Essai portant sur l'écoute de soi.
S’écouter ne se limite pas à n’écouter que ce que l’on aime en soi, de soi-même.
S’écouter ne consiste pas seulement à ne considérer que le jugé positif et gentil.
Écouter l’idéal du moi ou le moi idéal n’est pas s’écouter,
pas tout à fait, plutôt partiellement, voire pas du tout.
N’écouter qu’une part de soi, même jugée positive, c’est malsain.
Hémiplégie d’une part de soi et exaltation de l’autre part de soi :
effet naturel de compensation.
Pour s’écouter vraiment, il s’agit de ne rien censurer
et de laisser le moins possible de voix (ou de choses) dans l’ombre de soi-même.
Chaque aspect de soi, chaque « moi », a le droit de s’exprimer :
le moi rebelle et le moi conforme, le moi lâche et le moi courageux,
le moi idéal, le moi rêvé, le moi hédonique, le moi moralisateur, le moi démoniaque,
le moi maniaque, le moi angoissé, le moi trouillard, le moi intrépide, le moi sauvage, etc.
Un exemple avec une histoire qu’à peu près tout le monde connaît : dr Jekyll et mr Hyde.
En n’écoutant qu’une part de soi-même, c’est comme vouloir n’incarner que le dr Jekyll.
Néanmoins mr Hyde existe, enfermé, enchaîné, dans un cachot au fond de soi-même
et, au moindre relâchement, une perte de contrôle (en s’alcoolisant par exemple)
et mr Hide s’impose, rendant dr Jekyll déconfit et honteux.
En apprenant à écouter autant dr Jekyll et mr Hyde (thèse et antithèse),
on se renforce et devient davantage objectif,
et on prend des décisions convenant mieux à notre entière personne (synthèse).
S’écouter consiste à être vigilant aux manifestations du corps
ainsi qu’aux signaux de l’instinct, de l’émotion et de l’affect,
c’est-à-dire écouter tout ce qui constitue notre personne,
avec ce qu’on aime et n’aime pas,
avec ses défauts et qualités,
ses vertus et ses vices,
ses habitudes saines et malsaines,
ses désirs de vivre et de mourir (parfois), d’aimer et de tuer (parfois), etc.,
jusqu’à ce que tout cela finisse par s’amalgamer pour ne former plus qu’un sentiment
(au sens d’impression générale)…
En ralentissant cette séquence exposée, cela donne :
on écoute tout (en soi-même) et un sentiment prend forme.
C’est seulement dans un second temps, grâce à notre précieux cerveau,
qu’on va penser, réfléchir, raisonner, compiler, calculer, choisir, décider, etc.
Lorsqu’on s’écoute, on apprend à reconnaître et à ne plus prêter attention
à nos sempiternelles et incessantes ruminations et jérémiades intérieures,
ainsi qu’à nos vains commentaires et considérations,
afin de laisser émerger l’important, le sensé, le juste.
Exemple : parfois l’émotion de colère est juste (eu rapport à ce qu’il se passe),
alors qu’à d’autres moments, dans d’autres circonstances,
la colère provient de la susceptibilité titillée ou d’un sentiment plus profond.
Écoute et discernement.
En écoutant uniquement l’idéal du moi ou le moi idéal
– c’est-à-dire les élans et volontés du « moi-je » –,
on s’enferme dans une représentation fausse de soi et du monde.
On se construit un « faux-moi » adapté à des idées de conformité ou à des ambitions.
L’idéal du moi comme le moi idéalisé évoluent dans le virtuel,
dans une idée de ce qui devrait être,
et non pas au sein de ce qui est.
Le Système encourage tout humain à ne prêter attention qu’à l’idéal (de civilisation, par exemple).
Pour quelles raisons ?
Est-ce dans l’intérêt de quelques-uns ?
Dans ce monde (des humains), on peut passer sa vie à ne pas s’écouter.
Les publicités, la TV, le smartphone, les médias-qui-savent,
ces procédés nous détournent de nous-mêmes,
ainsi que l’IA (en général) avec des programmes et applications pensant à notre place
et déterminant ce dont on a besoin et à quel rythme :
tout est mis en place pour qu’on ne s’écoute pas !
Et ça progresse de plus en plus rapidement en direction de ce non-sens.
Notre façon de vivre, dans les faits, se révèle non seulement contraignante,
mais ravageuse tant pour l’environnement naturel et nourricier que pour les âmes.
Inadmissible.
Délirant.
S’écouter, c’est aussi apprendre à distinguer entre ce qui vient de soi
et ce qui provient des influences de notre conditionnement.
(Rappel de l’évidence : ce qui découle de notre conditionnement ne provient pas de soi
mais des empreintes laissées en soi par les influences du monde social environnant,
en commençant par l’influence des parents, puis de l’école, etc.)
S’écouter, c’est apprendre à discerner ce qui est sain et bon pour soi
sans que cela ne porte préjudice ni à autrui ni à l’environnement naturel et nourricier.
Question de bon sens :
si je porte préjudice à autrui, il me faut m’attendre à des représailles.
Si je détruis l’environnement qui me nourrit, je m’autodétruis.
XXIème siècle :
l’humain n’a pas encore compris le b.a.-ba relationnel !
(Ou sinon, il ne veut plus le comprendre, au nom de la rentabilité et autre idéal.)
S’écouter implique le fait de se comporter le plus possible
en fonction notamment de ce que l’on sent et ressent,
c’est-à-dire qu’on s’écoute à chaque instant, en quelque sorte,
puisque tout se meut, varie, change de formes, se renforce puis faiblit, va et vient, etc.,
et que nous devons faire avec ce qui survient à l’extérieur, dans le monde.
S’écouter permet donc, à chaque instant, de s’adapter aux événements.
En apprenant à s’écouter, on est davantage lucide, intuitif,
capable de souplesse, d’agilité, d’initiative et de créativité.
À savoir
Plus et mieux on s’écoute, moins on supporte les contraintes insensées,
et les autorités superflues (nous aliénant plus qu’autre chose).
On est davantage spontané, authentique (pour le moins avec soi-même),
c’est pourquoi les personnes de l’entourage s’en retrouve déstabilisées
en percevant, consciemment ou non, un changement ;
c’est-à-dire que, dans un système (par exemple familial),
une autre façon d’être et de se comporter déstabilise et remet en question...*
Il s’agit de comprendre que tous (les proches) se retrouvent bousculés
lorsqu’une personne apprend à s’écouter car, et par conséquent,
la dynamique relationnelle générale se modifie.
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* Ne peuvent craindre les bilans et remises en question
que ceux qui s’accrochent à des systèmes sclérosés leur procurant des bénéfices,
du pouvoir, du "plaisir" ou autres, souvent au détriment de ceux espérant un changement.
La peur de l’inconnu (du changement) rend les personnes psychorigides et conservatrices
aussi, ces dernières préfèrent et s’accrochent à des schémas et systèmes de fonctionnement
connus ‒ usés, pervertis (le plus souvent) et lassants ‒ sclérosant l’âme et l’esprit.
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C'est encore exactement les principes de l'Ho oponopono que tu décris là. Se débarrasser des pensées erronées, faire le ménage en soi pour mieux s'écouter et arrêter de fonctionner sur des schémas acquis qui ne nous correspondent pas et ne nous rendent pas heureux.Savoir se pardonner, s'aimer et se dire merci !
RépondreSupprimer:)
SupprimerOui, c'est bien d'ajouter : "savoir se pardonner, s'aimer..."
Coucou Vi
Eric,
RépondreSupprimerÉcouter, un apprentissage de toute une vie.
Thierry
Juste.
SupprimerC'est pour vibrer, ça vaut le coup... (je trouve)
Ciao Thierry
S ecouter un peu pas toujours facile , tout un apprentissage pour une mere une compage qui a toujours fait en fonction de ( d'eux )
RépondreSupprimerBise la compagnie bonne semaine
Merci Saby, car, effectivement, s'écouter n'est pas facile
Supprimer(c'est difficile parce qu'on ne l'a pas appris, au contraire...)
C'est vrai que les femmes, étant généreuses (de nature, en général davantage que les hommes), sont à l'écoute et au service de leurs mari et enfants.
Toutefois, cela n'empêche pas de s'écouter, surtout lorsque grandissent les petits...
(De mon observation, les femmes sont davantage à l'écoute que les hommes,
mais elles restent trop assujetties et dépendantes des autorités le plus souvent mâles à l'esprit viril ; alors elles finissent par ne plus considérer leur sentiment pour préférer s'adapter et faire avec...)
A + Saby