La peur est la petite mort qui conduit à l'oblitération totale. La peur tue l'esprit.
J'affronte ma peur. Je lui permets de passer sur moi, au travers de moi.
Et lorsqu'elle sera passée, je tournerai mon œil intérieur sur son chemin.
Et là où elle sera passée, il n'y aura plus rien. Rien que moi.

lundi 21 janvier 2019

Se parler, sans référence

Merci les « gilets jaunes » pour votre action courageuse bousculant tout le monde.
Respect.


Les français, probablement à l’école, dès l’âge de trois ans,
à la cantine, doivent manger des épices politiques
saupoudrant des aliments rendant civils
– hygiène absolue garantie par l’autorité sanitaire
laissant passer le glyphosate, les nanoparticules, etc.

Il est difficile, de nos jours, d’avoir une discussion sans se référer à une idéologie.
En parlant de son sentiment (impression générale) ou de son point de vue ou de son vécu,
la tendance consiste à rester accroché, soit à la politique, soit à une religion officielle.

Tu veux t’exprimer ?
Inscris-toi dans un syndicat professionnel ainsi que dans un parti politique,
afin qu’on sache qui tu es, c’est-à-dire qui tu soutiens,
et cela permettra de te ranger dans une telle case.
Adresses-toi aux subalternes,
qui feront passer tes doléances à leurs chefs,
qui feront suivre plus haut…
L’entretien peut être enregistré afin d’améliorer les services.
Ensuite, tu pourras répondre aux questions prédéfinies,
en spécifiant ton niveau de satisfaction des prestations rendues.

Il me semble qu’il serait plus simple d’exprimer ce que, soi, on pense.

Je témoigne qu’en Suisse romande, pour le moins avant l’an 2000,
lorsqu’on engageait une discussion, une relation,
on y parlait sans se référer à la politique,
que ce soit entre amis, au travail (il y avait très peu de syndicats), etc.
Bien-sûr, les idéologies y sont sujets d’échanges, cependant avec, me semble-t-il,
davantage d’ouverture et d’horizon qu’en France (de façon générale).
Pour rétablir la balance et ne pas prétendre qu’en Suisse c’est mieux,
les suisses sont tant perfectionnistes, empalés dans la gentillesse et la droiture,
que sur le plan réactivité, « y a pas le feu au lac ».

Les français ont l’esprit davantage politisé,
pris qu’ils sont dans des partis, syndicats, collectifs, etc.
Toutefois, les français sont plus réactifs que les suisses.

Ce que je tente de faire ressortir ici c’est que, à notre époque sivile,
il n’est plus question de relation entre humains,
mais de politique.
On communique de façon politique,
on lutte par partis politiques interposés,
on se défend en adhérant à des syndicats ou associations, etc.

Notons une entorse à la règle du tout-politique français, avec un fait d’actualité :
grâce au soulèvement des « gilets jaunes »
les français parviennent à parler de leurs ressentis et sentiments
lorsqu’ils témoignent des raisons de leurs colère et contestation (micro-trottoir).
Plusieurs sortent pour la première fois manifester dans la rue, ou vers un rond-point.
Ils expriment leur situation, leur vécu et leur point de vue sur l’état du monde.
Ils vont jusqu’à refuser les politiciens ! Et les médias.

En colère, on lâche les références idéelles et/ou idéologiques.
Mais pas longtemps.
Les rapaces poliptichiens y veillent.
Les hyènes polies tiques religieuses également.

Relevons que les « gilets jaunes » sont particulièrement déterminés, persévérants,
par conséquent les immuables références commencent à s’étirer comme des élastiques…
Néanmoins, pour l’instant, ils restent accrochés à la poutre politique centrale,
le RIC leur paraissant représenter la solution aux injustices et inégalités.
Pour ma part, je ne vois pas en quoi, par exemple,
ça va permettre une redistribution des biens ?
On pourra lancer une initiative genre « êtes-vous favorable à ce que les riches partagent ? »


Important (je trouve) :
plusieurs personnes « gilets jaunes » ont témoigné se sentir isolées dans cette société,
et que de se mobiliser leur permet de rencontrer d’autres gens.
Ces personnes redécouvrent le plaisir de se parler les unes les autres,
sans forcément se raccrocher à des idées politiques ou philisophico-religieuses.
Le bon côté de cette situation, c’est que les français,
tombés dans la marmite politique dès leur plus tendre enfance,
reprennent goût à faire connaissance avec leurs voisins.

Il a fallu la colère et un gros ras-le-bol pour que, enfin,
les gens se parlent, tout simplement.

L’émotion de colère peut provoquer du bon (comme se réunir et parler).


On veut nous faire croire que « le monde est une équation »,
c’est-à-dire une opération, un problème mathématique, que le cerveau va résoudre demain ;
ce qui annihile la sensibilité et le relationnel au bénéfice des rapports politisés,
intéressés et rentabilisables.
Vive les arrivistes.
2 + 2 = 4, à placer en banque,
après avoir retiré 1 pour les impôts et 1 pour les frais.

Cette vision des choses rend irresponsable, par exemple concernant
la nécessité vitale de cesser de maltraiter l’environnement naturel et nourricier.

Cette vision des choses-en-chiffres rend froid, indifférent et insensible
sur le plan des relations humaines,
par exemple d’accepter un nombre croissant de personnes plongeant dans la misère
tant financière et sociale que psychologique, sans se soucier que
demain sera peut-être notre tour, de chuter dans les bas-fonds.

On veut nous faire croire que « tout est politique ».
Pour ma part, je contre en affirmant que non, c’est faux.
Tout est relation. Tout est interaction.
Tout est relié de façon subtile.

La politique ne sert qu’à la prise de pouvoir, d’ascendant, dans la relation ;
et qu’à imposer ses idées, points de vue et désirs à une majorité de gentils crédules.

La politique est, tout au plus, relation autour d'idées, idéaux et idéologies.
La politique est donc relation à partir de ce qui devrait être ‒ ce qu'on aimerait, voudrait qui soit ‒,
c'est-à-dire que la politique instaure une relation virtuelle.
La politique ne permet pas une relation normale, naturelle et spontanée, à partir de ce qui est :
à partir des faits, du concret, du quotidien de tout un chacun, pauvres et riches.

La politique "tue" la relation puisque ce procédé encourage l’avilissement
d’une partie des humains considérés comme étant "inférieurs"
(esclaves, travaux forcés, prostitution, travailleurs sous-payés, etc.)
Le contexte politique favorise les secrets, les mensonges, les non-dits,
les stratégies complotistes, les coups retors, les trahisons, l'hypocrisie,
les promesses vaines, les doubles messages, les faux-semblants, etc.,
c’est-à-dire tout ce qui est malsain et qui nuit à la relation.

Politique : tricherie et abus, loi du plus riche et retors.

La politique me paraît n’être qu’une manœuvre
consistant à imposer des règles de fonctionnement et de conduite à tout le monde,
en faisant croire que c’est la décision de tout le monde (majorité votante).
Dans les faits, la politique ne sert qu’aux richissimes, qui eux, n’ont en cure de la politique,
ni des lois ni des impôts ni des religions, qu’ils ont inventés pour contenir
le peuple et pour le contrôler, en lui suçant le sang, la sueur et la moelle épinière,
après lui avoir siphonné les poches pour lui reprendre l’argent péniblement gagné.


Le sentiment est faiblesse.
Le monde est une équation.
Le relationnel n’est qu’une question politique.
Les valeurs se résument à rentabilité à court terme.
Nique l’éthique et l'honneur.

Bip-bip


À quoi ressembleront nos relations
et comment communiquerons-nous, demain ?

__________________________________________


13h15 : j'ajoute un documentaire-vidéo poignant, réalisé par Taranis news
(après ~4 min. d'images, le témoignage d'une femme de 62 ans.
+ Prévoir 26 min. pour le reportage en entier) :



6 commentaires:

  1. Eric,
    Heureux qui communique disait l'autre.
    Un monde cloîtré dans l'isolement n'est guère très positif en effet.
    Ce qui se passe fait grandement réfléchir...
    @ bientôt.
    Thierry

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    1. Si tu veux communiquer,
      tu remplis un formulaire (en y précisant ton parti politique)
      et tu attends l'aval des cadres supérieurs.
      Pas d'exception. Tous égaux.
      A + Thierry-le-filou

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  2. Yo Eric
    A croire que la télé est débranché...
    https://www.youtube.com/watch?v=v4CLwDreh9U
    La violence mène a la violence... Œil pour œil banquier pour polytoncar... La liberté d’expression oui mais le droit de taper si tu le répète un peu trop, j'ai pas la télé ni la radio du coups je suis un peu dans mon trou, j'ai entendu parler des violences et c'est pas normal, on nous écoute même plus , tu vois les trois cons qui cassent tous font des milliers de crs pour eux un période festive, c'est vraiment pas normal...
    Je suis descendu a Chambéry pour acheter des jeux vidéo, on m'a fouillé, je n'allais même pas a cette manif faut croire que les docs lacet rouge jean et chemise c'est pas commun..Connard, les riches s'en foutent, leur affaire sont protégé par la politique actuel.
    J'étais en vacances pour les fêtes de fin d'année, j'aie vu des gilets jaune a un rond point, bah verq 12 heure il était 5 ou 6 mais a 5 heure j'en avais une trentaine, a croire que c'est gens on un travail, ça se trouve ils ont des enfants...
    Ne pas se laisser faire oui mais l'histoire est en lettre de sang...
    Et hop, très très bon article et vidéo, allez merci, monsieur, et circuler !!!

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    1. :))
      Juste pour les "lettres de sang", autant l'histoire politique que religieuse : que des guerres, colonisations, génocides, etc.

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  3. 2ème round un peu hors sujet...
    https://www.youtube.com/watch?v=vBnJGXvSXik
    Sa remonte un peu l'égalité et la fraternité il y a quelque année!

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    1. Celle-là, un autre genre, est sympa aussi, au sujet des CRS :
      https://youtu.be/jelLL8wfIkc
      A + Cres

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