Essai
Comprendre les forces est difficile, je trouve.
Je parle des forces primordiales, fondamentales et créatrices.
Les scientifiques officiels paraissent nager dans la semoule, à ce sujet,
puisque certains identifient deux forces majeures,
alors que d’autres en identifient quatre.
Chaque groupe d’experts de nommer ces forces avec son vocabulaire,
et c’est la confusion générale. On n’y comprend rien.
Je rappelle que G. I. Gurdjieff parle de trois forces principales agissant dans le monde :
en plus des active et passive, il y aurait une force neutralisante, dite conciliante
(ce que je saisis de cette force neutralisante c’est qu’elle servirait de "ciment"
lorsque les forces opposées parviennent à une complémentarité de fonctionnement ;
Gurdjieff parle dans ce cas de « fusion des forces ». La fusion des forces permet la création.
Une fois fusionnées, les forces se séparent à nouveau, mais les polarités ont changé…)
NB : ajoutons la connaissance du Yi-King pour rebondir sur le changement de polarité.
Les chinois ont reconnu deux forces : le Yang et le Yin.
Pour former un trigramme (deux trigrammes superposés révèlent l'hexagramme, l'oracle),
le Yang (force active, masculine) est représenté par un trait plein,
alors que le Yin (force passive, féminine) par un trait coupé ou deux demi-traits.
En plus de ces deux signes, les chinois distinguent la force jeune d’une force vieille
car en vieillissant les forces mutent : ainsi le vieux Yang se prépare à devenir Yin,
alors que le vieux Yin se prépare à devenir Yang. Changement de polarité.
Prenons les choses de façon le plus simple possible :
de sûr, dans l’univers agissent deux forces opposées,
l’une pouvant être nommée « active, positive, masculine »,
et l’autre force étant désignée comme « passive, négative, féminine »
(ces désignations sont dépourvues de considération sous forme de bien ou mal,
chaque force pouvant se révéler appropriée et efficace ou mauvaise selon les circonstances.
Pour les comprendre, j’avais employé l’exemple de l’électricité avec ses + et -.
Le langage informatique repose sur des O et I).
Par association et logique, nous pouvons penser qu’en l’humain
l’une des forces se retrouve dans l’activité mentale, intellectuelle,
alors que l’autre force, opposée, agit depuis le ventre, l’instinct.
Il s’agit de retenir que deux des centres énergétiques majeurs en l’humain sont opposés,
ce qui génère notamment les contradictions comportementales et conflits intérieurs.
En plus des deux forces opposées, nous disposons de l’énergie sexuelle,
qui est une force à part entière, puissante et indépendante.
L’énergie sexuelle n’a pas de centre propre, de point fixe, en l’humain,
contrairement à la raison (ou intellect, l’activité mentale) et au sentiment (corps instinctif et émotif).
L’énergie sexuelle peut être considérée comme une force neutre (ou sinon, à la fois active et passive)
qui, le plus souvent, est utilisée par les autres centres de fonctionnement.
Commentaire :
notre civilisation semble se donner pour but de tout faire fonctionner par la raison,
c’est-à-dire que nous pillons, rackettons, en nous-mêmes, en chacun,
les énergies de l’instinct, de l'émotion et du sexe, au profit de l'intellect.
Association permettant de comprendre ce procédé : c’est un peu comme avec nos cinq sens.
Lorsque l'on se retrouve privé de la vue par exemple, automatiquement (cela se fait tout seul)
les autres sens s’affinent et fonctionnent à plus grand rendement,
pour palier et compenser le handicap visuel.
Apparemment, nous pouvons procéder de la même façon avec nos forces,
par exemple en détournant la force du sentiment pour alimenter celle de la raison.
Un fait :
depuis plus de cent ans, les citadins puisent excessivement
dans leurs énergies de l’instinct, du sentiment et de la sexualité,
afin de les canaliser vers l’activité mentale ;
et ce, même l’ouvrier puisque mentalement il doit tenir tant d’heures de travail pénible chaque jour,
en devant faire des gestes précis et répétitifs, etc. Lorsque l’ouvrier a épuisé son énergie physique,
automatiquement, quelque chose en lui va puiser dans les autres sources d’énergie.
En personnifiant nos centres de fonctionnement de l’être,
on pourrait accuser notre mental de voler et gaspiller l’énergie des autres centres.
Il s’agit de comprendre, de façon globale, que si notre monde est déréglé, en perdition,
c’est parce que nous-mêmes sommes déréglés. Par exemple :
à l'extérieur nous ravageons la Nature (forêts, pesticides, etc.) parce que, en notre intériorité,
nous refusons et luttons contre notre propre nature, pour se comporter de façon civilisée.
Nous n’identifions plus et ne savons plus comment utiliser les diverses énergies.
Nous sur-consommons les énergies, du monde comme les nôtres.
Il se trouve que chaque centre énergétique fonctionne à son rythme, à sa manière,
et qu’en ne respectant pas les "besoins" de chaque centre, nous déréglons la machine,
c’est-à-dire notre corps et toutes ses composantes.
On devient bancal.
Je répète que nous sur-employons la raison, le cerveau,
et que les énergies de l’instinct, du sentiment et de l’énergie sexuelle,
sont pillées et détournées, afin d’être redirigées vers la volonté mentale.
Un exemple d’énergie sexuelle détournée : un homme s’ennuie
et une image de sexe lui traverse la tête.
Il se connecte sur le Net et va regarder des sites pornos…
L’homme n’utilise pas son instinct, pour aller draguer dehors par exemple,
et il utilise mal son énergie sexuelle, puisqu’elle est redirigée vers l’activité mentale
(regarder des scènes pornos, ce qui maintient son attention sur l’écran).
Même si l’homme se masturbe (activité mécanique), son plaisir est immédiat
(c’est-à-dire que le plaisir reste insatisfaisant en profondeur et à long terme).
Dans les faits, cet homme aura dépensé une grosse quantité d’énergie,
sexuelle, physique (se tenir dans une position, les yeux fixés sur l’écran)
et émotionnelle, pour... se laisser stimuler par des images.
Cette activité masturbatoire est mentale, avant tout.
Un autre exemple d’énergie détournée cette fois par le corps instinctif :
nos ancêtres se battaient à mains nues et/ou avec des épées, bâtons, etc.
Ils dépensaient énormément d’énergie à se battre.
On peut penser que, automatiquement,
le centre du corps instinctif puisait l’énergie du centre mental (non utilisé durant la bataille),
du centre émotionnel (pas de sentiment durant une bagarre), ainsi que de l’énergie sexuelle.
Sur ce même sujet, avant une épreuve de championnat il est conseillé aux sportifs
de s’abstenir de rapports sexuels afin de préserver leur force.
Rappel, à méditer :
selon G. I. Gurdjieff, nous aurions trois centres énergétiques principaux,
à quoi il faut ajouter l’énergie sexuelle (qui n’a pas de centre, de point fixe).
Ce point de vue ne contredit pas celui des Natifs d’Amérique
puisque Gurdjieff précise que seuls deux des centres sont actifs et passifs,
alors que le troisième est neutralisant
(comme en électricité où une entrée « terre » a été ajoutée aux entrées + et -).
La précieuse sagesse concise des amérindiens est efficace
puisqu’il est aisé de reconnaître les deux épicentres en soi-même,
pour peu qu’on s’observe et qu’on s’écoute.
À l’extérieur, dans le monde, on peut aussi observer l'action des forces opposées.
Remarque : de mon expérience, il est difficile de laisser fonctionner l’épicentre du ventre
dans un environnement tout-pensé par la raison, au point que même les oiseaux disparaissent…
Conclusion
Peu importe les nominations des centres majeurs (ou épicentres) :
raison et sentiment (forces active et passive) ; mental et instinct ;
esprit et corps ; volonté et intention (intention pour remplacer le terme
amérindien de "volonté", ayant une autre signification sémantique).
Il s’agit de saisir la particularité de chaque centre,
ainsi que la dynamique interactive (entre les centres),
afin de comprendre le mécanisme et le fonctionnement général de notre personne.
Par exemple : raison et instinct sont opposés.
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Liens
* Rubrique initiation. Par rapport à ce propos, lire ou relire les extraits traitant des accumulateurs d’énergie,
ainsi que les Trois Forces et encore, un mais trois principes.
* Intention et volonté
* Intention : sentiment et raison
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Eric,
RépondreSupprimerJe comprends un peu mieux ce que l'on échangeait la dernière fois.
Merci.
Thierry
C'est effectivement notre échange qui m'a amené à rédiger ceci.
SupprimerÇa me permet de faire le point,
et d'écrire à ce sujet m'aide à me rendre compte de ce que j'ai assimilé
sur cet enseignement, avec ~20 ans de recul.
Merci à toi aussi.
A + Thierry
https://www.youtube.com/watch?v=VBMCfnpllpk
RépondreSupprimerBon Bon ,bah je comprends très peu , pour moi c'est totalement abstrait mais bon je lis et te dis bonne saint valentin ;))))
Bon sang de vin Diou !
Supprimer:))
Laisse cela faire son chemin en toi, mon brave.
Quant à Valentin, que je sache, l'a pas de sein.
;))
Un élan (force) agit dans un sens et, toujours, l'élan se confronte
à une autre force (obstacles, résistance, etc.) qui agit dans le sens inverse.
C'est le principe de base : la vie n'est possible que grâce à la confrontation
ou friction se produisant entre les forces opposées "active" et "passive".
Chacun expérimente cela quotidiennement, à chaque instant, en lui-même (ambivalences, désirs contradictoires, conflit intérieur, etc.) et aussi,
à l'extérieur, dans le monde. Comme on dit "y a toujours un truc qui fait suer, qui ne va pas, qui empêche que..., etc."
C'est le principe de la femme (énergie passive) et de l'homme (énergie active).
Bon, j'vais écouter la muse ;)
Ciao Cres, à +
PS : vieille valise toi-même !
SupprimerJ'suis plutôt sac-à-dos
;))
++
RépondreSupprimerUn exemple pour, peut-être, mieux comprendre les forces :
Un homme incarne la force active.
Une femme incarne la force passive.
On pourrait considérer les deux épicentres en chaque être humain comme étant
l'un à tendance active, par exemple la raison ;
alors que l'autre aurait une tendance passive, le sentiment (ou instinct).
Ainsi,
un homme aurait tendance, naturellement, à utiliser principalement sa raison,
alors qu'une femme aurait tendance à utiliser avant tout son sentiment.
(Cependant, se rappeler qu'une femme a aussi du masculin en elle (dans son caractère, son comportement, sa façon de penser, ses motivations, etc.) ;
et un homme a aussi du féminin en lui ;
c'est-à-dire qu'un homme peut aussi écouter son sentiment (énergie passive),
et une femme peut écouter sa raison (énergie active).
Si on comprend cela, cette base, la question qui émerge : pourquoi, à quelle fin,
tout est mis en oeuvre dans ce monde, par le Système, pour que seule la raison
soit stimulée,
au détriment du sentiment ?
De nombreuses femmes, ne luttent-elles pas pour plus de reconnaissance, d'égalité de droit, etc. ?
Ne vivons-nous pas un "rêve" d'hommes ?
Saisissez-vous ce qui est déréglé (à la base) ?
Et aussi, pourquoi on devient indifférent et insensible au fil du temps ?
Un exemple de notre aberration : depuis 2015, l'OMS a déclaré que l'air que nous respirons est cancérigène. Or, nous roulons et volons tout autant, peut-être davantage, à quoi il faut ajouter le nucléaire, les industries polluantes, etc.
On ne parvient pas à décrocher du mental (raison, idées, calcul de rentabilité, politique...) alors qu'on s'asphyxie, sans parler du réchauffement...
:o
+++
RépondreSupprimerEncore un exemple pour aider à reconnaître les épicentres de la raison (force active)
et du sentiment (force passive), ainsi que pour comprendre leur dérèglement :
à l'école, dès l'âge de 7 ans (à mon époque), les matières importantes pour passer l'année,
et pour les éventuels examens, sont les matières intellectuelles : langue (français,
anglais...), math, algèbre, géométrie, histoire, géographie, etc.
A mon époque, comme cours à tendance féminine, servant à stimuler l'épicentre du ventre,
il n'y avait que la musique et le dessin (et encore, car souvent on nous faisait faire
du dessin technique, ce qui nous ramène à l'épicentre mental).
Cependant, ces deux matières ne comptaient pas dans la moyenne générale validant l'année !
Elles comptaient pour du beurre, comme on dit.
Voilà quelque chose qui ne va pas à l'école, maintenant obligatoire à 3 ans :
on nous apprend, oblige, à utiliser principalement la raison, c'est-à-dire
la tendance masculine, l'épicentre de la tête.
Quant aux matières féminines : pas important, accessoire,
tout au plus distrayant, culturel.
:o
En tout, à l'intérieur de nous comme à l'extérieur, dans le monde,
en tout et constamment agissent ces deux énergies...
++++
RépondreSupprimerOn peut tout à fait associer les deux centres opposés, les épicentres, à des cerveaux
(fouiller dans le blog, j'ai déjà écrit au moins un texte à ce sujet, avec une image
du cerveau de la tête ressemblant étrangement aux tripes du ventre).
On peut donc partir du principe que nous avons deux cerveaux :
un dans la tête et un dans le ventre.
Depuis récemment, des scientifiques (officiels) parlent de la région des intestins
comme d'un cerveau. Bien-sûr, le cerveau du ventre ne calcule pas une rentabilité
à court terme car il s'occupe d'autres choses, ayant d'autres tâches à effectuer
comme la gestion des sensations, des ressentis, des émotions et des affects.
C'est grâce au cerveau de ventre que nous sommes capables de considérer et traiter
le sentiment (au sens d'impression générale) ; ce qui, comme déjà écrit, va "nourrir" de données le cerveau de la tête...
Deux épicentres, deux cerveaux :
deux façons de traiter les informations, deux regards sur le monde.