corps,
le corps ne s’opposera pas aux accomplissements ultérieurs.
Mais par malheur cela n’arrive jamais,
parce que le corps intervient dès les premiers pas,
intervient par son automatisme,
par son attachement aux habitudes,
et avant tout par son mauvais fonctionnement.
Le développement de la nature morale et spirituelle
sans opposition de la part du corps est théoriquement possible,
mais dans le seul cas d’un fonctionnement idéal du corps.
Et qui est en mesure de dire que son corps fonctionne idéalement ?
Rappel : l’humain, étudié façon Gurdjieff, se construit sur trois étages (c’est une image).
Le premier étage de l'usine regroupe trois centres,
dont les centres principaux moteur et instinctif, à quoi on ajoute le centre sexuel.
Gurdjieff a précisé qu’un humain peut parfaitement vivre
en n’utilisant que l’étage du bas de ce qui constitue sa personne.
Au niveau du second étage de la personne se trouve le centre émotionnel.
Au niveau du troisième étage de cette usine humaine se trouve le centre intellectuel.
NB (et répétition) : on peut vivre, ce qui est le cas pour la plupart d’entre nous,
qu’en utilisant l’étage du bas (centres moteur-instinctif et sexuel),
les centres émotionnel et intellectuel fonctionnant au service du premier étage de l'usine.
Dans ce cas,
les centres émotionnel et intellectuel ne fonctionnent que de façon mécanique,
par automatismes, selon les culture et éducation reçues, et ils sont, chacun, bipolaires (conflit),
par exemple « j'aime/j'aime pas » et « je veux/je ne veux pas ».
C’est pourquoi, pense-je, Gurdjieff les distingue des centres supérieurs,
soit : des centres émotionnel supérieur et intellectuel supérieur,
centres dont le fonctionnement est conscientisé, en voie d’être maîtrisé.
Donc, en résumé, pour changer vraiment (avancer, évoluer, croître),
il est important de travailler sur les trois étages de la personne « simultanément »,
en commençant par le centre moteur.
G. I. Gurdjieff poursuit :
De plus, il y a erreur sur le sens des mots "moral" et "spirituel".
J’ai assez souvent expliqué auparavant que l’étude des « machines »
commence non par celle de leur "moralité" ou de leur "spiritualité",
mais par celle de leur mécanicité et des lois qui régissent cette mécanicité.
L’être des hommes n° 1, 2 et 3 est l’être de machines
qui ont la possibilité de cesser d’être des machines,
mais qui n’ont pas encore cessé d’être des machines.
- Mais n’est-il pas possible pour l’homme d’être immédiatement transporté
à un autre niveau d’être par une vague d’émotion ? demanda quelqu’un.
- Je ne sais pas, dit Gurdjieff.
De nouveau nous parlons des langages différents.
Une vague d’émotion est indispensable,
mais elle ne peut pas changer les habitudes motrices ;
par elle-même, elle ne peut pas faire travailler correctement
des centres qui toute leur vie ont fonctionné de travers.
(…)
Il n’y a pas de miracle possible pour une machine.
Il est déjà assez miraculeux qu’une machine soit en mesure de changer.
(…)
Aucune vague d’émotion ne peut durer dans la vie,
aucune vague d’émotion ne peut donc provoquer le moindre changement d’être.
(…)
Je vous parlerai maintenant d’un certain défaut de fonctionnement du corps
qu’il est en tout cas indispensable de corriger.
Tant qu’il persiste, aucune sorte de travail, serait-il moral ou spirituel,
ne peut se faire de manière correcte.
Vous vous rappellerez que lorsque nous avons parlé du travail
de "l’usine à trois étages",
je vous ai expliqué que la plus grande part de l’énergie élaborée par l’usine
est gaspillée en pure perte, notamment en tension musculaire inutile.
Cette tension musculaire inutile absorbe une énorme quantité d’énergie.
Et dans le travail sur soi, l’attention doit d’abord se porter là.
(…)
L’homme doit donc, préalablement à tout travail physique sur lui-même,
apprendre à observer et à sentir sa tension musculaire ;
il doit être capable de relâcher les muscles quand cela est nécessaire,
c’est-à-dire avant tout de faire céder la tension inutile des muscles.
(…)
Et le travail consiste à se soumettre volontairement
à une souffrance temporaire
pour se rendre libre de la souffrance éternelle.
Il s’agit de la souffrance inhérente au fait de contrer sa personnalité publique,
la fausse, celle construite par « Mère Culture », la mécanique,
qui s’accroche au connu et à la routine, et à sa souffrance.
NB : faire des efforts pour changer soi-même (travail sur soi)
est un exemple de souffrance volontaire.
* * *
Voici un exercice à pratiquer le plus souvent possible
permettant notamment d’apprendre à déplacer son attention,
tout en se rappelant soi-même :
Un jour, à propos de la description d’un exercice de concentration,
où il s’agissait de reporter l’attention d’une partie du corps vers une autre,
Gurdjieff demanda :
- Lorsque vous prononcez le mot « Moi » à haute voix,
pouvez-vous remarquer « où ce mot résonne en vous ? »
Nous ne comprîmes pas tout de suite ce qu’il voulait dire.
Mais certains d’entre nous commencèrent très vite à remarquer
que lorsqu’ils prononçaient le mot « Moi »,
ils avaient l’impression que ce mot « résonnait » dans leur tête,
d’autres le sentaient dans leur poitrine,
d’autres encore au-dessus de leur tête – en dehors du corps.
(…)
Gurdjieff dit qu’un exercice de ce genre s’était conservé jusqu’à nos jours
dans les monastères du mont Athos.
Un moine se tient dans une certaine position, soit à genoux, soit debout,
les bras levés pliés aux coudes, et dit – Ego – d’une voix haute et soutenue,
tout en écoutant où ce mot résonne.
Le but de cet exercice est de lui faire sentir son « Moi »,_________________________________
chaque fois qu’il pense à lui-même,
et de faire passer son « Moi » d’une centre dans un autre.
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