Colère, émotion ou sentiment ?

La colère est une émotion comme une autre.

Il est donc normal, naturel, d’en éprouver.

Ce n’est ni bien ni mal ni négatif ni positif.

Ne pas éprouver d’émotion me semble anormal, inhumain.

Cependant, il y a un « hic » :

la colère, en langue française,

peut désigner autant une émotion

qu’un sentiment profond qui dure et ronge,

ce qui génère une méprise pour l’entendement.

Il me semble donc impératif de distinguer entre :

- une émotion de colère, passagère, nécessitant d’être maîtrisée ;

- un sentiment de colère, durable, découlant de blessures intérieures.

Il me semble que, généralement et en société politiquement correcte,

lorsqu’on dit que « la colère est mauvaise », on parle du sentiment,

soit : d’une colère qui perdure, parfois depuis l’enfance.

Ce qui est négatif, malsain, destructeur et aliénant,

consiste à "cristalliser" les motifs de la colère,

c’est-à-dire à l’entretenir par la pensée.

C’est ainsi que l’émotion passagère

devient un sentiment durable.

Si le sentiment n’est pas assaini,

des ressentiments se cristalliseront

(désir de vengeance, haine, mépris, etc.)

Sous le coup d’une émotion de colère,

soit on ne se contrôle pas,

soit on se contrôle.

Voilà ce à quoi nous devons être vigilant :

apprendre à se contrôler en toute circonstance

ou mieux, savoir se maîtriser et réagir avec esprit ;

c’est-à-dire qu’il faut apprendre à contrôler notre colère

ou plus précisément, notre réaction ou réponse suite à un énervement.

Ce qui s’avère contre-productif ou ravageant

consiste à réagir ou à agir sous le coup de la colère

en se laissant emporter par cette émotion puissante,

car, dans ce cas, une fois la colère passée : regrets assurés.

Lorsque l’on ressent une émotion de colère,

cela signifie, souvent, que l’on a atteint une limite,

ou sinon que l’on a été agressé, trompé, trahi, ou autres.

C’est donc un signal normal de notre corps

et une saine réaction de notre âme.

Ressentir de la colère :

bouillonnement du sang,

emballement cardiaque,

cerveau en ébullition,

crispation physique,

boule au ventre,

tripes nouées,

gorge serrée,

muscles contractés…

Quand ces symptômes surgissent,

on se retrouve sous le coup d’une émotion.

Reconnaître et accepter l’émotion.

S’efforcer de respirer profondément.

Penser à la métaphore de l’envol de l’aigle,

c’est-à-dire à prendre de la distance et de la hauteur

sur la situation, sur les motifs et causes ayant attisé la colère.

Chercher une expression qui soulage.

Comme pour une autre émotion, la tristesse par exemple,

la colère a besoin d’être extériorisée, exprimée,

quels que soient le moyen et la forme.

L’expression peut être verbale

ou sinon, artistique, créative,

ou encore physique (aller crier ou courir, par exemple).

Quand on est en colère, on peut en parler, même si le ton monte,

car le fait d’en parler va permettre, peu à peu, de faire redescendre la tension.

« Je me sens en colère car…, ou à cause de…, quand tu dis cela je m’énerve…, etc. »

Un coup de colère maîtrisé ne pose aucun problème ;

au contraire, puisque cette émotion incite à revenir à soi

ou à l’essentiel, à l’important, qui se déroule dans l’instant,

afin de rétablir quelque chose de déséquilibrant, un mal entendu

ou un fait injuste, incompréhensible, inacceptable, etc.

Une colère justifiée signale un désordre,

que quelque chose ne va pas,

en soi-même et/ou autour de soi.

Une colère attisée par les événements

permet de les remettre en question

et, à chacun, de réfléchir au survenu.

L’émotion de colère a donc du sens.

Il me semble impossible, notamment pour des parents,

de rester toujours zen, calme et conciliant, non ?

Nous ne sommes pas (encore) des robots.

Dans cette société se voulant gentille,

il faudrait toujours rester placide.

N’est-ce pas utopique ?

À force de contenir les émotions jugées à tort mauvaises,

ne pas s’étonner que certains finissent par exploser de rage et de fureur.

En résumé,

discerner entre :

le sentiment de colère

ou une émotion de colère.

Émotion de colère, ça va passer, comme un soudain orage :

agir en sorte que l’orage ne se transforme pas en typhon.

Sentiment de colère, ça craint pour soi et autrui :

agir en sorte de comprendre ce sentiment,

l'analyser et remonter à son origine,
afin d'en arracher la racine.

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Lien
* La haine, un sentiment

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