La peur est la petite mort qui conduit à l'oblitération totale. La peur tue l'esprit.
J'affronte ma peur. Je lui permets de passer sur moi, au travers de moi.
Et lorsqu'elle sera passée, je tournerai mon œil intérieur sur son chemin.
Et là où elle sera passée, il n'y aura plus rien. Rien que moi.

vendredi 6 janvier 2017

Obéissance, Milgram

Avez-vous entendu parler de l’expérience Milgram ?
Voici des extraits de ce que j’ai trouvé sur le site de Wikipédia à ce sujet
(Les caractères en gras sont de mon fait, tout comme la présentation) :


L'expérience de Milgram est une expérience de psychologie
réalisée entre 1960 et 1963 par le psychologue américain Stanley Milgram.
Cette expérience cherchait à évaluer le degré d'obéissance d'un individu
devant une autorité qu'il juge légitime et à analyser le processus de soumission à l'autorité,
notamment quand elle induit des actions qui posent des problèmes de conscience au sujet.
L'objectif réel de l'expérience est de mesurer le niveau d'obéissance à un ordre,
même contraire à la morale de celui qui l'exécute.
Des sujets acceptent de participer (les sujets étaient payés),
sous l'autorité d'une personne supposée compétente,
à une expérience d'apprentissage où il leur sera demandé d'appliquer
des traitements cruels (décharges électriques) à des tiers sans autre raison
que de « vérifier les capacités d'apprentissage ».
Les réactions aux chocs sont simulées par l'apprenant.
Sa souffrance apparente évolue au cours de la séance : à partir de 75 V il gémit,
à 120 V il se plaint à l'expérimentateur qu'il souffre, à 135 V il hurle,
à 150 V il supplie d'être libéré, à 270 V il lance un cri violent,
à 300 V il annonce qu'il ne répondra plus.
Lorsque l'apprenant ne répond plus, l'expérimentateur indique
qu'une absence de réponse est considérée comme une erreur.
Au stade de 150 volts, la majorité des sujets manifestent des doutes
et interrogent l'expérimentateur qui est à leur côté.
L’expérimentateur est chargé de les rassurer en leur affirmant
qu'ils ne seront pas tenus pour responsables des conséquences.

Si un sujet hésite, l'expérimentateur lui demande d'agir.
Si un sujet exprime le désir d'arrêter l'expérience, l'expérimentateur lui adresse,
dans l'ordre, ces réponses :

1. « Veuillez continuer s'il vous plaît. »
2. « L'expérience exige que vous continuiez. »
3. « Il est absolument indispensable que vous continuiez. »
4. « Vous n'avez pas le choix, vous devez continuer. »
Si le sujet souhaite toujours s'arrêter après ces quatre interventions, l'expérience est interrompue. Sinon, elle prend fin quand le sujet a administré trois décharges maximales (450 volts)
à l'aide des manettes intitulées XXX situées après celles faisant mention de
"Attention, choc dangereux". (...)

La plupart des variantes permettent de constater un pourcentage
d'obéissance maximum proche de 65 %.
Il peut exister des conditions extrêmes allant d'un comportement
de soumission à l'autorité élevé (près de 92 %) (...)


Rôle de l’obéissance dans la société

L'obéissance à une autorité et l'intégration de l'individu au sein d'une hiérarchie
est l'un des fondements de toute société. Cette obéissance à des règles,
et par voie de conséquence à une autorité, permet aux individus de vivre ensemble
et empêche que leurs besoins et désirs entrent en conflit et mettent à mal la structure de la société.

Partant de cela, Stanley Milgram ne considère pas l'obéissance comme un mal.
Là où l'obéissance devient dangereuse,
c'est lorsqu'elle entre en conflit avec la conscience de l'individu
.

Pour résumer, ce qui est dangereux, c'est l'obéissance aveugle.

Un autre moteur de l'obéissance est le conformisme.
Lorsque l'individu obéit à une autorité, il est conscient de réaliser les désirs de l'autorité.
Avec le conformisme, l'individu est persuadé que ses motivations lui sont propres
et qu'il n'imite pas le comportement du groupe
.
Ce mimétisme est une façon pour l'individu de ne pas se démarquer du groupe.
Le conformisme a été mis en évidence par le psychosociologue Solomon Asch
dans son expérience réalisée dans les années 1950.
Les variantes avec plusieurs pairs ont montré que si l'obéissance entre en conflit
avec la conscience de l'individu et que le conformisme « impose » à l'individu de ne pas obéir,
il se range souvent du côté du groupe.
Ainsi, si l'obéissance aveugle d'un groupe veut être assurée,
il faut faire en sorte que la majorité de ses membres adhère aux buts de l'autorité.


État agentique

Lorsque l'individu obéit, il délègue sa responsabilité à l'autorité
et passe dans l'état que Stanley Milgram appelle « agentique ».
L'individu n'est plus autonome, c'est un « agent exécutif d'une volonté étrangère ».

Milgram expliquera aussi par la suite que le comportement de la plupart des Allemands
(et collaborateurs) sous l'Allemagne nazie étaient assimilables à ceux de cette expérience.
En effet, ils suivaient les ordres d'une autorité qu'ils respectaient
et étaient un des multiples « maillons » de la chaîne de l'extermination des juifs.
Un conducteur de train était ainsi « déresponsabilisé » de son travail,
tout comme le gardien du camp, etc.
et pouvait ainsi attribuer la responsabilité de ses actes à une autorité supérieure. 


Rôle de la tension
Le maintien de l'individu dans un état agentique dure aussi longtemps
que s'exerce le pouvoir de l'autorité et qu'elle n'entre pas en conflit
avec le comportement du groupe (le conformisme) et un certain niveau de tension ou anxiété.

La tension que ressent l'individu qui obéit est le signe de sa désapprobation
à un ordre de l'autorité. L'individu fait tout pour baisser ce niveau de tension ;
le plus radical serait la désobéissance,
mais le fait qu'il ait accepté de se soumettre l'oblige à continuer à obéir.
Il fait donc tout pour faire baisser cette tension, sans désobéir.
Dans l'expérience de Milgram, des sujets émettent des ricanements,
désapprouvent à haute voix les ordres de l'expérimentateur,
évitent de regarder l'élève, l'aident en insistant sur la bonne réponse
ou encore lorsque l'expérimentateur n'est pas là ils ne donnent pas la décharge convenable exigée. Toutes ces actions visent à faire baisser le niveau de tension.
Lorsqu'il n'est plus possible de le faire diminuer avec ces subterfuges,
le sujet désobéit purement et simplement.


Implications
(Tiré du livre de Stanley Milgram)

Il insiste sur le fait que les situations d'autorité des régimes fascistes
ne sont pas absentes des sociétés occidentales :

« Les exigences de l'autorité promue par la voie démocratique
peuvent elles aussi entrer en conflit avec la conscience.
L'immigration et l'esclavage de millions de Noirs,
l'extermination des Indiens d'Amérique,
l'internement des citoyens américains d'origine japonaise,
l'utilisation du napalm contre les populations civiles du Viêt Nam
représentent autant de politiques impitoyables qui ont été conçues
par les autorités d'un pays démocratique et exécutées
par l'ensemble de la nation avec la soumission escomptée. »
Il finit d'ailleurs son livre en faisant sienne une citation de Harold Laski :
« … la civilisation est caractérisée, avant tout, par la volonté de ne pas faire souffrir gratuitement nos semblables. Selon les termes de cette définition,
ceux d'entre nous qui se soumettent aveuglément aux exigences de l'autorité
ne peuvent prétendre au statut d'hommes civilisés
. » 

Reproductions de l'expérience

En 2006, ABC News a reproduit l'expérience de Milgram et a obtenu des résultats similaires
(65 % des hommes et 73 % des femmes ont suivi les instructions jusqu'au bout).

En 2008, Jerry Burger de l'Université de Santa Clara aux États-Unis a reproduit l'expérience
en obtenant un taux de 70 % d'obéissance et ces personnes étaient prêtes à aller au-delà
de la limite de 150 V si l'expérimentateur le désirait.

France Télévisions produit en 2009 le documentaire Le Jeu de la mort mettant en scène
un faux jeu télévisé (La Zone Xtrême) reproduisant l'expérience de Milgram.
La différence notable est que l'autorité scientifique représentée par le technicien en blouse grise
est remplacée par une présentatrice de télévision. Selon les premières estimations,
le taux d'obéissance est 81 %, supérieur aux 62,5 % en rétroaction vocale de l'expérience originale.
Le producteur de l'émission, Christophe Nick, présente son documentaire comme une critique
de la télé réalité. La comparabilité de La zone extrême avec les études de Milgram
a été interrogée par Bègue et Terestchenko
.

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