La peur est la petite mort qui conduit à l'oblitération totale. La peur tue l'esprit.
J'affronte ma peur. Je lui permets de passer sur moi, au travers de moi.
Et lorsqu'elle sera passée, je tournerai mon œil intérieur sur son chemin.
Et là où elle sera passée, il n'y aura plus rien. Rien que moi.

jeudi 26 mars 2020

Acculés, survivre

En cherchant un texte paru sur l'ancienne plateforme,
je suis tombé sur celui-ci datant du 16 juin 2016.
La situation décrite me semble correspondre au confinement que nous subissons.


Imaginons une situation de privation totale de liberté :
nous serions en prison ou dans un camp,
mal nourris, surveillés, maltraités, dévalorisés, etc.
Autour, des gens armés, obéissants aux ordres, indifférents, brutaux.





Que faire, comment réagir dans ces circonstances ?

Il me semble qu’il n’y a pas trente-six possibilités.

Il s'agit de considérer que notre corps est programmé, naturellement, pour vivre ;
en situation extrême, le corps fera tout, mettra tout en œuvre pour survivre le plus longtemps possible
et ce, même en cas de grande souffrance physique et/ou psychique.
Et il se créera un probable conflit intérieur
entre notre pensée et notre mémoire cellulaire,
la pensée pouvant décider, à l’encontre du corps, de se suicider par exemple.

Même dans la pire situation,
même quand on se trouve privé complètement de liberté de mouvement,
nous avons ce dernier choix possible : vivre ou se tuer, ou se laisser mourir.


Visualisons et ressentons cette situation pleinement,
pour se rendre compte que de se révolter apparaît comme perdu d’avance,
ou alors se révolter en acceptant de se faire tirer dessus (dans un camp ou une prison),
ce qui serait un moyen d’en finir, sans avoir à se suicider.




Tout au plus, nous pouvons nous révolter intérieurement  contre cette situation,
et survivre en s’efforçant de ne pas s’aliéner,
en restant le plus sain possible de corps et d'esprit.

Ce que je tente de faire ressortir, c’est que de se révolter,
ne serait-ce que de s’opposer, dire et agir en NON,
n’est envisageable que avant  l’enfermement (dans notre exemple de situation),
puisque après ce sera trop tard, à moins d’une opportunité inattendue, extraordinaire…


En bref, on ne peut se révolter que lorsque nous disposons
d’un minimum de possibilités, de moyens et de liberté de mouvement.


Un exemple avec un jeune enfant, mettons de 8 ans,
qui grandirait au sein d’une famille maltraitante.
Que peut faire cet enfant absolument dépendant des adultes ?
À votre avis, peut-il se révolter (tout seul, sans l’aide des services sociaux par exemple) ?
Il ne pourra que prendre sur lui et patienter, en se protégeant au mieux,
en attendant de devenir plus adulte et autonome,
afin de fuir son environnement familial.


Par rapport à tout ce qu’il se passe en ce moment dans le monde,
selon moi, nous en arrivons à un point où,
soit nous nous révoltons contre ce fonctionnement bancal, injuste, retors, etc.,
soit nous poursuivons ainsi, au risque d’atteindre un point
où il ne sera plus possible de réagir en disant NON,
et encore moins de se révolter…





9 commentaires:

  1. Citation du groupe Détroit
    "Cherche ton horizon entre les cloisons.
    Cherche ton horizon, traverse les cloisons..."

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    1. Tout à fait dans la vibration.
      C'est bô (de B. Cantat, je suppose)
      Merci Thierry

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  2. Il est toujours possible de dire NON !
    Ceux qui ne le peuvent pas, n'ont jamais été dans cette intention.
    Y'a plein des comme ça, condamnés et ils ne le savent pas.

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    1. Euh, pardon, j'aurais dû préciser que ces mots, de 2016, traitaient de la révolte du peuple, d'une tribu.
      Il est un temps où la révolte, le NON est possible (et parfois, n'en déplaise aux non-violents théoriques, il faut se battre),
      et il est un temps où ce n'est plus possible de se révolter, bien qu'on puisse "toujours dire NON", surtout en son intériorité, alors il s'agit de trouver d'autres moyens, comme de "traverser les cloisons" et s'échapper.

      (C'est la 1ère image qui illustre bien l'un de tes paragraphes d'hier, Miche)

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  3. Dire "non" même si on n'est pas écouté mais dire "non" quand même, ne pas se laisser faire après il sera trop tard sinon.
    https://youtu.be/vnVp5fpeIdw

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    1. J'la connaissais pas cette chanson, merci ;)
      Bon texte.
      Agréable jour à toi, Vi

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    2. Elle fait partie d'un album intitulé : " Alain souchon & Laurent Voulzy", je l'aime bien cet album , deux grands amis qui font des merveilles !

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