De miroir à miroir

Je ne sais pas la distance
Pour moi il n'y a pas de séparation
J'ai appris à mes dépends
Qu'il n'en est pas de même pour tous.

Maintenant la distance est celle que l'autre pose
Moi, je m'en fous.

‒ Miche

* * *

Sous « commentaires » de la publication de Miche :

Eric E : il m'est arrivé souvent de me sentir à grande distance de personnes
avec qui je me trouvais en présence physique...

Miche : Oui ... parfois même le sentiment de ne pas appartenir au même monde...
Mais ce sentiment d'étrangeté vient-il de toi ou de l'autre ?

***

Questionnement :

- cela vient de moi, en partie, pour avoir mis en place une fausse-dynamique relationnelle "de secours"...
- de l'autre également vient cet état de faits : celui d'être séparé... de soi-même.

Il m'a fallu quelques décennies pour comprendre que nous nous tenons éloignés de nous-mêmes.
C'est comme si une partie de soi était séparée (par des kilomètres d'espace-déchetterie) de l'autre partie de soi.
C’est l’une des raisons pour lesquelles nos esprits fonctionnent mal, à moité (j’écris souvent, ici,
« esprit hémiplégique »).

On en prend conscience, de cette séparation "réelle", effective,
évidemment lorsqu’on se rapproche de soi-même (cela peut se produire brusquement,
suite à un accident par exemple, ou suite à une prise de conscience)
et, ensuite,
lorsqu'on parvient à instaurer une interaction spontanée et confiante
avec une personne non ou pas trop séparée d'elle-même.
Durant un tel moment de partage, chacun peut se permettre de se découvrir (d'être qui il est,
d'exprimer ce qu'il sent  et ressent, sans ou avec un minimum d'auto-censure).
En présence d’une telle personne (ou plusieurs), on se sent proche
au point qu'on ne sent plus de "frontière" entre elle et soi.
Fluidité relationnelle. Rare.

Par une telle interaction (sincère et spontanée) chacun se fait du bien, indirectement,
puisque chacun se rapproche de lui-même, en même temps de se sentir avec l'autre
et que, ma fois, ça fait grand bien d'être ensemble, non-séparés.


Une nouvelle... enthousiasmante ? :
nous sommes de plus en plus connectés, technologiquement,
à un organe extérieur de contrôle, de censure et de conditionnement comportemental
s’intercalant dans notre espace intérieur.

Pawel Kuczynski

Par cette séparation non-naturelle interne, la possibilité pour autrui de nous manipuler à son gré ;
d’où l’importance, vitale de nos jours, d’apprendre à mieux se connaître et aussi,
de s’intéresser un minimum à la psychologie tant individuelle que sociale,
ainsi qu’à la santé holistique, en tenant compte de nos trois centres distincts de fonctionnement :
- le moteur-instinctif (rattaché au cerveau reptilien),
- l’émotionnel (rattaché au cerveau limbique, mammalien)
- l’intellect (la pensée raisonnante et calculatrice, rattachée au néocortex).

Selon moi, la pensée (créative, réflexive) comme la conscience
n’ont pas leurs sièges dans le cerveau-de-la-tête (en ce qui concerne la conscience,
c’est aujourd’hui prouvé que le cerveau-de-la-tête est "juste" un interface,
une base de traitement de données, je veux dire que les scientifiques officiels
sont d’accords sur le fait que la conscience n’a pas son siège dans le cerveau-de-la-tête).