La peur est la petite mort qui conduit à l'oblitération totale. La peur tue l'esprit.
J'affronte ma peur. Je lui permets de passer sur moi, au travers de moi.
Et lorsqu'elle sera passée, je tournerai mon œil intérieur sur son chemin.
Et là où elle sera passée, il n'y aura plus rien. Rien que moi.

samedi 2 février 2019

Obscure destinée



Dans la nuit, je t’attends.
Par moments impatient, je te cherche.
De te chercher, je m’égare.

Je m’imagine des étoiles à la place des lampadaires
en espérant sentir des cœurs derrière les sourires étudiés.
J’imaginais un raisonnement sensible sous les parures clinquantes,
mais le relationnel se limite à des échanges commerciaux, égotiques et sexuels.
Perdu en nuit profonde, j’attends.
Dans le froid figeant, je prends mon impatience sous le bras.
En tâtonnant, chargé au minimum, j’avance au radar.
De te chercher, je m’égare.

Combien de temps dure la phase ténébreuse ?

On dit qu’à l’aube le ciel s’éclaircit,
que l’horizon s’enflamme d’une lueur orangée,
que les nuages cotonneux s’irisent.

On dit que, durant la phase diurne,
les âmes s’ouvrent telles des fleurs éclatantes.

On dit que sous la lumière du soleil tout se révèle
et que les mots ne sont plus nécessaires pour communiquer.
Les interactions y seraient multimodales : sentis, gestes, sourires, danses.
Les théories et discours s’y révèleraient superflus et malséants.

On dit que les peurs, l’angoisse et les maux s’apaisent,
et que le ressenti évolue dans une orgie de perceptions,
ce qui rend les êtres réceptifs, sensuels, généreux, mélodieux,
vibrant, ensemble, harmonieusement.

On dit qu’au crépuscule d’un tel jour
s’ouvrent des accès vers d’autres mondes.

Au sein des ténèbres, j’attends sans plus attendre.
Malvoyant, je me rends sourd aux savantes inepties.
Discret, je veille, à mon intégrité, à mon essence.
Un signe ou un déclic, je pars, je viens, je vais.
N’ayant plus de cordon, pas de passé,
je ne puis plus m’égarer.

En le mensonge des hommes, une seule voie :
celle menant à l’aurore des subtils possibles.


4 commentaires:

  1. Eric,
    Bien écrit. Beaucoup de contes, mythes, légendes, contes étiologiques parlent de la naissance de la lumière ou de l'obscurité. Un thème parabolique uqi va loin, nous concerne tous.
    Thierry

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    1. Yo
      (j'suis sûr que ma lumière est mieux que la tienne)
      :))
      A + Thierry

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  2. j'aime beaucoup ton avant dernier paragraphe ! C'est beau !
    je vais le relire encore une fois tiens ! .....
    J'aime beaucoup cette image de ne pas pouvoir s'égarer lorsqu'on n'a plus de cordon !
    je ne connaissais pas du tout mais je trouve que ça va bien avec ce que tu as écrit :
    https://www.youtube.com/watch?v=qJrAFQK1-X0

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    1. ♫ ♪ le temps de prendre est arrivé ♫ ♪
      ♫ ♪ la majorité qui s'éveille ♫ ♪
      ;) à + Vi

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