La peur est la petite mort qui conduit à l'oblitération totale. La peur tue l'esprit.
J'affronte ma peur. Je lui permets de passer sur moi, au travers de moi.
Et lorsqu'elle sera passée, je tournerai mon œil intérieur sur son chemin.
Et là où elle sera passée, il n'y aura plus rien. Rien que moi.

samedi 28 janvier 2017

Un monde sans conflit ?

Sans conflit, le désert, l’uniformité, le consensus permanent.

Sans conflit, platitude relationnelle,
et stagnation du développement de l’intelligence.

Vie sans conflit, quelle monotonie !

Couple ou collègues sans conflit :
constater un dominant et un dominé, le plus souvent.
Se demander : qu’est-ce qui, exactement et précisément,
me fait détester et éviter toute situation conflictuelle ?

Est-ce que ces évitements se révèlent, au fil du temps, bénéfiques, sains ?

Tentons d’engager une réflexion complètement, en profondeur,
sur le conflit, sur son éventuelle utilité et son caractère inéluctable.

Ma liberté s’arrête là où commence celle de l’autre.

Du moment où au moins deux personnes sont ensemble, elles se confrontent l'une à l'autre
et il ne peut y avoir qu'accord ou conflits qui surgissent tels des désirs bourgeonnant au printemps.
J’aimerais ceci, je préfère cela ; alors que l’autre aimerait cela et préférait ceci.
Divergence. Conflit.
C’est basique. Le b.a.-ba de la relation.

Toi autre, et moi autre.
Toi tel vécu, et moi tel autre vécu.
Toi rythme différent, et moi autre rythme.
Toi voir depuis cet angle de vue, et moi depuis celui-ci.

Ne pas aimer le conflit ne rime à rien, ne veut absolument rien dire !
Autant vouloir que l’autre n’existe pas ou, pour le moins, n’ait pas de désir propre,
ou qu’il veuille exactement comme soi-même et au même instant !




Le conflit est inévitable, par moments.

Ce n’est donc pas le conflit qui importe,
mais la manière dont va se dérouler la confrontation
,
la façon de chacun de se comporter pour défendre ses idées,
et l’effort de négociation entrepris.
Un exemple simple du quotidien commun :
avec ma chérie, nous regardons la TV.
Elle aimerait voir une émission,
je souhaiterais plutôt voir la série.
Conflit.

Un conflit n’est pas forcément armé, brutal et cruellement mené !
D'un conflit ne découle pas forcément des coups de poing ni des injures.

Plus on laisse "mûrir" un conflit, par évitement,
plus violente sera son explosion qui se déroulera de façon inattendue.

Dans l’exemple du couple devant la TV, le conflit est "normal",
apparaissant tel un croisement de deux désirs différents.
Ce qui serait intéressant consisterait à observer
comment chacun va se débrouiller pour voir son programme TV ?
C'est là qu'entre en jeu l'incontournable besoin de négocier.

Éviter les conflits, est-ce possible ?

De mon vécu, plus les personnes sont "bien éduquées",
instruites, riches et maniérées,
moins elles supportent les conflits "ouverts", directs.
Ce qui ne les empêche nullement de fomenter des plans vindicatifs…

Dans le milieu populaire, celui des ouvriers,
les conflits fusent, tout comme les rires.
C’est la vie. Rires, conflits, cris, larmes...
Émotions, expressions.

Pensez-vous, sérieusement, que entre 7 et 8 milliards d’humains
peuvent coexister sans conflit,
en étant toujours sur la même longueur d’onde, d’accord, bisous ?

Il est des moments où le conflit est inévitable,
pouvant s’avérer salutaire comme un orage après la sécheresse.

La situation conflictuelle est un excellent terrain d’apprentissages
notamment de connaissance de soi et de l’autre ;
ainsi qu’une opportunité, pour chacun,
de définir la nature de ses liens et intentions.

Se jauger l'un l'autre durant la situation conflictuelle,
évaluer les attitudes et les motivations.
C'est cela qu'il se passe durant un conflit.
 
Un conflit indique un besoin de s'accorder.

Suis-je en capacité de traverser intelligemment les remous et avis différents d'autrui ?
Voilà la seule question intéressante, digne d’intérêt (à mon avis).


À l’échelle mondiale :
construire des armes toujours plus sophistiquées, bientôt "intelligentes",
n’aide pas à aborder sereinement les conflits…
(La France se dispute la seconde place mondiale de fabrication et vente d'armes ;
pourtant les français, la plupart, n'aiment pas les conflits ! ... ?? )



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4 commentaires:

  1. Les conflits sont peut-être inévitables mais lorsqu'on est légèrement civilisé, on devrait pouvoir gérer ces conflits sans trop de douleur, en respectant l’autre, son avis, ses actions, ses fonctions. ce n'est pas le cas pour moi en ce moment au travail et je ne veux pas faire exploser le conflit car en effet je n'aime pas les conflits, je n'aime pas me confronter à l'autre, je préfère l'évitement même si j'en souffre ensuite.

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  2. C'est exactement ça, Vi, je dirais plutôt intelligent (que civilisé).
    Et comme tu l'écris "l'évitement, on en souffre" et cela fait perdurer
    les choses...

    Nous avons tous (la plupart, en F.) un rapport que je qualifierais d'étrangement paradoxal avec le conflit, comme avec l'émotion de la colère.
    Pourtant, le système est basé sur la compétitivité, la performance, la rentabilité...
    SOS !
    ;)

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  3. Je crois surtout que ça m'énerve parce que dans l'absolu ça pourrait être tellement simple de bien s'entendre et de se respecter. Je n'ai pas envie de rentrer dans ce conflit parce que je le trouve inutile, puéril, inintéressant ...Je n'ai aps envie de consacrer de l'énergie à ça et pourtant je sais que cet évitement m'use aussi ... :(

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