Esprit d'équipe ?

Comment peut-il être exigé des patrons d’avoir « l’esprit d’équipe »,
dans ce monde où la compétitivité nous est suggérée dès notre plus jeune âge ?

Est-il possible d’entretenir à la fois un esprit compétitif, axé sur la réussite sociale,
et à la fois un esprit d’équipe ?

Est-il possible de cultiver un esprit d'équipe
au sein d'une hiérarchisation des fonctions de chacun ?

L’esprit d’équipe (ou de groupe) implique
un souci et une attention portés aux autres.
On pourrait évoquer la solidarité, l’entraide,
le soutien réciproque, la complémentarité des talents, etc.

Dans cette course en avant pour déterminer qui est le meilleur,
meilleurs Nation, artiste, sportif, intellectuel, scientifique, canon de beauté, etc.,
peut-on sérieusement parler d’esprit d’équipe ?

Cette exigence socio-professionnelle représente un double-message,
une attente contradictoire, ambivalente et aliénante puisque,
soit je pense à ma pomme afin de grimper les échelons
et plaire, convenir, à mes supérieurs hiérarchiques,
soit je pense également aux autres au détriment de ma réussite
et au risque de déplaire aux cadres de l’entreprise ou au buzz du public.

Ces gens qui exigent l’esprit d’équipe ne savent tout simplement pas
en quoi consiste l’esprit d’équipe
puisque eux-mêmes n’ont pensé qu’à leur pomme, leur réussite,
leur poste de cadre, leur prestige, leurs richesses et prérogatives…

Réfléchir deux minutes :
il n’existe qu’une place de président, qu’une place de premier ministre,
qu’une place de pape, qu’une place de DRH, qu’une place de colonel, etc.,
pensez-vous vraiment que ces personnes aient l’esprit d’équipe ?


L’esprit d’équipe sous-entend que tous évoluent et avancent ensemble.

Une personne entretenant un authentique esprit d’équipe
développe une conscience du groupe au-dessus de la moyenne ;
c'est pourquoi ce type de personne ressent le besoin de s'isoler par moments,
pour éviter de s’éparpiller et afin de se recentrer, de revenir à soi-même.

Je veux dire qu'en groupe l’attention d’un tel individu porte sur le « nous tous ».
Il ne pense plus uniquement en « je » parmi nous.
Paradoxalement, c’est ce genre d’individu qui parvient à penser par soi-même,
pendant que les autres, obnubilés par leur propre réussite ou gain,
pensent et adoptent des comportements conformes,
en ne s’appliquant qu’à connaître les règles, pour les détourner,
et qu’à échafauder des stratégies et des plans, etc.,
quitte à dépouiller ou à railler le(s) voisin.

En saisissant cela, on comprend pour quelles raisons
certaines personnes auraient besoin d’être plus égoïstes,
alors que d’autres personnes feraient bien de l’être moins.
(Il s'agit d'un égoïsme conséquent et non pas d'égocentrisme ni de refus de partager).

L’esprit de nos sociétés occidentales, capitalistes,
nous inculque dès l’école le « chacun pour soi »
tout en revendiquant un soi-disant « esprit d’équipe ».

Les faits le démontrent, qu’il n’en est rien de l’esprit d’équipe.

Les faits quotidiens "parlent" d’eux-mêmes, les iniquités flagrantes par exemple,
le sport paraissant dans les journaux d’informations, les nominés et autres.

Cela reste le plus insupportable, pour moi, dans cette société :
les exigences de ceux qui n’agissent pas leurs paroles et pire,
qui ne tiennent pas compte des revendications qu’ils imposent aux autres.


Observer autour de soi et penser par soi-même,
on repère vite et facilement ceux qui ont ou n’ont pas l’esprit d’équipe.

Un exemple :
dans le cadre d’une randonnée,
certains vont leur chemin sans se soucier des autres,
voire même en s’exaspérant lorsque une personne traîne ;
alors que certains se soucient des autres, se retournant fréquemment
et ralentissant pour attendre les retardataires, etc.

Une personne dotée de l’esprit d’équipe ne se sent bien, tranquille,
que lorsqu’elle constate que chacun du groupe se sent bien,
que lorsqu’elle remarque que le groupe est uni ;
or, à tous niveaux, en commençant par la politique,
nous sommes de plus en plus désunis, me semble-t-il.

Esprit d’équipe ?

Encore du blablabla,
polie tique ment correct
pratiquement inexistant,
et non souhaité par les élites.

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