La peur est la petite mort qui conduit à l'oblitération totale. La peur tue l'esprit.
J'affronte ma peur. Je lui permets de passer sur moi, au travers de moi.
Et lorsqu'elle sera passée, je tournerai mon œil intérieur sur son chemin.
Et là où elle sera passée, il n'y aura plus rien. Rien que moi.

samedi 2 janvier 2021

Ponérologie, traumatisme et lésion cérébrale (IIII)

 ‒ Extraits de l'ouvrage de Andrew M. Lobaczewski  intitulé : La ponérologie politique. ‒ 


Les causes de déviance peuvent être biologiques, selon l’auteur qui a observé cliniquement que :

Le tissu cérébral est très limité dans sa capacité de régénérescence.


L’importance et les fonctions du tissu cérébral sont les suivantes :

Le tissu cérébral intact conserve les propriétés psychologiques naturelles de notre espèce.
Cela est particulièrement évident dans les réactions instinctives et affectives,
qui sont naturelles mais souvent insuffisamment contrôlées.


En cas de tissu cérébral fragile (même régénéré, il reste fragile), on observe chez l'individu
« certaines faiblesses dans l’adresse et certains processus psychologiques » :

Les spécialistes connaissent les diverses causes de ces dommages (au tissu cérébral),
y compris les traumatismes et les infections.
(…)
Chez un bien plus grand nombre de porteurs de lésions aux tissus cérébraux,
la déformation négative de leur caractère s’accroît avec le temps.
Elle prend des formes diverses qui dépendent des propriétés et de la localisation de ces modifications,
de l’époque où celles-ci sont survenues, et également des conditions de vie des individus après leur occurrence.
Nous nommerons ces troubles du caractère des « caractéropathies ».
Certaines caractéropathies jouent un rôle primordial
en tant qu’agents pathologiques dans le processus de genèse du mal
.

Questionnement : est-ce que pour l’auteur un « caractéropathe » est équivalent
à ce que nous nommons un « caractériel » ?
Ou bien, est-ce que nous pouvons effectuer la distinction suivante :
un caractériel resterait dans la voie de la névrose, gardant les pieds sur Terre,
alors qu’un caractéropathe s'enfoncerait chaque jour davantage dans sa psychose
(évoluer hors Réalité) ?


Concernant les caractéropathes et leur influence sociale :

L’expérience des personnes présentant ce genre d’anomalies dépasse le monde humain normal
auquel elles appartiennent par nature. C’est pourquoi leur inhabituelle manière de penser,
la violence de leurs émotions, et leur égocentrisme entrent relativement facilement dans l’esprit des gens
et sont perçus comme faisant partie des catégories de vision du monde naturelle.
Un tel comportement de la part de personnes affectées de troubles du caractère
traumatise l’esprit et les sentiments des gens normaux
,
ce qui affaiblit progressivement leur faculté d’utiliser leur bons sens.
Malgré leur résistance,
les gens s’habituent aux habitudes rigides de la pensée et du comportement pathologiques
.


L’auteur évoque en exemple de caractéropathe (ayant influencé toute une nation)
le dernier empereur de l’Allemagne : Guillaume II. Analyse ponérologique :

De nombreux Allemands ont progressivement été privés de la capacité d’exercer leur bon sens
à cause de l’intrusion de traits psychologiques caractéropathiques,
et ce parce que le peuple a tendance à s’identifier à son empereur,
et par extension, à son système de gouvernement.

Une nouvelle génération s’est développée, difforme dans sa perception des réalités sentimentales,
morales, psychologiques, sociales et politiques.
Il est tout à fait typique que de nombreuses familles allemandes
où un membre présentait des anomalies psychologiques,
ont considéré comme une obligation d’honneur (allant jusqu’à excuser une conduite nuisible)
de dissimuler ce fait au public, et même à des amis proches ou des parents.
Une grande partie de la société a ingéré des éléments psychopathologiques,
en même temps qu’une façon irréaliste de voir les choses,
dans laquelle des slogans avaient force d’arguments
tandis que les données réelles étaient soumises à la sélection subconsciente.

Notons l’inversion (de l’ordre naturel, de la norme) qui s'est effectué
puisque les « données réelles » devraient être traitées comme telles
(et non pas être soumises au subconscient qui risque de déformer ou arranger les faits)
alors que les slogans sont considérés comme "vérité de raison" !
(on devrait plutôt réfléchir au sens du slogan, à l'intention sous-jacente et à son bien-fondé).

L’auteur traverse ainsi la première guerre mondiale,
puis il saute brusquement à la seconde guerre, avec Hitler en tête : 

Bien des gens sensés continuent à se poser la même question :
comment la nation allemande a-t-elle pu se choisir pour Führer un psychopathe clownesque
qui ne cachait pas sa vision pathologique d’un empire mené par des hommes supérieurs ?

Les Allemands ont infligé et subi de grandes souffrances pendant la première guerre mondiale ;
ils n’ont donc pas éprouvé énormément de remords et ont même trouvé qu’on leur avait porté tort,
parce qu’ils se sont comportés selon leurs habitudes,
sans se rendre compte de leurs causes pathologiques
.

Le besoin d’un pays de se draper d’héroïsme après une guerre afin d’éviter une pénible désintégration
n’est devenu que trop commun. Une mystérieuses aspiration s’est fait jour,
comme si l’organisme social était devenu dépendant de quelque drogue.
C’était une faim psychologiquement pathologique : un phénomène connu des psychothérapeutes.
Cette faim ne pouvait être apaisée que par une autre personnalité pathologique
et un autre système de gouvernement semblables.
Une personnalité caractéropathique
(Guillaume II) a préparé la voie pour un chef psychopathe (Hitler).

* * *

A. Lobaczewski nous parle maintenant d'un symptôme de psychose, la paranoïa :

(…) c’est une caractéristique du comportement de personnes paranoïaques que d’être capables de raisonner
et discuter relativement correctement aussi longtemps que la discussion implique seulement
des divergences de vues mineures. Mais cela s’arrête brusquement
dès que les arguments de l’interlocuteur commencent à ébranler les idées auxquelles elles se cramponnent,
à écraser leurs raisonnements stéréotypés auxquels elles tiennent de longue date,
ou les forcent à accepter les conclusions que leur subconscient avait précédemment rejetées.
Un stimulus de cet ordre déchaîne vis-à-vis de l’interlocuteur un torrent de déclarations pseudo-logiques,
largement pseudo-moralisantes, souvent insultantes, qui contiennent toujours un certain degré de suggestion.
Un tel discours inspire l’aversion chez les gens cultivés et logiques, mais il subjugue des esprits moins critiques, par exemple des personnes présentant d’autres faiblesses psychologiques,
qui ont à une époque subi l’influence d’individus affectés de troubles du caractère,
et ce en grande partie parmi les jeunes.


La suite du livre est une explication médico-technique se résumant à : lésions au tissu cérébral
ou troubles du comportement (et du caractère) ou encore,
cette déviance de la personnalité peut être héréditaire ou due à l’éducation reçue,
par exemple si l’un des parents était caractéropathe (troubles du caractère).
A. Lobaczewski écrit (plus avant) quelque chose que je trouve terrible :
« Quand un parent présente ce trait de caractère, même de façon très minimale,
tous les enfants de la famille présentent des anomalies dans le développement de leur personnalité
 ».

L’auteur poursuit sur ce thème et explique :

Ces éléments psychologiques sont ensuite assimilés (chocs et/ou traumatismes
et/ou maltraitance durant l’enfance) et donnent lieu aux rigides stéréotypes d’un vécu anormal.
Les pensées et la vision du monde ne peuvent se développer normalement,
et le contenu de terreur bloquée se transforme en centres fonctionnels congestionnés en permanence.

I. Pavlov a compris (…) la facilité avec laquelle ces paranoïaques se détournent de la discipline factuelle
et des processus de pensée communs.
 

Note : concernant « se détourner de la discipline factuelle », si j’entends correctement,
cela signifie que la personne évolue hors Réalité (ne tenant plus suffisamment compte des faits).
Étant pathologie dégénérative, si la personne ne se soigne pas,
sa paranoïa le mène toujours plus avant dans la psychose.

L’auteur analyse et propose une explication médicale de la paranoïa
d’où il ressort que les paranoïaques ont une tendance à l’hystérie.
Ils sont généralement instinctifs et intuitifs, pouvant être dotés d’un bon QI.
Voilà comment se perçoit un paranoïaque : 

Ces individus interprètent leur talent pour appréhender intuitivement les situations
et prendre des décisions simples dans l’instant comme un signe de leur supériorité sur les gens "normaux"
qui eux sont obligés de réfléchir pendant un certain temps, éprouvent des doutes,
et dont les motifs sont parfois en conflit. (…)
Ces "caractères staliniens" traumatisent et captivent,
et leur influence défonce avec une facilité déconcertante le garde-fou du bon sens.
La plupart des gens ont tendance à faire confiance aux individus qui ont des pouvoirs spéciaux,
et ils succombent ainsi à leur égotisme.

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Liens

* Ponérologie, humains influençables
* Ponérologie, comprendre le mal immunise
* Ponérologie, psychologie individuelle et sociale


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6 commentaires:

  1. Je suis en train d'écouter cette vidéo : https://videopress.com/v/mQo5RcpM l'as tu vu ?

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    1. ;) oui, hier j'l'ai écoutée, cette femme.
      C'est bien que tu aies mis le lien, Saby
      Bises de dimanche

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    2. Bon dimanche à toi ;) je vois que tu es matinal toi aussi

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    3. Yo, j'aime le matin, souvent dès 4h j'm'anime
      ;)

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  2. Je lis petit à petit tes articles, je n'arrive pas à suivre, tu écris trop vite ! hi !hi ! hi ! Là, celui-là d’article fait vraiment peur, surtout le passage quand il dit " Quand un parent présente ce trait de caractère, même de façon très minimale, tous les enfants de la famille présentent des anomalies dans le développement de leur personnalité ». Quelle horreur !

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