La peur est la petite mort qui conduit à l'oblitération totale. La peur tue l'esprit.
J'affronte ma peur. Je lui permets de passer sur moi, au travers de moi.
Et lorsqu'elle sera passée, je tournerai mon œil intérieur sur son chemin.
Et là où elle sera passée, il n'y aura plus rien. Rien que moi.

dimanche 17 juin 2018

L'agressivité du désir sexuel

Aux êtres émotionnellement sensibles.
À ceux/celles ayant été malmenés durant leur enfance.


Enfances bridées, élans détournés ou corrompus,
nous sommes tous, soit à fleur de peau, écorchés vifs,
soit devenus insensibles et indifférents à l’amour (sauf romancé).

Combien de gens se soucient du monde intérieur des enfants,
de leurs souffrances informulées, de leurs craintes, de leur solitude ?

« Mais ce ne sont que des enfants, ils doivent obéir. »
Quel défaut de considération !

Mépris de la sensibilité.
Négation de l’âme.
Dédain du vivant.
Dérision de l’innocence et de la pureté.

Le premier cercle social, pour l’enfant, c’est sa famille.

Un enfant non-aimé grandit, se construit,
avec l’impression constante de déranger, de gêner.
Dans le regard de ses proches, il ne voit qu’une sentence :
« tu ne devrais pas être là, tu n’aurais pas dû naître ».

L’enfant grandit en se niant lui-même,
avec le souci de plaire et faire plaisir aux autres,
pour qu’on lui fiche la paix, n’espérant rien de plus,
puisque la tendresse et l’affection font défauts.

Certains de ses enfants, une fois adulte,
peinent à recevoir l’attention des autres.
Par réflexe, quelque chose en eux s’y oppose.
Il nous faut considérer qu’ils ont subis et n’ont obtenus,
constamment, durant leurs enfance et éducation,
que des coups et/ou remarques humiliantes,
par les personnes qu’ils aimaient.
Des personnes prétendant « vouloir leur bien ».

Relationnel malsain.
Interférences interactives.
Souffrances intérieures, psychiques,
beaucoup de souffrances parfois.

Une fois adulte, en interaction, confronté au désir direct d’autrui,
l’abandonnique réagit spontanément sur la défensive,
en pensant « qu’est-ce qu’il/elle me veut ? »
Comme si un tort allait lui être causé,
notre adulte se sent soudain mal à l’aise et en péril.

Ce réflexe du rejet d’autrui s’explique par le fait que
certains individus niés ont des pensées compulsives du type :
« non, on ne peut pas s’intéresser à moi, ce n’est pas possible ».
L’attention d’autrui se retrouve dès lors mal perçue,
interprétée de travers, comme dissimulant une intention retorse.

Le désir sexuel et la séduction peuvent être ressentis comme agressifs
par ceux/celles qui ont besoin, avant tout, de se sentir en confiance.

Ces élans bruts peuvent susciter un sentiment intérieur de danger,
et une envie de s’enfuir, loin, très loin, ou de se replier sur soi.

* * *

En société, pour tout le monde, pour chacun,
le respect, l’intérêt aimant, la confiance,
sont difficiles à donner, à laisser se diffuser.
Et il est tout autant difficile de prendre, de recevoir,
sans monétiser.

Pourtant, sans respect ni confiance ni attention,
le rapport sexuel se résume à un acte bestial, mécanique.
Il n’y a qu’avec de réels sentiments partagés
que la sexualité peut devenir extatique.

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