La peur est la petite mort qui conduit à l'oblitération totale. La peur tue l'esprit.
J'affronte ma peur. Je lui permets de passer sur moi, au travers de moi.
Et lorsqu'elle sera passée, je tournerai mon œil intérieur sur son chemin.
Et là où elle sera passée, il n'y aura plus rien. Rien que moi.

mardi 25 juillet 2017

Un fleuve, l'océan

Je reprends la métaphore de G. I. Gurdjieff, avec mes mots,
ma compréhension, et y ajoute quelques infos supplémentaires.


L’humain n’a pas de destin prédéterminé, l’humanité oui

Les humains, quels que soient les couleurs de peau, races, genres, etc.,
nous sommes tous des « êtres-appareils » servant à produire
des « éléments actifs » propres à nous, les humains
(d’autres « êtres-appareils », comme les plantes et les animaux,
servent à produire d’autres « éléments actifs »).
Tout se nourrit de tout.

Tout se nourrit de tout, non seulement sur Terre, mais dans l’univers ;
c’est-à-dire que nos émanations nourrissent, aussi, la vie de l’univers.
Et nous nous nourrissons, inconsciemment,
des émanations provenant des planètes, soleils, etc.
Il est question non seulement de nourriture pour le corps physique,
mais aussi de nourriture pour le corps émotionnel, dit astral,
et de nourriture pour le corps intellectuel, dit causal.

Les humains, n’ayant aucunement conscience de tout cela,
croient être responsables et avoir un impact dans leur histoire,
alors qu’ils ne sont que les « instruments » d’une Volonté Supérieure.

Tous les humains forment UNE humanité, soit : un fleuve (dans la métaphore).
Mais voilà qu’à un moment donné, le fleuve se scinde en deux.
G . I. Gurdjieff parle ensuite de deux rivières.


Rivière des automates et rivière des Esprits

Dans l’une des deux rivières vont les humains sans âme
et aussi ceux n’ayant qu’un germe d’âme (qui en souffrent).
Dans cette rivière, les humains sont les instruments des forces cosmiques,
ils n’y font preuve d’aucune volonté propre autre que mécanico-automatique.
Cette rivière traverse un paysage chaotique, plein d’obstacles,
et elle finit par s’engouffrer dans les abimes terrestres
(ce qui correspond à notre mort physique ; et ce qui peut expliquer les réincarnations :
une fois sous terre, nous renaissons dans un autre corps, comme une graine,
afin de continuer à servir au Grand Échange de nourritures cosmiques…)

Dans l’autre rivière vont les humains développant et perfectionnant
leur conscience objective, leur Raison – leur Esprit, leur « Moi » ou Soi.
Cette rivière traverse un paysage « uni », soit : sans obstacle majeur,
avant d’aller se jeter dans le vaste océan (ce qui correspond à la mort physique).


Ma lecture

Je comprends que les humains, certains, peuvent développer leurs capacités intérieures
– ce qui n’est possible qu’en ne succombant plus à ses passions intérieures
et en apprenant à se connaître, à comprendre comment on fonctionne –,
et que ces humains auront un autre destin après leur mort physique
(celui de rejoindre l’océan, au lieu de s’engouffrer sous terre),
en plus de vivre leur existence de façon plus saine et équilibrée
(« en traversant un paysage uni »).

Si vous me suivez avec cette interprétation,
voilà à quoi servent les « efforts personnels et la souffrance volontaire » :
à « passer », à sauter, à voler,
de la rivière où nous ne sommes que des « êtres-appareils »
afin de rejoindre et nous immerger dans la rivière s’écoulant vers l’océan,
où nous restons des « êtres-appareils », mais dotés d’une Intelligence
rendant capable de certaines initiatives et actions créatives (au sens plein du terme).

Le fleuve s’écoule en deux directions, vers deux destinations, différentes.
Là est le choix, spirituel, de chacun :
se laisser entraîner dans l’une ou l’autre des deux rivières.


En résumé

Jusqu’à la puberté, et sauf traumatisme ou accident majeur,
tout enfant grandit dans le fleuve, où il n’est qu’un « être-appareil ».
Dès la puberté, tout jeune adulte se voit placé devant un choix,
le fleuve (de l’humanité) se divisant en deux rivières :
soit il poursuit le courant des automatismes de la rivière qui s’engouffre,
soit il fait en sorte, en devenant un être responsable et en conscience,
de suivre le courant de la rivière qui se jette dans l’océan.

Et, les adultes, à tout moment de leur existence, peuvent, si fortement désiré,
sauter ou « passer » d’une rivière à l’autre, en fournissant les efforts appropriés…


Souffrance volontaire de sacrifier, de laisser mourir,
« celui-que-je-croyais-être-et-qui-a-été-éduqué-à fonctionner-de-telle-façon »
pour que puisse naître « celui-que-je-suis-au-plus-profond-de-moi »
qui, peut-être, s’il saisit l’opportunité,
pourra changer de courant et rejoindre la rivière s’écoulant dans l’océan infini.

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2 commentaires:

  1. Eric,
    Le symbole de l'autre rive, présent de différente manière dans tellement d'endroits. Le rôle du passeur me parle toujours.
    Belle journée.

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    1. L'autre rive, l'autre rivière... Kif-kif.
      Le rôle du passeur m'intrigue toujours autant.
      Ciao Thierry

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