De la sécurité

Quand on parle de « sécurité »,
de quoi s’agit-il exactement, de quoi parle-t-on au juste ?

Ce que nous appelons « sécurité » est un sentiment,
plus précisément un ressenti, soit : un sentiment intérieur.

Le besoin de sécurité est également, en partie, instinctif.
Instinctivement, on recherche la tranquillité notamment pour se détendre.
Pour parvenir à se poser et reposer, il faut se sentir en sécurité.
Même pour rêvasser et imaginer, on a besoin de calme et de sécurité.

Bref, où que ce soit,
dans n'importe quelle situation,
on se sent en sécurité ou non.
Ce ressenti est propre à chacun,
il est donc subjectif.

NB : sur dix personnes se trouvant au même endroit,
impliquées dans une même situation,
chacune se sentira plus ou moins en sécurité,
cela dépendant aussi (en plus de ce qui leur arrive)
de son humeur, de sa pensée, de ses soucis,
de son niveau de parano, de si elle a faim ou non,
de sa situation sociale et financière, de ses amours, etc.,
et aussi de sa façon d’être et de se sentir avec les autres.
Bref, tout un tas de facteurs entre en ligne de compte,
des facteurs propres à chacun
qui font qu'on se sent ou non ou partiellement en sécurité.

En société,
le vicieux, pernicieux, insidieux, malsain et vain,
consiste à nous manipuler en clamant une sécurité indéfinie,
répandue partout, à l’extérieur, dans le monde où nous évoluons au quotidien,
afin de justifier des budgets pharamineux pour payer davantage de polices,
d’armes, des temps d’élaboration d’interdits savants et de lois restrictives,
en plaçant des webcams et micros partout, des capteurs thermiques…
Cette "sécurité-là", celles des armes et senseurs technologiques,
n’a rien à voir avec le sentiment de sécurité.
Preuve en est que pour certains,
c’est le contraire qui se passe, dans les faits,
puisque cette toute-surveillance génère notamment de la paranoïa,
ou un sentiment de persécution (d’être espionné, par exemple),
ce qui "insécurise" en profondeur notre sentiment, à chacun !

Réfléchir par soi-même :
cette "sécurité-là" a été voulue par les banquiers, bijoutiers, etc.
Et ils sont parvenus à l’imposer à tout le monde.
Lorsque, avant l’an ~1990, des hold-up étaient perpétrés, par exemple,
l’ouvrier, le fonctionnaire du fisc, la ménagère, les écoliers, le boulanger,
M. et Mme Tout-le-monde ne se sentaient pas en insécurité.
L’insécurité se localisait dans les lieux de braquage.
Mais les assureurs faisaient la gueule.
Ce sont eux, aussi, qui imposent toujours plus de "sécurité",
avec leur propagande, genre « personne ne voudrait être volé,
tout le monde veut se sentir en sécurité dans sa ville ».

La planète entière est maintenant surveillée par « big cerveau central ».

Est-ce que cette toute-surveillance hyper armée nous sécurise vraiment ?

Poses-toi la question, sincèrement, est-ce que tout cela te sécurise,
non pas dans l’idée, mais physiquement et psychiquement ?
C’est une question entre toi et toi, tu peux donc être vrai et juste.

Si oui, pourquoi l’abus de tant de palliatifs (alcool, médocs, drogues…) ?
Pourquoi les hôpitaux psychiatriques et les urgences de troubles psychologiques
sont en train d’exploser de demandes d’aide ?

Selon une étude toute récente, entendue à la radio,
un bilan de cette toute-surveillance par caméras a été effectué,
mais les résultats ne sont pas probants du tout.
Il y a autant de vols, deals, agressions, viols, malveillances, etc., qu’auparavant.
Les méthodes des hors-la-loi changent et s’adaptent à cette nouvelle technologie.


Bien évidemment, soyons clairs et le plus objectifs possible :
la sécurité extérieure est en lien direct avec le sentiment de sécurité (intérieur).
Ce n’est pas la même chose, il est important de les distinguer,
mais ils sont reliés l’un à l’autre.


Un autre exemple anecdotique :
on peut se sentir plus en sécurité en banlieue, dans un quartier de HLM,
que dans un quartier résidentiel où, partout, on voit des panneaux « vigilance voisins »,
et encore « pour votre sécurité, vous êtes filmés », etc.
Le fait de t’y promener, par exemple, et de lire ces avis
te suggèrent le sentiment d’insécurité,
parce que sans ces avis, même pas que tu y pensais à ta sécurité.

En bref :
il y a le rapport psychologique avec la sécurité
et il y a les faits, ce qu'il se passe autour de soi,
l’ambiance et l’environnement tant naturel que social,
qui font qu’on se sent en sécurité, ou non.


Se rappeler l’étude de A. H. Maslow:
le besoin de sécurité nous retient dans le passé,
nous empêchant d’avancer car, pour avancer,
il faut accepter de prendre des risques.

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