La peur est la petite mort qui conduit à l'oblitération totale. La peur tue l'esprit.
J'affronte ma peur. Je lui permets de passer sur moi, au travers de moi.
Et lorsqu'elle sera passée, je tournerai mon œil intérieur sur son chemin.
Et là où elle sera passée, il n'y aura plus rien. Rien que moi.

lundi 16 mars 2020

De la mort (IIII)


Il se peut que certain(e)s trouvent glauque de parler de la mort ?
Quelle idée de s’étendre sur ce sujet qui met mal à l’aise et qui angoisse !
Pourtant, par nos volontés et entreprises,
nous y sommes maintenant, face à Mort-de-masse.

En quelque sorte, nous avons provoqué Mort,
comme un cow-boy de film qui en provoque un autre pour lui imposer un duel.
En ce moment même, nous continuons à contrarier le travail de Mort et donc, à L’énerver,
alors que, pourtant, on est en train de se prendre le mur en pleines figures !


Comme une respiration,
inspirer et expirer,
vivre (prendre, apprécier et transformer) et mourir (laisser, se détacher affectivement, faire le deuil).

Peut-on uniquement inspirer, et inspirer encore, sans expirer ?
(Idem en sens inverse)
Pourrait-on uniquement vivre, prendre, s’approprier, garder, et prendre encore, sans laisser ?

Laisser, donner, sacrifier, offrir,
et même partager et distribuer, échanger…,
n’est-ce pas de Mort qu’il s’agit, à des degrés ou niveaux divers d’appréhension et de conséquences ?
La vie est une succession de deuils à faire : deuils d'objets, d'amitié, de rêves, de désirs, etc.


Submergé de théories, sciences "exactes", discours prometteurs, informations et contre-informations,
l’humain ne saisit plus le b.a.-ba :
La vérité d’hier se meurt.
Seul compte la vérité de l'instant.
La vérité du moment se corrompt l’instant suivant.
Nous ne savons rien de la vérité composant l’instant qui suivra l'instant suivant.

Une beauté du moment se fane à chaque instant qui se succède.

Dans un musée, un superbe tableau d’un peintre du XVIIème siècle est une œuvre morte.

Hier j’aimais les cerises, aujourd’hui je les trouve acides ; je ne digère pas comme hier ;
je ne vais pas continuer à en manger sous prétexte qu’hier j’aimais tant les cerises, n’est-ce pas ?

Dans l’instant, le produit (naturel) à manger est frais, bon, sain ;
alors que l’instant suivant le produit se gâte, pourrit, devient malsain.
Il en va de ce processus pour toute chose, animée ou non.


À chaque choix que nous faisons, à chaque décision prise,
n’est-ce pas la mort d’une option, afin que vive l’autre option ?


Une réaction ou une action se révèlent intelligentes par rapport aux événements du moment,
mais la même réaction ou action dans d’autres circonstances peuvent se révéler inappropriées.


La vie, n’est-elle pas une succession de plaisirs, de choix et de petites morts (choses à se défaire,
désirs changeants, perte d’un proche, fin de scolarité, dépucelage, divorce, etc. et donc, de deuils),
menant à des métamorphoses ?

Imaginons que des parents s’accrochent à leur nouveau-né au point de le vouloir toujours ainsi.
Vingt ans plus tard, ils se retrouveraient avec un adulte au comportement de bébé,
qui ne marcherait pas, qui ne parlerait pas, et, oh, horreur, qui ne calculerait pas !

Il se trouve que, chaque jour, un bébé change :
corps se formant, grandissant, se lever, autonomie pour uriner et déféquer,
petit enfant, grand enfant, pubère, jeune adulte, etc.

Il me semble qu’en établissant des associations avec tout autre phénomène vivant,
on saisit le rôle primordial, indispensable, de Mort et ses petites morts.

Par association de situations (le principe de fonctionnement étant le même dans les deux situations) :
imaginons que la société (le Système et tout ce que ça comporte) soit un enfant :
nous agissons comme les parents de l’exemple (ci-dessus) en ne laissant pas cette société antique mourir ;
ce qui a pour conséquence de ne pas laisser notre fonctionnement évoluer vers une société de demain,
dont nous ne savons rien mais pour laquelle nous pouvons sacrifier des idéaux se révélant ravageurs…


______________________________________________________


Liens
* De la mort (I)
* De la mort (II)
* De la mort (III)

_____________________________________________________________

3 commentaires:

  1. Moi je trouve que c'est un sujet mortel. Suis un fan de Tadeuz Kantor. La classe morte notamment un bijou. Bref bonne journée y a du soleil !

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. :))
      Pour le groupe, grâce à Cres (qui me manque) et à Saby aussi, je connais un peu.
      Agréable jour à toi aussi, Thierry

      Supprimer
    2. Euh, scuse Thierry, suis sur Youentube, avec T Kantor. Je ne connais pas et découvre. J'avais pensé à un groupe et un clip avec des squelettes.
      Merci

      Supprimer