La peur est la petite mort qui conduit à l'oblitération totale. La peur tue l'esprit.
J'affronte ma peur. Je lui permets de passer sur moi, au travers de moi.
Et lorsqu'elle sera passée, je tournerai mon œil intérieur sur son chemin.
Et là où elle sera passée, il n'y aura plus rien. Rien que moi.

lundi 11 juin 2018

L'amour, et des idées

Du moment où l’on pense à l’amour, qu’on le conceptualise,
on se retrouve aussitôt absorbé par le monde des idées,
où l’on y fabrique une image réfléchissant ce qu’on voudrait que soit l’amour.


Il se trouve que, de cette façon, sans s’en rendre compte,
on refoule l’élan d’amour et l’empêche, par conséquent,
de se diffuser de lui-même (en soi et autour de soi) !

Exister en intellectualisant la vie est devenu compulsif,
au point de trouver ça normal,
de vivre dans un monde d’idées.

Lorsque qu’une voiture passe,
c’est une idée (dangereuse) qui défile.

Le fait de penser, de réfléchir, de calculer,
nous extrait un moment de la Réalité qui,
Elle, continue de se dérouler, de se produire.
Lorsqu’on réfléchit pour avoir des idées,
on se retrouve comme dans une bulle
où le temps interromprait sa course en avant,
où l’on se tient à l’écart des phénomènes qui évoluent incessamment.

Ce que nous préférons, à cette heure, provient du monde abstrait des idéaux.
Pourtant, dans les faits, au quotidien, nous sommes confrontés à des inégalités et iniquités,
à un monde ravagé de produits toxiques, où l’on "vit" à travers des écrans,
et où l’on nous suggère ce qu’il faut percevoir, savoir et considérer,
alors que nous nous éloignons de la Réalité.

Ça craint !

Comment ressentir la vie, la vibration du vivant,
et comment éprouver l’amour, dans ces conditions ?

Apprendre à s’aimer soi-même*.

Aimer apprendre.
Aimer chercher à comprendre.
Aimer relier les choses et événements entre eux.

On ne peut ressentir l’amour qu’en respectant « ce qui est »,
qu’en respectant autrui et autres formes de vie, au préalable.
Et on respecte les autres lorsqu’on les tolère,
et qu’on s’intéresse aux différences.

Pour ressentir l’amour,
il faut être en contact direct avec ce qu’il se passe
– avec l’environnement naturel, avec les autres êtres –
et s’écouter, s’observer,
tout en écoutant et observant le monde interactif,
auquel nous sommes reliés, de façon consciente ou non.

De l’amour,
essence de l’interactivité,
se dégage quelque chose de sauvage,
d’indomptable, d’incontrôlable, d’irrationnel.
À peine on croit saisir ce qu’est l’amour que, paf,
on se retrouve à côté ou en arrière, largué, déçu,
en panne et assoiffé, désemparé, frustré.

L’amour ne supporte aucune pression
ni, surtout, tentative d’appropriation.

Telle une anguille, l’amour glisse entre les doigts crochus
des maladroits possessifs et des manipulateurs pervers.

Tel un matou, l’amour ronronne sous la caresse des doigts agiles et sensibles,
capables d’apprécier sans s’accaparer.

La vie, la joie, le bonheur, l’amour,
il s’agit simplement d’éprouver le monde
– l’environnement naturel, les autres –
et de vibrer à l’unisson.

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Note et liens
* S’aimer (texte d’un anonyme)
- Amour, qualité (dissertation sur l’amour)
- Pour aimer, être (rappel des quatre formes de l’amour)
- Accès par l’émotion (étude d’un poème Andin)


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