La peur est la petite mort qui conduit à l'oblitération totale. La peur tue l'esprit.
J'affronte ma peur. Je lui permets de passer sur moi, au travers de moi.
Et lorsqu'elle sera passée, je tournerai mon œil intérieur sur son chemin.
Et là où elle sera passée, il n'y aura plus rien. Rien que moi.

lundi 18 février 2019

Comprendre avec l'entièreté de notre personne

Comprendre n’est pas qu’une affaire d’intellect, de réflexion et de raison,
en tout cas pas uniquement, contrairement à ce qu’"ils" veulent nous fait croire
depuis au moins les débuts de l’industrialisation et du capitalisme.

Tenter de comprendre uniquement avec le cerveau de la tête
amène à une vision partielle des choses et donc, à une demie compréhension.

Chercher à comprendre uniquement avec l’intellect rationnel
provoque ce que j’appelle « une hémiplégie de la moitié de l’esprit »
car cette façon de procéder est partielle ; et vice-versa,
ne vivre qu’avec ses tripes ne stimule pas le développement de l’esprit.



C’est un fait que chacun peut constater : vénérer les sciences rationnelles
sans s’intéresser aux sciences, féminines, de l’irrationnel – du sensible, du subtil –
nous a amenés à tout dérégler et ravager, que ce soit dans la Nature (à l’extérieur)
comme au niveau de nos santé et bien-être personnels (à l’intérieur).
« Tous névrosés » avait écrit Freud au début du XXe siècle.

Notre façon d’entretenir des relations – avec soi-même comme avec les autres,
comme avec l’environnement naturel – se révèle déséquilibrée et malsaine.

À tenir en compte concernant le fond et la forme :
le plus souvent, dans les formes (les apparences, le monde tangible)
on voit des divergences là où, en profondeur, dans le fond, il n’y en a pas ;
en effet, lorsqu’on remonte à l’origine des choses,
on constate que plusieurs ruisseaux et fleuves,
courants (d’idées et comportements), s’écoulant dans diverses directions,
proviennent en fait du même endroit, de la même source !
NB : dans le monde, la forme des choses, le visible, change constamment,
beaucoup plus rapidement que dans le fond (l’invisible).
Il ne faut pas trop accorder d’importance ni aux mots ni aux formes.
Un exemple de difficulté sémantique, de compréhension des mots employés :
quand un occidental entend parler de « pouvoir »
il voit de l’argent et des titres prestigieux (chef, P-DG, docteur, juge, évêque, etc.),
alors que lorsqu’un Natif d’Amérique (encore sensible à sa culture et à ses traditions)
entend parler de « pouvoir », il voit un jaguar ou un aigle, c’est-à-dire un pouvoir
lié à la Terre, au Ciel, et à leurs Mystères (le pouvoir d’un shaman ou d’un guérisseur, par ex.)

Conclusion :
comprendre est autant une affaire de tête (réflexion et calcul, raisonnement)
qu’une affaire de ventre (instinct et sentiment, au sens d’impression générale,
ce qui gère le comportement hors contrôle du mental).

Dans mes propos, je relie souvent l'épicentre du ventre à la sensibilité,
ainsi qu'au senti. Ce que l'on sent-sait ne provient pas de la tête, alors d'où ?

L’esprit doit apprendre à fonctionner avec les deux cerveaux (épicentres) :
celui du ventre (traitement des sensations, ressentis, émotions et affects,
ce qui influe sur la digestion et le comportement) et celui de la tête.
Sentiment (impression générale) et raison (activité mentale)
permettent à l’esprit de se développer.
C’est pourquoi il est important de s’écouter, afin de définir son sentiment,
qui ne se calcule pas. Pas besoin d’algorithme.


Tentons de décortiquer, d’analyser, le processus :
pour comprendre, il s’agit de savoir relier les choses entre elles,
les situations par exemple, ou diverses matières étudiées, différentes cultures, etc. ;
et ce, afin de relever les similitudes, les points communs, touchant à l’essentiel.
En plus, il faut tenir compte également de nos sensations et ressentis
déclenchant une impression générale (laissée par la situation à comprendre).
Il s’agit donc d’écouter les résonances en soi-même.


Ingrédients pour comprendre :
considérer le fond des choses (le noyau sous l’écorce),
établir des associations,
être logique
et, quand il y a lieu, relier les éléments entre eux ;
à quoi on peut ajouter, bien évidemment, la réflexion
et aussi, des temps de méditation (lâcher-prise de l’activité mentale :
faire le vide et laisser émerger ou se profiler, se former, ce qui vient,
en laissant défiler les soucis, ruminations, angoisses, etc., tels des nuages,
sans y prêter d’attention…)
Ce qui émerge en état méditatif vient du fond de notre personne,
lorsqu’on parvient à lâcher prise dans la tête, ne serait-ce que quelques secondes.
Note : à mon avis et selon mon expérience,
la logique n’est pas qu’une affaire intellectuelle.
Un illettré peut avoir l’esprit logique,
la capacité d’associer divers événements ou éléments entre eux,
et il peut savoir relier ce qu’il y a lieu de l’être.
S’efforcer à une réflexion associative et logique
qui sonde et considère les profondeurs, en plus des formes ;
car plus on étudie le fond – des choses, des sentiments, des faits, des relations, etc. –,
plus on se rapproche de la source originelle – des racines et essences des choses –,
et plus ça devient clair, simple, élémentaire, évident.

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Lien
* Magie honnie

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12 commentaires:

  1. Eric,
    Sincèrement je comprends pas tout mais je crains que ce soit "normal".
    Merci pour tes info éclairantes.
    Thierry

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    1. :) il est temps que je fasse un break.

      Essayer de comprendre qu'avec sa tête (intellect, activité mentale)
      n'amène pas à la compréhension.
      Pour comprendre, il faut mobiliser toute notre personne, ressenti compris,
      et penser à établir des liens, correspondances, parallèles et associations
      entre les divers éléments...

      Merci à toi, à + Thierry

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  2. Allez, une petite citation : "La décadence d'une société commence quand l'homme se demande : "Que va-t-il arriver ?" au lieu de se demander : "Que puis-je faire ?". Denis de Rougemont
    Ne serait-ce pas ça comprendre avec l'entièreté de notre personne ?

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    1. « Que puis-je faire ? »
      Oui, bien-sûr, le colibri (légende amérindienne) par exemple.
      ;)
      Mais, n'en déplaise à M. de Rougemont, n'en avons-nous pas trop fait, justement ?
      N'est-ce pas l'un de nos excès, le faire pour faire ?

      Ne ferions-nous pas mieux de "ne-pas-faire" durant une période
      pour, comme tu l'avais écrit, Vi, tout mettre sur la table ?

      « Que va-t-il arriver ? » Me semble être une question saine.
      Si nos gd-parents se l'étaient posées, cette question, en construisant les centrales
      nucléaires et les voitures individuelles et les avions et des armes
      même après la guerre et du poison chimique... peut-être qu'on en serait pas là ?

      Comprendre, c'est prendre conscience ;
      prendre conscience fait cesser, automatiquement (de soi-même), ce qui dysfonctionne...

      A + Vi

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  3. Que puis-je faire ?
    Une anecdote : comme Virevolte, mes parents évoluent maintenant dans une situation catastrophique (perte d'autonomie, troubles de la mémoire, etc., pour tous les 2 !)
    Une voisine, de voir ma mère pleurer, a voulu "faire" quelque chose :
    elle leur a conseillé d'acheter un chien !
    Un chien vit 14 à 20 ans. Qui va s'en occuper une fois mes parents placés ?
    Que puis-je faire, moi ? Concernant le chien, rien. Pas mon affaire.
    On achète pas un chien comme on achète une TV, me semble-t-il.
    Si cette voisine s'était demandé "que va-t-il arriver à ce chien ?",
    peut-être qu'elle aurait réfléchi avant de suggérer son achat.

    Faire, oui, c'est bien ça le problème : faire ce que notre mental nous suggère.

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    1. Ben c'est pas malin ! Bon, il y a quelques années mes parents ont perdu leur chien, ça les a bouleversés.Je voyais bien qu'ils n'avaient plus de goût à rien, le chien les forçait à se lever le matin, à sortir en forêt pour le promener. Mon père avait envie d'un autre chien mais il se posait aussi la question de son devenir si jamais ils partaient avant lui, c'était réfléchi. j'avais eu à l'époque la parole qu'il fallait, je m'engageais bien sûr à ce que le chien n'aille pas en refuge au cas où il leur arriverait malheur. la semaine qui suivait un petit chien blanc apparaissait dans leur vie, cela fait maintenant plus de 8 ans je crois. Alors, oui, faire mais en réfléchissant un peu quand même ! ;) je compatis !

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    2. Merci (pour le "compatis").
      Maintenant ma mère continue de pleurer, en caressant le chien,
      qui doit avoir env. 10 mois et qui va bientôt être séparé (mes parents
      devant être placés) soit, vivre un choc traumatisant, et après ?

      Voilà comme on traite le vivant : comme un objet, comme une TV,
      comme un antidépresseur. Voilà à quoi nous amène de vivre par la tête.
      On appelle ça : la civilisation (suffit de faire et d'acheter,
      et ça va mieux, durant un jour ou deux, avec un peu de chance).

      Merci Vi (j'ai relu le com ci-dessous, t'as vraiment bien fait de préciser car j'entends cette citation autrement...)
      ;)) bon jour à toi

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    3. C'est triste ! C'est pourquoi personnellement je n'ai toujours pas de chat, ma Grande m'a un peu forcé la main il y a peu mais j'ai été raisonnable, prendre un chat c'est s'engager et pour plusieurs années. Idem pour un chien ! Combien d'animaux sont malheureux !!! Quand même cette voisine a eu une drôle d'idée là ! :(

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    4. Cette voisine, je l'ai croisée, par hasard, dans le corridor,
      allant chez mes parents, une semaine après l'achat judicieux et cérébro-réfléchi.
      Moi : "bonjour, etc., c'est vous qui avez eu l'idée du chien ?"
      Elle, ravie : "oui".
      Moi : "vous avez vu dans quel état sont mes parents ?"
      Elle, contrariée : "je m'en occupe".

      Le chien n'a pas été éduqué, il fait ses besoins dans l'appart.,
      selon son humeur sur le tapis, sur le parquet, dans un coin ou l'autre...

      On dispose du vivant (animaux, arbres, poissons dans aquarium, etc.)
      d'une façon... monstrueuse, je trouve. Si vile...

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  4. j'ai pris cette citation dans le sens où il faudrait peut-être arrêter de se faire peur en se disant :"au mon dieu que va-t'il arriver ? " et réagir à son niveau pour enrayer cette chute vers l'inéluctable. parce que la question que va t'il arriver , On connaît tous la réponse si on ne change pas nos façons de faire. La question on se l'est toujours posée mais on n'a jamais écouté les réponses car on a voulu du progrès et de l'argent, pas sauver la planète, malheureusement !

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    1. J'venais ajouter un truc (encore !)
      :))
      C'est bien d'avoir précisé. Merci Vi ;)

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  5. Ventre : les tripes et aussi, le nombril.
    Nombril : le cordon ombilical sectionné.
    Cordon ombilical : lien permettant un échange de nourriture vitale
    entre un tout (la mère) et un autre tout-en-devenir (le foetus).

    Le contact direct avec la vie, le vivant, se fait par le ventre.

    La tête n'est qu'un outil.
    Vivre sa vie au travers de la tête, la tête en commandant chef, est une abomination.
    À l'image de ce qui se met en place dans le monde : l'IA d'un Cerveau Central
    nous dictera nos comportements et nous montrera le monde sur des écrans 3D sensitifs,
    plus vrai que vrai. Si si...

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