La peur est la petite mort qui conduit à l'oblitération totale. La peur tue l'esprit.
J'affronte ma peur. Je lui permets de passer sur moi, au travers de moi.
Et lorsqu'elle sera passée, je tournerai mon œil intérieur sur son chemin.
Et là où elle sera passée, il n'y aura plus rien. Rien que moi.

jeudi 7 juin 2018

Pouvoir et violence, inséparables.

De chaque chose, de chaque être, se dégage du pouvoir

Au sein de notre monde interactif,
on peut tout considérer sous forme de pouvoirs.
Ce n’est, bien-sûr, qu’une vision des choses, une lecture.

Chacun de nous a du pouvoir, son pouvoir personnel,
notamment son énergie propre, ses élans et volonté.
Par exemple,
dans toute relation il est question d’un échange de pouvoirs :
ainsi, si je suis plombier de métier et que je rencontre un électricien,
je puis profiter de ses connaissances en électricité et lui,
des miennes en plomberie ; ce qui représente un échange de pouvoirs
au travers d’une interaction que l’on peut qualifier de constructive, intelligente.
C’est ce que j’appelle une relation gagnant-gagnant.


Il ne faut pas perdre de vue, en conscience, que les humains,
nous sommes tous conditionnés à obéir à des figures d’autorité :
père et mère, Nation, Église, professeur, docteur, patron, etc.
De la sorte,
chacun de nous délègue de son pouvoir aux diverses autorités.
Pour le dire autrement, par ce biais chacun donne de son pouvoir personnel,
c’est-à-dire de son énergie propre.
On donne de notre énergie au Système, à l’État, par exemple.

Il se trouve qu’actuellement les autorités,
pour exercer leur important pouvoir,
tentent de nous modeler, modéliser, uniformiser,
en nous faisant rentrer dans des cases pré-étiquetées ;
un peu comme le font les médecins avec leur diagnostic,
servant à se référer à une théorie et à trouver le médicament préconisé,
parce que, au fond, ils ne savent pas comment soigner et aider.
Mais ils veulent garder, maintenir, un pouvoir sur leurs patients.


À chacun son pouvoir

Pour garder de son pouvoir personnel :
ne jamais accepter une assertion, de qui que ce soit,
sans l’avoir soupesée, évaluée, et même niée.
Écouter son ressenti,
et entreprendre des investigations si nécessaire,
afin de vérifier que l’assertion corresponde ou non ou partiellement à la réalité.
Il s’agit donc d’exercer son esprit critique, en toute situation,
et ce même devant un Jésus-Christ ou autre prophète.
Comment reconnaître une vérité sans remise en question,
sans avoir exercé son esprit critique ?


Inconsciemment ou sciemment,
chacun lutte pour disposer de davantage de pouvoir.
Et le Système tout-puissant encourage cette incessante compétition.

De cette dynamique sociale hiérarchisée, il faut comprendre que
en reprenant, récupérant, de son pouvoir personnel,
l’autorité perd du pouvoir accumulé, de sa puissance.
Si chacun de nous se réappropriait son pouvoir personnel,
les autorités se retrouveraient comme le roi esseulé sur sa planète,
dans l’histoire du Petit Prince de St-Exupéry.
Idem avec les multinationales : en cessant d'acheter leurs produits,
ils perdent de leur pouvoir,
pouvoir qui se répartira entre plusieurs petits producteurs.


Le côté obscur du pouvoir

En saisissant cette dynamique interactive, on peut constater que :
plus on affaiblit une personne, l’autre, plus on y gagne du pouvoir.
Mais ce pouvoir "volé" est une énergie noire, malsaine.

On prend ainsi conscience de l’importance de veiller sur son pouvoir personnel.

On comprend aussi les raisons et motivations
de ceux qui n’hésitent pas à agresser psychiquement les autres gens.
Toutes personnes obnubilées par le pouvoir deviennent des voleuses d’énergie,
des dépouilleuses d’âmes, des castratrices d’élans, des vampires.

La violence humaine résulte la plupart du temps d’une quête de pouvoir,
pour davantage de puissance et jouissances (mentales).

L’emprise sur quelqu’un stimule le sentiment de pouvoir, de puissance.
L’emprise sur tout un peuple doit procurer un sentiment vertigineux de puissance,
comme une star de musique se produisant devant 20'000 personnes en adoration
(cela a été mis en scène dans le film « the wall » des Pink Floyd,
où la star se transforme, au fur et à mesure du concert, en dictateur nazi).

Se rappeler que
nous sommes tout à la fois, plein de personnalités (ou « moi ») passionnées,
et non seulement un diagnostic ou une case étiquetée ou un profil type.

Anecdote (déjà racontée sur l'autre plateforme) :
dans le cadre d’une formation,
un matin les psychopathologies ont été abordées.
Plus le temps passait, plus je me sentais mal à l’aise...
de me reconnaître dans de nombreux symptômes !
Je me suis inquiété pour ma santé psychique.
À la pause repas, avec mes collègues-amis, en riant (décompression),
j’ai abordé le sujet de front : « je me suis reconnu dans plusieurs maux décrits, ce matin ».
Eh bien, figurez-vous que la plupart se sont confiés à leur tour : c’était pareil pour eux !
Vous avez compris ?

Nous sommes à la fois un peu névrosé, un peu parano, un peu maniaco-dépressif,
plus ou moins sensible, un peu schizo, plus ou moins blessé intérieurement, etc.
Tout cela ne devient problématique, pathologique, que du moment
où l’une (ou plusieurs) de ces caractéristiques s’exacerbe, s’exalte ou pire, se dérègle.


Nous avons chacun du pouvoir personnel.
Nous avons chacun des qualités et des défauts,
des aspects nébuleux et d’autres lumineux,
nos moments de courage, nos moments de lâcheté, etc.

Penser toujours au mouvement incessant et fluctuant,
car nous ne sommes jamais ceci pour la vie,
mais nous sommes tout cela à la fois,
et plus encore…


De la violence psychique, inconsidérée

Il nous faut considérer que, en plus de la violence physique, visible,
il existe une violence dite psychique.
L’abus de pouvoir, par exemple, est violence psychique (contre l’abusé).

La violence psychique blesse l’intériorité d’une personne, sa sensibilité,
pouvant aller jusqu’à la déstabiliser, malmener son estime de soi (amour propre),
ce qui, à force de répétition, aliène son esprit et fragilise son âme.

Lorsque quelqu’un ou l’État se sert de notre pouvoir personnel
sans notre consentement conscient, cela génère de la violence.

L’intruisme est une forme de violence psychique
puisqu’on impose à l’autre des valeurs, un comportement, etc. ;
et cette violence peut se produire de façon parfaitement civilisée, polie, souriante,
c’est-à-dire sans signe extérieur d’agressivité ni de brutalité.

Se méfier des pacifistes et autres non-violents autoproclamés.
Voyez ce qu’il se passe depuis deux mille ans avec les Églises prônant l’amour de Dieu…


L'or, l'argent, le système monétaire ne génère que déséquilibre et violence,
une violence psychique pensée, voulue, par l'humain et ses idées.
Exemple : un bébé naît dans une famille multimillionnaire,
donc dans un lit de pouvoirs (que procure l'argent),
et, au même instant,
un bébé naît dans un bidon-ville, sans aucun pouvoir (social).






Cause de la violence : un schisme
entre ce qui est et ce qu’on aimerait qui soit


Voici ce qu’est le mal : se faire des idées sur ce qui devrait être. Ne pas accepter « ce qui est ».

La "première" violence résulte du décalage entre la Réalité (naturelle) et les idées.

Avec nos idéaux, la plupart du temps, on se fait violence à soi-même.

D’insister et de se raccrocher à des idées rend violent (psychiquement),
même si de façon distinguée, civilisée et maniérée, en apparence.

La non-violence implique de cesser de se faire des idées sur ce qui devrait être.


En résumé

Il est important, vital, de prendre conscience et soin de son pouvoir personnel (devenir responsable).

Chercher à augmenter son pouvoir, si souhaité, mais sans porter préjudice à quiconque
afin que l’élan ‒ l’énergie, la force ‒ reste pur, sain.

S'efforcer d’utiliser son énergie eu rapport et en harmonie avec ce qu’il se passe,
en adéquation avec « ce qui est ».
Discernement et tempérance.

____________________________

8 commentaires:

  1. Eric,
    Très clair ton article et très juste. QUand on se désaligne cela crée cet état. La phrase : " La "première" violence résulte du décalage entre la Réalité (naturelle) et les idées." Merci pour ton travail sur cette question fondamentale.
    Thierry

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    1. "Quand on se désaligne..."
      5/5
      Merci à toi aussi Thierry
      (C'est chouette d'avoir un retour)

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  2. Salut,
    je passe par ici, voila a un moment au travail, mon chef me faisait du mal psychiquement...Certes... aucun de mes collègues ne m'a aidé...Par contre maintenant depuis que ce co****d et parti ils sont de mon coté ses "collègues" (me suis barré de ce boulot depuis 2 mois)...
    Bon j'aie pas le morale mais j'aie de la bonne zic
    Au plaisir de te lire et relire cres:)
    https://www.youtube.com/watch?v=KBKlJS9UB0g

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    1. L'agression, le mal, psychique ne se voit pas, c'est pourquoi ça reste inconsidéré (il y a peu, plein de mondes croyaient que les enfants ne souffraient pas !)
      Au sein d'une famille, l'un peut abuser (mentalement, tyranniser ou autre, ou alors sexuellement...) de l'autre en passant inaperçu !

      Ces derniers jours, j'ai vu la photo de ta page qui était très expressive.

      J'vais écouter la muse. :) Ciao Cres, à +

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  3. Ai ajouté une chanson dans le texte, qui m'est venue après-coup en me rappelant le refrain.

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  4. Tu as toujours de sacrées réflexions... je me perds un peu parfois ... mais je m y retrouve aussi .. le but est atteint tu interpelles les lecteurs de ton blog . Héhé. Le passage de l intruisme par exemple .. cette violence oh oui cela peut être faite de maniere coutoise .... soupir ....
    bon week les potos

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  5. Merci à Cres pour le morceau de Led Zep et à toi pour Maxime
    Mes deux petites berceuses en vous souhaitant bonne nuit

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