La peur est la petite mort qui conduit à l'oblitération totale. La peur tue l'esprit.
J'affronte ma peur. Je lui permets de passer sur moi, au travers de moi.
Et lorsqu'elle sera passée, je tournerai mon œil intérieur sur son chemin.
Et là où elle sera passée, il n'y aura plus rien. Rien que moi.

vendredi 20 mars 2020

Rationalisation au placard


En ces temps difficiles, évitons les pièges de la rationalisation :
* Accuser autrui ne sert à rien, ni de désigner des coupables et bouc-émissaires,
souvent sans être certain qu’ils soient plus coupables que nous-mêmes
et que ceux qui les jugent-punissent.
Ne pas perdre de vue que nous sommes tous responsables de cette épouvantable situation
notamment d’avoir détruit excessivement pour produire et consommer davantage.
Nous avons laissé faire et en avons joui. Tous responsables.
Néanmoins, se rappeler l’évidence : ni un pauvre ni un petit bourgeois n’ont les moyens
de construire et d’entretenir la main d’œuvre d’un laboratoire ou d’une plate-forme pétrolière.
Ceux qui gouvernent (et ont gouverné), ainsi que les décideurs restant dans l’ombre,
se trouvent en haut du podium, au sujet de la responsabilité.
* S’y retrouver, dans cette situation,
parmi un excès d’informations et contre-informations et fausses-informations
m’apparaît de plus en plus difficile et aliénant.
Le mieux, me semble-t-il, pour ne pas perdre le Nord, consiste à s’écouter soi-même.
Par exemple, se demander : quel est mon sentiment  (impression globale) ?
Lorsqu’on lit ou écoute des informations, après coup, après avoir fait le vide dans sa tête,
pareillement, se demander à soi-même ce qu’on en pense, ce qui résonne  juste (et non pas raisonne) ?

* Il vaut mieux éviter d’établir des conclusions et jugements hâtifs,
ainsi que d’entretenir des suppositions, hypothèses et préjugés.
Bien que position inconfortable, il vaut mieux rester sur l’expectative,
en questionnement permanent.
Les certitudes rassurent, certes ;
néanmoins, avec le temps, il arrive souvent qu’on se rende compte
que nos certitudes nous ont laissé à côté de la plaque.
Par exemple, nous étions certains de progresser,
or on se prend un lâché de virus déchaînés avec un confinement dans la figure,
pendant que l’économie sombre (depuis bien avant 2008).

* À mon avis, il nous faut impérativement cesser de banaliser
ce que nous ressentons  comme malsain et injuste,
ce que nous avons tendance à refouler dans le verre à moitié vide
pour pouvoir apprécier un tant soit peu la moitié pleine.
Un des leitmotiv inacceptable de notre civilisation :
« le bonheur des uns fait le malheur des autres ».
Faux : le malheur ou la souffrance de l’un d’entre nous atteint et a des effets subtils
sur l’ensemble du vivant. Le malheur des uns fait le malheur de tous, à long terme.
Le bonheur des uns stimule l’ensemble et peut donc aider, indirectement, au bonheur d’autres.
Il y a des événements, des situations ou des aspects de situation que l’on ne peut pas changer,
c’est comme ça, il nous faut l’accepter, pas d’autre choix ;
mais il y a des "choses", notamment des situations voulues par l’humain,
que nous pouvons changer, modifier, améliorer, assainir, rendre plus équitables, etc.
Améliorer notre façon d’être en relation et de communiquer les uns avec les autres
et aussi, entre les humains et les autres formes de vie, ne serait pas un luxe.
(Comment ferions-nous pour communiquer avec des extraterrestres
alors que nous ne parvenons pas à nous entendre entre humains
et encore moins avec les autres formes de vie ?)
Cessons de banaliser l’ignominie, les injustices,
les écarts vertigineux de mode de vie entre les uns et les autres, etc.
Cessons de banaliser l'irrespect de certains et des autres formes de vie.


Commentaire

Nous avons voulu dompter et contrôler Dame Nature
en méprisant la plupart des autres formes de vie ;
voilà où nous a mené de rationaliser l’inacceptable, l’irrémissible inconséquence de nos actes.

Tirons-en une leçon : rationaliser nous amène dans une illusion de contrôle et de normalité,
en nous isolant du Réel dans une bulle d’abstraction à cellules familiales closes
d’où certains décident pour tous des actions et entreprises délirantes.
Délirantes car œuvrant contre-nature, contre le bon sens, contre le vivant.
Souffrances tues.
La froide raison, tel un robot, ne perçoit pas la souffrance psychologique, intérieure.

La raison peine à rester dans le bon sens car le bon sens ne se calcule pas,
ne se planifie pas, ni ne se mesure ni ne s’idéalise ni ne se produit ni ne se vend.
Le bon sens se ressent  lorsqu’on résonne avec le vivant (toutes formes de vie).

Quelle étrangeté de passer notre temps à calculer et à rationaliser,
en voulant vivre uniquement avec notre tête, pour notre tête,
en niant les informations sensibles provenant de nos sens
et de nos impressions et instinct et émotion et intuition !

La vie s'éprouve avec nos sens (extérieurs et intérieurs),
et non pas avec la raison qui ne peut que calculer, mesurer, etc.
C’est par le sentiment (impression générale*) que l’on saisit le monde.


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Note
* Rappel : le sentiment au sens d’impression générale tient compte de l’instinct,
des sensations, de l’émotion, du ressenti intérieur et aussi, de l’éventuelle intuition.


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4 commentaires:

  1. Rationaliser, rationner, ratisser, dératiser, attiser...
    Voilà ce qui me vient au mot à mot

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  2. Accuser autrui ne sert à rien : En effet, si obn accuse autrui on essaie de se faire passer pour une victime, or si l'on reste dans la position de victime, rien ne bouge, rien n'évolue.
    S'y retouver : je pense que la première chose à faire est d'arrêter d'écouter tout le monde, chacun croit savoir alors qu'on ne sait rien de cette situation, soyons patients et censés, c'est tout ce que l'on peut faire.
    éviter d’établir des conclusions et jugements hâtifs, idem, qui sait réellement quelque chose ? On fait ce qu'on croit être le mieux.*
    Et oui, ressentons, c'est ce qu'il y a de mieux à faire. Il n'y a rien à calculer cette fois tout le monde va être touché, les riches, les pauvres, bien sûr que peut-être que les riches s'en sortiront avec un moindre mal, mais qu'est-ce qu'on en sait vraiment ?

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    1. C'est aussi mon impression "on ne sait rien de cette situation" :
      par exemple, ce w-e ont été fermées les promenades au bord du fleuve, en plein air,
      où, la semaine dernière, il y avait très peu de personnes se promenant...
      Si de marcher à l'air libre, seul, est dangereux, alors... ?

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