La peur est la petite mort qui conduit à l'oblitération totale. La peur tue l'esprit.
J'affronte ma peur. Je lui permets de passer sur moi, au travers de moi.
Et lorsqu'elle sera passée, je tournerai mon œil intérieur sur son chemin.
Et là où elle sera passée, il n'y aura plus rien. Rien que moi.

mardi 4 septembre 2018

La saveur de l'attention


Ce que nous appelons « terre d’exil »*
est souvent « terre promise »
à laquelle manque notre attention.


S’il faut revenir quelque part,
revenir à ce qui est,
il n’y a pas d’autre chemin
que l’attention,
que celle-ci soit sensible,
affective, intellectuelle ou spirituelle…


« Les biens les plus précieux
ne doivent pas être cherchés mais attendus » :
c’est de la qualité de notre attente
ou encore de notre désir
que naît la qualité de notre attention.


L’attention est alors
un autre nom pour l’Amour,
quand celui-ci ne se contente pas
d’émotions ou de bonnes volontés
mais devient l’exercice quotidien
d’une rencontre avec ce qui est,
avec ce que nous sommes.


À travers les labyrinthes de nos préoccupations,
il faudra garder un fil d’heureuse vigilance.
Sans cette vigilance
comment pourrions-nous reconnaître
la présence Une
sous ses formes multiples
et goûter la Saveur (Sapienza) ?
Comment pourrions-nous
« prendre soin de l’Être » ?

– Jean-Yves Leloup

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Note

* Plus avant dans le livre de cet auteur, il est expliqué ce qu'il entend par « terre d’exil » :
Elle
(l'attention) nous fait revenir de cet exil qui est l'oubli de l'Être... 

On peut en déduire que la « terre promise » se trouve proche de l'Être (ou Soi).


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6 commentaires:

  1. Eric,
    Vaste question fort bien posée.
    Toujours les deux auxiliaires opposés être et avoir.
    Alors qu'on a besoin des deux ensemble.
    Thierry

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  2. Je vais retenir :"À travers les labyrinthes de nos préoccupations, il faudra garder un fil d’heureuse vigilance." j'aime beaucoup ce terme : " heureuse vigilence "; Il faut que je me concentre aujourd'hui ! ;)

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    1. Ça me parle aussi.
      ;)
      Concernant cette vigilance, Krishnamurti disait que pour développer son attention (à soi et au monde), il fallait faire comme si nous vivions dans une chambre où se cachait un serpent dangereux = être vigilant au moindre son, mouvement, etc.

      Comme écrit une fois à Lucette : concentration n'est pas attention.
      La concentration est comme la fleur de ta photo, prise en gros plan ; derrière elle le reste est flou...
      A + Vi

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    2. Tout à fait ça ! je disais bien qu'il fallait que je me concentre sur moi et le monde car en ce moment les conditions sont difficiles et je tombe vite dans le labyrinthe des préoccupations en oubliant l'essentiel ...

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    3. J'ai lu ça sur ton blog.
      Je crois que les préoccupations n'épargnent personne.

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