La peur est la petite mort qui conduit à l'oblitération totale. La peur tue l'esprit.
J'affronte ma peur. Je lui permets de passer sur moi, au travers de moi.
Et lorsqu'elle sera passée, je tournerai mon œil intérieur sur son chemin.
Et là où elle sera passée, il n'y aura plus rien. Rien que moi.

mercredi 5 juillet 2017

De la tribu à la famille

Se pourrait-il que notre impulsion naturelle de vivre regroupé, en tribu par exemple,
ait été détournée sur la famille, ce que nous nommons « la famille nucléaire » ?

Je m’explique :
Auparavant, nous vivions en tribus, à travers le monde.
Depuis environ deux mille ans (en F), nous vivons en société, dans des villes,
en faisant partie d’un pays géré par un Etat, nous considérant comme des soldats,
des esclaves, des « enfants de la patrie » (ce qui n’est pas mieux comme appellation.
Traiter le peuple d’enfants ! … ? Et chacun de nous de se laisser traiter d’enfant !)
Or, depuis l’industrialisation, environ le XVIIème siècle,
c’est comme si le besoin instinctif et rassurant de vivre en groupe
avait ressurgi dans chaque famille devenant aussi nucléaire que les centrales.

Ce que nous refoulons, s’exprime, ressort, d’une façon ou d’une autre.

Un exemple :
auparavant, les enfants étaient considérés comme bien de la tribu,
et chacun des adultes de vigiler et de leur enseigner quelque chose.
Maintenant les enfants sont éduqués par leurs parents, en famille,
qu’elle soit monoparentale ou recomposée,
ainsi que par l’école, qui les instruit à un fonctionnement sivilisé
(soit : à un mode de vivre et de penser déconnecté de la Nature et d'eux-mêmes)
en contenant leur comportement par un système punitif.
L’ambiance sociale générale, capitaliste et toujours en crise,
pousse au « chacun pour soi ».
Il n’y a plus de soutien entre les uns et les autres mais plutôt de la méfiance,
et des rapports hypocrites teintés d’une incessante compétitivité tacite.
A partir de ce rapide constat, de nos jours,
chaque famille reconstituerait, en quelque sorte et inconsciemment,
sa tribu, son ambiance, sa culture, etc., ce qui expliquerait, en partie,
les liens se voulant amicaux entre parents et enfants-adultes,
enfants-adultes qui ne quittent plus leurs parents-amis.

Si cette constatation du déplacement de la tribu à la famille s’avère objective,
il en ressort que le mode de vie libre, dit péjorativement primitif, nous appelle…

En analysant les diverses données que chacun peut observer autour de soi,
on se rend compte que nous luttons contre nos impulsions naturelles.
Par exemple : dans un même immeuble peuvent vivre des dizaines de tribu-familles,
avec indifférence entre les unes et les autres, ce qui est normal
puisque chaque tribu a besoin de son territoire,
de son ambiance et de sa culture propre.
Néanmoins, chaque famille cherche des alliances à l’extérieur (de l’immeuble),
par l’intermédiaire d’un ordre religieux ou d’un parti politique, d’un club, etc.
C’est dans ce besoin de se relier aux autres, par des idées de nos jours,
que l’on ressent l'élan originel de se rassurer les uns les autres,
soit : de se soutenir les uns les autres.

Auparavant, de vivre en tribu tempérait et sécurisait chacun, adultes et enfants.
Personne ne se sentait seul. Pas besoin ni d’interdit ni de loi ni de TV-Net.
Un ordre communautaire s’appliquait par la force des choses, des événements.
Maintenant, chacun est dépendant de sa tribu-famille
en devant se conformer à la culture sociale et obéir aux lois,
dont nul n’ignore les millions de libellés et règles, il va de soi ;
et lors de chaque conflit important, de saisir un juge, moyennant des revenus,
ce qui favorise certaines riches tribu-familles auxquelles il vaut mieux ne pas se frotter…


Remarque :
Pour autant qu’un enfant naisse dans une famille qui dysfonctionne,
il se retrouve seul, sans tribu, contre le monde entier,
n’ayant comme unique réconfort possible que celui de s’enrichir,
puisque la richesse fait éclore toutes sortes d’amitiés, et plus si générosité,
mais sans mettre à l’abri du sentiment d’insécurité intérieur,
à voir la fin prématurée de certaines stars, par exemple.

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8 commentaires:

  1. bonjour

    oui la modernité a apporté l'individualisme et l'egoisme
    meme en enfance il faut deja se debrouiller et vivre en solitaire

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    1. Bonjour Juste

      Solitaire parmi au moins 7 milliards d'autres personnes...

      C'est surtout que ce système ne propose qu'un choix :
      - soit tu te fonds dans la masse, en restant accroché à ta tribu-famille
      et en concevant une ;
      - soit tu te retrouves, que tu le veuilles ou non, isolé,
      et donc, solitaire par défaut.

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  2. Eric,
    Cela fait réfléchir. Les "valeurs" ne sont plus ce qu'elles sont, l'étaient elles déjà ? Est ce notre regard qui a changé ? En tout cas les réflexions méritent d'être menées. Et après, ben on est seuls face à tout cela... Réellement seuls ?
    Bon je vais contineur à réfléchir à tout cela tout seul.
    @+

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    1. Selon mon observation, au début nos idées et entreprises sont porteuses
      de valeurs... Puis, très vite, ça se dégrade...

      Oui, sûrement, notre regard, notre état d'esprit, nos valeurs, changent,
      mais jusqu'ici pas dans un sens favorable au vu de l'état des choses...

      Lol, chacun devrait réfléchir seul.
      Puis, écouter la réflexion des autres, mais sans blabla superflu
      ni "coupage de cheveu en quatre". En restant simple et pragmatique...
      J'ai parlé et passe le bâton de paroles.
      Ciao Thierry

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  3. Ben j aime bien employer le mot "tribu" pour parler de la famille ...

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    1. Ben, ça me semble le terme le plus approprié
      :))
      Ciao Saby

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  4. Oui, je crois que c'est le plus grand problème de notre société, l'individualisme.En deuxième on a la possession qui va de paire avec l'argent. Hier soir on a parlé avec grande et son copain, longtemps .... Et on a parlé d'une drôle de situation où un couple très argenté a tout laissé tombé du jour au lendemain lorsqu'ils se sont séparés. Ils ont quitté leur très grande maison et ont tout laissé dedans ! on trouvait ça bizarre qu'ils aient tout laissé et qu'ils ne soient jamais venus reprendre leurs affaires, entre autre les jouets des enfants. la vie s'est arrêté dans la maison, tout simplement. Alors je ne peux que penser que lorsqu'on vivait en tribu, cela ne serait jamais arrivé.

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