Racines en tronc

Vous souvenez-vous de la légende du cinquième rêve ?

Voici un extrait :

Lui (le cristal) qui était si solennel, si droit, si dur,
il rêva de tendresse, de souplesse et de fragilité.

Alors apparut la fleur.
Et ce fut le troisième rêve, la troisième route.
Longtemps, la fleur, ce sexe de parfum, chercha son accomplissement, son extase.

Quand enfin elle trouva, elle vit que c’était l’arbre.
Et l’arbre régna sur le monde.
Mais vous connaissez les arbres.
On ne trouve pas plus rêveurs qu’eux
(ne vous amusez pas à pénétrer dans une forêt qui fait un cauchemar).

L’arbre, à son tour, fit un rêve…

L’arbre rêva du ver de terre, puis des autres animaux.
La baleine vint marquer l’aboutissement du quatrième rêve.

Un jour de tempête, dans une ambiance menaçante, la baleine rêva les humains
alors qu’elle se sentait hyper angoissée, car désorientée,
évoluant hors courant habituel, loin de ses proches et de son amoureux(se)
avec qui elle s’était disputée pour des broutilles d’algues sucrées à économiser.

Et le cinquième rêve débuta, celui des humain$,
vous savez, le pollué de partout, dans la forme comme dans le fond.
Oui, c’est ça, vous y êtes, le rêve des humains, ces animaux sivils
soumis à une ploutocratie néolibérée, égalisant le peuple, fraternisant avec les banques.

Mais, au fait,
que sont devenues les racines de l’arbre ?

Le centre de vie de l’arbre se trouve dans ses racines,
elles-mêmes plongées dans la terre, où elles étendent un réseau interactif.

Imaginons un instant ce qu’il a pu se passer :
il se pourrait que l’arbre soit parvenu à intérioriser ses racines,
comme à les absorber en lui-même,
ce qui lui a permis de changer de place, de se déplacer.
Comme si, du tronc, il avait aspiré ses racines en son intériorité. Vous voyez ?

Les animaux, dont les humains, n’ont-ils pas des tripes et un cerveau :
de longs tubes pouvant ressembler à des racines repliées sur elles-mêmes ?

C’est comme si le tronc (de l’arbre, comme de l’humain)
était devenu la terre des racines.
 

Après cette méditative divagation,
si vous parvenez à considérer, un moment, ce propos non-scientifique,
si ça résonne quelque part en vous, lire ou relire « le fond et la forme du relationnel »
afin de comprendre les deux moyens de communication dont nous disposons.

Précisions concernant la forme et le fond

La forme correspond aux tronc et feuillages de l’arbre, à son envergure, sa hauteur, etc.
Le fond correspond au noyau (de la graine), non visible,
probablement devenu le centre de gestion et d’intelligence végétale.
L’écorce (tronc et branches) et le noyau (centre d’intelligence communicative).

Le moi-peau (ou esprit-corps) et l’âme (ou essence).

La forme touche à ce que l’on exprime et montre de soi, à la personnalité sociale.
En le fond évolue le vrai-moi, le Soi, notre pure essence, notre nature sauvage.

Les mots, discours, promesses, théories, idéaux, sont du domaine de la forme,
c’est pourquoi les mots peuvent se révéler tant mensongers, en décalage avec la Réalité ;
alors que les actions spontanées et impulsives sont stimulées du fond de la personne.

Les personnes qui se raccrochent trop aux mots, concepts, justifications, etc.,
se raccrochent, en fait, aux formes des choses et des relations.
Mais les formes changent constamment, à chaque instant.
C’est la raison pour laquelle il vaut mieux se fier aux actes,
c’est-à-dire à ce qui se déroule concrètement, à ce qu’il se passe, à ce qu’il se fait…
Observer et vérifier cela par soi-même permet de se rendre compte du décalage
entre l’idéal, d’une idéologie politique par exemple, et la réalité des faits.
Depuis 2016, il me semble que ce décalage est perçu par un nombre croissant de gens.

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