La peur est la petite mort qui conduit à l'oblitération totale. La peur tue l'esprit.
J'affronte ma peur. Je lui permets de passer sur moi, au travers de moi.
Et lorsqu'elle sera passée, je tournerai mon œil intérieur sur son chemin.
Et là où elle sera passée, il n'y aura plus rien. Rien que moi.

dimanche 30 septembre 2018

Fonction centrale du sentiment

Essai
(Pour se comprendre les uns les autres)

Rappel

Sur le plan psychique, l’humain a quatre fonctions principales :
la sensation, l'instinct, l'émotion, l'intellect.


Formation du sentiment

Ce qui, en l’humain, en chacun de nous, est le plus animal, naturel,
sont la sensation, l’instinct et l’émotion.

Ces trois fonctions sont directement reliées à l’extérieur (de soi), avec le monde.
Nous les ressentons lorsque nous sommes en interaction avec ce qu’il se passe à l’extérieur.
Ces trois fonctions nous relient de la sorte à la Réalité, à « ce qui est ».

Certains animaux, dont les mammifères, ont développé l’émotionnel.
Dans cette fonction, l’émotive, des événements – des activités et faits –
se sont "cristallisés", ce qui a permis de répéter, reproduire, certaines choses.
Par exemple : l’humain eut plaisir à manger du blé, c’est pourquoi il a commencé
à en cultiver, ce qui a généré l’agriculture, devenue peu à peu intensive.

Le souvenir d’une émotion nous amène, donc, à répéter des choses
ou, au contraire,
à les éviter et ne plus vouloir répéter certaines expériences déplaisantes.

La cristallisation de certaines émotions, leur souvenir,
a permis le développement du sentiment.

Cette distinction de termes, entre l’émotion et le sentiment,
permet de comprendre que l’émotionnel n’est pas pensé,
alors que le sentiment est pensé, cérébral.

On peut dire que le sentiment est mental et donc,
il peut déjà être considéré comme une abstraction,
ce qui n’est pas du tout le cas de l’émotion.


On respire...
et reprenons :
la cristallisation de certaines émotions a développé le sentiment.
En le sentiment, quelque chose juge, soupèse et mesure, compare :
ce qui fait que j’aime ou je n’aime pas, je désire faire ceci ou ne le désire plus,
je veux manger à nouveau cela ou non, je souhaite jouer à ça ou non, etc.

Le sentiment (émotions cristallisées) a permis, au fil du temps,
de développer la pensée, c’est-à-dire l’intellect.

La pensée repose donc sur la mémoire des choses du passé.

De la sorte, l’humain,
comme certains animaux particulièrement intelligents (dauphins, singes, chats, chiens, etc.),
a développé une capacité de réflexions à partir de son sentiment,
ce qui a développé davantage (que les autres animaux) son cerveau.

Et la quatrième fonction psychique fut : l’intellect.

Rappel, ou à savoir : l’intellect est une fonction récente,
très récente par rapport aux trois autres fonctions.

NB : l’émotion est brute, directement reliée aux événements du moment,
alors que le sentiment est pensé.

La fonction centrale du sentiment

Le sentiment est une fonction reliant le ressenti (intérieur) direct
avec ce qu’il se passe dans l’instant à l’extérieur ;
et, en même temps,
le sentiment est une fonction qui nous "déconnecte" du Réel
pour nous permettre de penser : réfléchir, imaginer, calculer, ressasser...

À tenir en compte : le sentiment repose, et se base également, sur les impressions.
Le sentiment est une impression générale (définition du dictionnaire), globale.
Une impression se forme à partir des trois fonctions de base
que sont, je le rappelle : les sensation, instinct et émotion.

On peut dire que le sentiment est la synthèse (impression)
des sensation, instinct et émotion.
Une synthèse implique d’avoir, au préalable,
soupesé le pour et le contre ; pour le dire autrement,
d’avoir considéré la thèse tout autant que l’antithèse.


En saisissant ce propos, qui n’engage que son auteur,
on comprend les raisons de discerner entre l’émotion et le sentiment,
le sentiment de soi et du monde.




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Liens
* Colère, émotion ou sentiment ?
* Tarot, Gurdjieff et Nietzsche


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12 commentaires:

  1. Eric,
    Le besoin d'écoute est plus qu'utile !
    Merci pour ce rappel.
    Thierry

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    1. D'écoute... de soi, alors, puisqu'il est question de se connaître,
      de comprendre comment on fonctionne...
      A + Thierry

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  2. Bonjour Eric,
    ah oui c'est important de se connaitre déjà soi même par contre comprendre
    les autres c'est pas toujours facile.
    Encore un article super intéressant merci.
    Te souhaites une bonne journée Eric souffle d'un songe:-)
    En Suisse sous la pluie Singin In The Rain
    A +

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    1. Effectivement (l'importance de se connaître soi-même).
      Ici, singin under the sun, pour l'instant, car il semble que le temps change...

      Un souffle de bon sentiment à toi, Lucette.

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  3. se connait-on vraiment à fond ? That is a question

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    1. :)) Impossible, je pense, puisque on ne sait ce que sera demain et donc,
      comment on s'y sentira et comportera...
      Demain, une nouvelle facette de soi pourrait bien émerger...
      Il faut toute une vie pour apprendre à se connaître, alors,
      autant s'y mettre de suite. Et sensibiliser les enfants, par ex. à l'école...

      Je ne pense pas que le but soit de se connaître à fond, mais simplement
      de mieux se connaître et, surtout, de mieux se comprendre,
      ce qui n'est possible qu'en étudiant comment l'humain fonctionne.
      Mieux se connaître, chacun, permettrait notamment de mieux communiquer...
      ;))
      Bon soir Les Caphys

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  4. Bien sûr que je ne me connais pas assez, pas encore. et en plus je me suis encore faite avoir par une personne ! pfff ! Alors, oui, je donne trop de place aux émotions et pas encore assez aux sentiments. Bref, je suis vraiment trop naïve !

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    1. J'crois plutôt que c'est le contraire, Vi :
      tu donnes trop de place au sentiment, voire même à la sentimentalité (par ex., s'efforcer d'être gentil et conciliant me semble être de la sentimentalité ; dans tous les cas, cela est sentiment).

      Je répète : une émotion est en lien direct avec ce qu'il se passe, ça monte ou chauffe (la colère par ex., l'énervement, l'agacement, etc.), puis ça redescend et se calme...
      Alors que le sentiment perdure : on y repense, rumine sur ce qu'il s'est passé, prépare un plan de revanche ou des justifications, etc.

      Une émotion ne dure pas (dans le temps),
      alors qu'un sentiment perdure (dans notre pensée).

      ;) Avec l'autre commentaire (article précédent), j'espère que c'est plus clair.

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  5. mouais, en tout cas je me suis encore faite avoir, ça c'est sûr ! ;) Je vais aller lire l'autre commentaire !

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    1. A ta place me viendrait cette question : qu'est-ce qui fait que je me sois
      fait encore avoir ? Qu'est-ce que je permets, favorise, par mon attitude ?
      ;)

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    2. Je réfléchis, je réfléchis, je pense que les autres sentent que je suis trop gentille et que jamais je ne leur ferai du mal, ils sentent aussi mon besoin de faire en sorte que tout le monde s'entende bien et ils en jouent . Parce que bien sûr c'est impossible que tout le monde s'entende bien. j'ai aussi compris le mode de fonctionnement de cette personne qui se pose en victime et qui cherche à m'apitoyer pour obtenir ce qu'elle veut. Diviser pour mieux régner.

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    3. Ben voilà !!
      Rien à ajouter
      Bel exemple d'introspection, merci Vi

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