Les polarités du Yi King

Présentation

Le Yi King est un recueil de soixante-quatre oracles datant de l’antique Chine.
La traduction de « Yi King », selon Richard Wilhelm (le premier occidental
à avoir traduit ce livre en langue allemande), est : « le livre des transformations ».

Afin de déterminer l’oracle du moment, il faut former un hexagramme.
Il y a donc soixante-quatre hexagrammes différents,
auxquels sont associés les divers oracles.

Un hexagramme réunit deux trigrammes superposés :
un trigramme Terre avec, au-dessus, un trigramme Ciel.

Notons la première polarité fondamentale : Terre et Ciel.

Un trigramme est une figure formée par des traits et demi-traits superposés sur trois niveaux.
On commence leur construction (traits et demi-traits) par le bas, et on monte.

Il y a huit trigrammes différents dont
quatre sont Yin, exprimant la Force passive, féminine, la polarité -,
et quatre sont Yang, Force active, masculine, polarité +.


Remontons le temps, en Asie orientale

Il y a fort longtemps, au début de l’écriture idéographique,
les chinois convinrent qu’un trait répond par « oui » à une demande ;
alors que deux demi-traits répondent par « non » à une demande d'oracle.

À ce point de cette présentation très résumée,
je rappelle concernant les polarités que :

+ et + = +
- et - = +

+ et - = -
- et + = -

Plus tard,
les chinois décidèrent de dédoubler les signes, pour s'assurer de la réponse ;
ainsi, deux traits (+ et +) sont Yang (polarité +), « oui »,
tout comme les quatre demi-traits (- et - = +)² ;
alors qu’un trait et deux demi-traits sont Yin, polarité -, « non ».

Du temps s’est écoulé.
Pour confirmer la polarité de leurs figures Yin et Yang,
ils ajoutèrent un troisième élément au-dessus des deux autres.
Ainsi furent les trigrammes.

À retenir :
un trigramme de trois traits est à tendance Yang (+ et + = +, et + = +).
Un trigramme de six demi-traits est à tendance Yin (- et - = +, et - = -).
Un trigramme de deux traits et deux demi-traits est Yin (+ et + = +, et - = -).
Un trigramme d’un trait et quatre demi-traits est Yang (+ et - = -, et - = +).

C’est fin, subtil, parce que, de prime abord, dans l’apparence des formes,
les trigrammes Yang contiennent davantage de demi-traits soit, de Yin ;
alors que les trigrammes Yin contiennent davantage de traits Yang ;
sauf les père et mère (les deux premiers trigrammes dans le schéma ci-dessous).

En la femme, du masculin ; en l’homme, du féminin.

À savoir : aux traits et demi-traits, il faut ajouter les « mutables ».
Les chinois distinguent un jeune Yang d’un vieux Yang, le vieux mutant en Yin ;
et, de même, ils distinguent un jeune Yin d’un vieux Yin, le vieux mutant en Yang.

Les mutations ont pour conséquence un second oracle ; en effet, si dans l’hexagramme
construit, il ressort ne serait-ce qu’un trait ou deux demi-traits mutables (ou davantage),
des annotations supplémentaires viennent préciser l’oracle ; et encore,
l’hexagramme mutant renvoie à un autre hexagramme (une fois muté),
c’est-à-dire que le consultant lira un second oracle.

____________________________________________________________