Le fond et la forme du relationnel

La toute première relation s’établit avec la mère,
dans sa chair, sa matrice. Relation mère-fœtus.

Fœtus

Fœtus

Pourquoi t’agites-tu ?

Tu vois l’âme de ta mère

Et elle te fait peur ? 

– Yumeno Kyûsaku

Une fois expulsé dans ce monde… accueillant^{©qualité ISO certifié État de droit},
le nouveau-né noue une relation instinctive
et sensitivo-subtile avec sa mère (dans la majorité des cas),
après être passé dans les mains des infirmières et du docteur.

Chair de chair.

Bébé de chair reconnaît et sent la chair-mère.
Il la sent de façon subtile, une sorte de compréhension intuitive,
et il la sent également avec ses sens : la touche, se fait toucher, les odeurs, etc.

Leur relation subtile consiste en le fait
que mère et enfant se sentent l’un l’autre
sans avoir besoin de se parler, de verbaliser leurs sentiments.
De la sorte, une mère sent lorsque son enfant, petit ou adulte,
va bien ou non ; même si ce dernier prétend le contraire.

Chair à chair.

La mère sent son enfant
et l’enfant sent sa mère.

J’insiste car la plupart de reconnaître qu’une mère peut sentir son(es) enfant,
mais combien reconnaissent qu’un enfant peut sentir, lui aussi, sa mère ?

Ce sont des impressions qui ne s’expliquent pas
– ni ne se rationalisent ni ne se théorisent –
de l’ordre du subtil, de l’irrationnel, de l’immatériel,
uniquement accessibles par l’écoute du ressenti.

À ma connaissance, certains jumeaux communiquent par le senti.
Sans avoir besoin de se parler, ils se comprennent.
Même à distance, l’un sent si l’autre est en danger, par exemple.

Un adulte sensible, écoutant son ressenti, sent comment va sa mère,
même si elle prétend autre chose avec des mots ; pareil qu’écrit ci-dessus
concernant la mère sentant comment va son fils ou sa fille.

Voilà encore un aspect de la relation
qui échappe complètement à l’ordre des médecins,
obnubilés qu’ils sont par les symptômes exacts et les remèdes pharmaceutiques, à vendre.
Ils ne voient pas leur patient comme un tout constitué de diverses parties interactives ;
et ils ne considèrent pas le ressenti de leur patient, car jugé trop subjectif.
Ils ne considèrent pas non plus les ressentis et sentiments des proches.
Je trouve cela grave de chez grave !
Peut-on nommer cette approche de la médecine, de la santé ?
Comment peut-on travailler dans les soins, l’aide et l’accompagnement de personnes,
sans avoir été sensibilisé à la relation d’aide, à l’écoute dite « active » ?

Écouter un moment n’empêche pas d’être efficace, au contraire.

Quand considérerons-nous chaque être humain comme une entité complexe,
ayant un vécu subtil et sensible
tout autant qu’un vécu physique et social ?

Quand considérerons-nous la souffrance psychique
au même titre que la souffrance physique ?

Quand apprendrons-nous à mieux communiquer,
à entretenir des relations plus saines les uns avec les autres,
quels que soient les titres, fortunes et fonctions sociales ?

Quand deviendrons-nous vraiment humains,
vraiment adultes et responsables,
(au lieu de nous contenter d’incarner des bêtes assoiffées de chiffres et idéaux,
de certitudes rationnelles, de bouffe, d’alcool, de biens matériels et de sexe) ?

Fœtus,

vous sentez les âmes égarées des humains

et leurs démences vous agitent ?

Fœtus,

quelle disgrâce d’avoir à naître dans un tel monde.

Fœtus,

vous éprouvez l’âme vulnérable de votre mère

et vous sentez les influences négatives autour d’elle ?

Tout en vous crie « pourquoi ne suis-tu pas ta vérité, mère ? »

Vous aimeriez l’aider à fuir ces maudits. Comment faire ?

Fœtus,

ne pleurez pas, vous êtes lumière

que votre mère s’en rende compte ou non,

que les hommes s’attendrissent ou non,

rappelez-vous en, vous êtes lumière.

Ce qui vous attend sur Terre-des-hommes, fœtus :

l’élan de VIE est, pousse, apprend, grandit, s’épanouit, s’impose, illumine, vibre,

luttant sans cesse contre l’élan déviant, anormal et malsain, des âmes soumises

à des schémas, systèmes et disciplines, qui ne sont pas les leurs,

les enlisant dans la fange et le déshonneur.

Rêvez, fœtus,

et préparez-vous à imposer votre élan de VIE,

que votre mère entende et vous y encourage ou qu’elle vous rejette,

que votre père écoute en vous respectant ou qu’il vous néglige et brutalise,

que vos sœur et frère vous apprécient ou qu’ils vous méprisent.