Est-il encore possible de vivre une existence d’humain
au sein de cette société, de ce Système ?
Pour ma part, plus j’avance en âge, pire je me sens dans ce monde.
Pourtant, j’ai fait des efforts (après mes 22 ans), j’ai pris sur moi,
j’ai aimé, je me suis formé à deux métiers qui m’ont passionnés,
financièrement j’ai fini par bien m’en sortir, j’ai voyagé, etc. ;
bref, je considère avoir mené une aussi belle existence que possible,
au point que, si si, j’en suis fier et satisfait.
Mais alors, comment se fait-il que, passé 50 ans,
je ne supporte plus ce monde (des humains) ?
Est-ce un sentiment personnel, propre à moi, à ma raison vacillante ?
Je ne suis pourtant pas le seul à relever qu’on nous rend la vie impossible.
J’ai entendu plusieurs témoignages de personnes retraitées, ou mises à la retraite,
dénonçant le fait que sur les lieux de travail on ne veut plus de mémoire,
c’est-à-dire de personnes qui se souviennent des conditions de travail d’antan.
"Ils" préfèrent des jeunes malléables et prêts à en découdre…
quitte à perdre tout professionnalisme !
Ce sujet devient brûlant et carrément dangereux pour tous
lorsqu’il s’agit de l’entretien des centrales nucléaires, par exemple.
Le plaisir d’exister.
La qualité de vie.
Qualité et plaisir, cela évoque-t-il encore quelque chose de nos jours ?
Le plus navrant dans cette situation qui nous concerne tous,
c’est de voir les gens "sourire" et s’adapter, poliment, gentiment.
S’adapter à quoi ?
Aux nouvelles mesures, contraintes et interdits,
à l’esprit de rentabilité et de frénétique compétitivité incessante,
aux restrictions budgétaires, à l’anéantissement des forêts et terres agricoles,
à l’appauvrissement de la classe moyenne, au mépris des pauvres, etc.
Un autre exemple, donnant suite au bilan de l’article précédent :
Le 17 dernier, j’ai passé la journée dans les trains de « oui » SNCF.
Or, même lorsqu’on nous fait attendre presque 1 h. en plein cagnard, sans ombre,
sur le quai (on ne peut plus le quitter avec leur nouveau système),
pendant qu’ils changent la partie motrice soudainement « en panne »
(le train était prêt à démarrer, les voyageurs installés),
les gens obéissent, s’exécutent, se taisent et plient, « que faire d’autre ? »,
en faisant des commentaires justifiant et positivant la situation.
Je précise que tout cela a engendré 1h40 de retard !
Tous ces gens "paisibles" qui sont plongés dans leurs tablettes et smartphones,
trouvent tout normal, non sans faire remarquer, en fin de voyage,
lorsqu’au micro on nous souhaite la bonne soirée,
« qu’ils nous l’ont bien raccourcie, la soirée ».
Un autre exemple sur le même thème :
J’appréciais prendre le train,
avec son bruit, tchouc-tchouc-tchouc, et son ambiance.
Maintenant, notamment dans le TGV et aussi dans les Intercités,
il règne une ambiance avion Wi-Fi : « !NOUI »
(fort bien pensée cette désignation, non ?)
Bien évidemment, tout cela induit un prix exorbitant du billet
(il faut bien payer ce soi-disant confort et la technologie, n’est-ce pas ?)
Afin de s’en rendre compte et comparer :
pour environ 30 km en train = 10 € 10.
pour environ 300 km en bus = 12 € 99.
?
Pour les accros, je précise que dans le bus il y a aussi la Wi-Fi.
Au fait,
tout cela est sécurisant… pour qui ?
Je veux dire : sécurisant pour les clients ou les exploitants ?
Sous prétexte de quelques resquilleurs,
(on peut argumenter sur tout et tout justifier, en « pour » comme en « contre »),
c’est nous tous qui devons subir des mesures que je trouve draconiennes,
et qui coûtent chers (probablement plus cher que ce que coûtent quelques resquilleurs).
Les gens, probablement par souci de conformité, s’y complaisent :
en effet, sur le quai comme dans le train,
on sait maintenant qu’il n’y a pas de resquilleurs, ouf !,
et peu importe qu’il y ait des salopards, des pervers et autres,
pourvu qu’ils aient payé leurs billets. Voilà ce qui rassure ?
Ce propos pour relever que
plus nous avançons dans ce monde industrio-technologique,
plus certaines personnes se sentent complètement larguées,
désorientées, agacées et, pire, dévitalisées.
Je ressens le besoin, aujourd’hui, d’exprimer (voire de crier)
mon inconfort au sein de cette société de contraintes et de contrôles "sécurisants"
qui, moi, ne me rassurent pas du tout, au contraire.
Je répète que ce n’est pas aux humains de s’adapter à un système
basé sur des calculs de probabilités,
à visée de rentabilité pour une poignée d’entre nous,
mais ce serait plutôt au système de s’adapter aux besoins des humains, non ?
Têtes à l’envers, monde à l’envers.
Cœurs atrophiés, monde aux robots.
Corps malades, monde naturel anéanti.
* * *
Pour l’humour :
Dans conforme, on entend « con » et « forme ».
Nous forme-t-on à devenir de gros cons
prêts à avaler n’importe quelle insipide soupe ?
À méditer (finalement, ce n’est pas de l’humour) …
________________________________________
au sein de cette société, de ce Système ?
Pour ma part, plus j’avance en âge, pire je me sens dans ce monde.
Pourtant, j’ai fait des efforts (après mes 22 ans), j’ai pris sur moi,
j’ai aimé, je me suis formé à deux métiers qui m’ont passionnés,
financièrement j’ai fini par bien m’en sortir, j’ai voyagé, etc. ;
bref, je considère avoir mené une aussi belle existence que possible,
au point que, si si, j’en suis fier et satisfait.
Mais alors, comment se fait-il que, passé 50 ans,
je ne supporte plus ce monde (des humains) ?
Est-ce un sentiment personnel, propre à moi, à ma raison vacillante ?
Je ne suis pourtant pas le seul à relever qu’on nous rend la vie impossible.
J’ai entendu plusieurs témoignages de personnes retraitées, ou mises à la retraite,
dénonçant le fait que sur les lieux de travail on ne veut plus de mémoire,
c’est-à-dire de personnes qui se souviennent des conditions de travail d’antan.
"Ils" préfèrent des jeunes malléables et prêts à en découdre…
quitte à perdre tout professionnalisme !
Ce sujet devient brûlant et carrément dangereux pour tous
lorsqu’il s’agit de l’entretien des centrales nucléaires, par exemple.
Le plaisir d’exister.
La qualité de vie.
Qualité et plaisir, cela évoque-t-il encore quelque chose de nos jours ?
Le plus navrant dans cette situation qui nous concerne tous,
c’est de voir les gens "sourire" et s’adapter, poliment, gentiment.
S’adapter à quoi ?
Aux nouvelles mesures, contraintes et interdits,
à l’esprit de rentabilité et de frénétique compétitivité incessante,
aux restrictions budgétaires, à l’anéantissement des forêts et terres agricoles,
à l’appauvrissement de la classe moyenne, au mépris des pauvres, etc.
Un autre exemple, donnant suite au bilan de l’article précédent :
Le 17 dernier, j’ai passé la journée dans les trains de « oui » SNCF.
Or, même lorsqu’on nous fait attendre presque 1 h. en plein cagnard, sans ombre,
sur le quai (on ne peut plus le quitter avec leur nouveau système),
pendant qu’ils changent la partie motrice soudainement « en panne »
(le train était prêt à démarrer, les voyageurs installés),
les gens obéissent, s’exécutent, se taisent et plient, « que faire d’autre ? »,
en faisant des commentaires justifiant et positivant la situation.
Je précise que tout cela a engendré 1h40 de retard !
Tous ces gens "paisibles" qui sont plongés dans leurs tablettes et smartphones,
trouvent tout normal, non sans faire remarquer, en fin de voyage,
lorsqu’au micro on nous souhaite la bonne soirée,
« qu’ils nous l’ont bien raccourcie, la soirée ».
Un autre exemple sur le même thème :
J’appréciais prendre le train,
avec son bruit, tchouc-tchouc-tchouc, et son ambiance.
Maintenant, notamment dans le TGV et aussi dans les Intercités,
il règne une ambiance avion Wi-Fi : « !NOUI »
(fort bien pensée cette désignation, non ?)
Bien évidemment, tout cela induit un prix exorbitant du billet
(il faut bien payer ce soi-disant confort et la technologie, n’est-ce pas ?)
Afin de s’en rendre compte et comparer :
pour environ 30 km en train = 10 € 10.
pour environ 300 km en bus = 12 € 99.
?
Pour les accros, je précise que dans le bus il y a aussi la Wi-Fi.
Au fait,
tout cela est sécurisant… pour qui ?
Je veux dire : sécurisant pour les clients ou les exploitants ?
Sous prétexte de quelques resquilleurs,
(on peut argumenter sur tout et tout justifier, en « pour » comme en « contre »),
c’est nous tous qui devons subir des mesures que je trouve draconiennes,
et qui coûtent chers (probablement plus cher que ce que coûtent quelques resquilleurs).
Les gens, probablement par souci de conformité, s’y complaisent :
en effet, sur le quai comme dans le train,
on sait maintenant qu’il n’y a pas de resquilleurs, ouf !,
et peu importe qu’il y ait des salopards, des pervers et autres,
pourvu qu’ils aient payé leurs billets. Voilà ce qui rassure ?
Ce propos pour relever que
plus nous avançons dans ce monde industrio-technologique,
plus certaines personnes se sentent complètement larguées,
désorientées, agacées et, pire, dévitalisées.
Je ressens le besoin, aujourd’hui, d’exprimer (voire de crier)
mon inconfort au sein de cette société de contraintes et de contrôles "sécurisants"
qui, moi, ne me rassurent pas du tout, au contraire.
Je répète que ce n’est pas aux humains de s’adapter à un système
basé sur des calculs de probabilités,
à visée de rentabilité pour une poignée d’entre nous,
mais ce serait plutôt au système de s’adapter aux besoins des humains, non ?
Têtes à l’envers, monde à l’envers.
Cœurs atrophiés, monde aux robots.
Corps malades, monde naturel anéanti.
* * *
Pour l’humour :
Dans conforme, on entend « con » et « forme ».
Nous forme-t-on à devenir de gros cons
prêts à avaler n’importe quelle insipide soupe ?
À méditer (finalement, ce n’est pas de l’humour) …
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Bonsoir Eric,
RépondreSupprimerje suis à peu près de ta génération et je pense bcp pareil que toi, et plus ont avance et + la société va empirer...Il n'y à plus de qualité en presque plus rien
en humanité ou professionnellement ( tout est vite fait et mal fait)
Je sais c'est très dur de gober tout ça.
Sympa de pouvoir re lire tes articles.
Bon retour Eric:-)
D'ac avec toi, Lucette.
SupprimerCe qui me dépasse c'est que la plupart des personnes souriantes-tout-va-bien-mme-la-marquise, lorsqu'elles se confient par exemple en thérapie, expriment elles aussi leur ras-le-bol, leurs inquiétudes et mal-être.
Alors pourquoi ne pas cesser de jouer la comédie ? (me demandé-je)
Donc, oui, c'est "dur à gober tout ça" et, en même temps, chacun le sent-sait au fond de soi, que quelque chose ne va pas, mais par peur d'être jugées négatives, elles se taisent et continuent... Ce qui n'arrange rien, au contraire, puisque comme l'avait relevé le premier ministre au printemps "c'est ça la grande mobilisation ?"
De nous taire leur permet de poursuivre... à s'enrichir... à détruire...
J'ai l'impression que tant qu'une grosse catastrophe ne nous frappe pas de plein fouet...
Pffff... Dommage.
Ciao Lucette, merci ;)
Dépassée et pas vraiment en osmose avec ce monde .... Est ce parcequon est sage avec nos 50 printemps et des poussières d étoiles .... que l on voit la catastrophe arriver ? Pas vraiment bien dans les pénates c est sur !
RépondreSupprimerMerci pour ton témoignage, Saby-bulle-d'étoiles.
SupprimerEric,
RépondreSupprimerLes contradictions qu'on forme nous définissent bien.
Je te l'envoie ce comm' via un bon vieux câble.
Thierry
Lol, on entend encore le tchouc-tchouc-tchouc dans ton vieux câble ?
Supprimer:))
A + Thierry
pas encore atteint les 50 mais ce monde ne me convient déjà plus et depuis longtemps...
RépondreSupprimerSe conformer, rentrer dans la norme, ne pas faire de vagues, passer le bébé avec l'eau du bain au suivant, c'est ça qu'on nous enseigne à l'éducation nationale ! "Dis toi que l'année prochaine il ne sera plus dans ta classe" dixit la psy scolaire ! Voilà, alors on fait bonne figure et on continue, même si l'ambiance est pourrie, si les collègues se tapent dessus, même si on appelle au secours et qu'on n'a aucune réponse ! C'est pas grave l'année prochaine sera une nouvelle année...
excellent (j'connaissais pas) « passer le bébé avec l'eau du bain au suivant ».
SupprimerBen dis donc, surprenante remarque de la psy !!
On devient tous, de plus en plus, impliqués dans ce que C. Dejours a déploré :
la collaboration au mal, au niveau socio-professionnel.
Merci Vi ;)