La peur est la petite mort qui conduit à l'oblitération totale. La peur tue l'esprit.
J'affronte ma peur. Je lui permets de passer sur moi, au travers de moi.
Et lorsqu'elle sera passée, je tournerai mon œil intérieur sur son chemin.
Et là où elle sera passée, il n'y aura plus rien. Rien que moi.

lundi 7 août 2017

Carotte pour tous, et jalousie

Je reviens sur la question de la jalousie,
plus précisément sur la jalousie suscitant l’envie d’avoir,
de posséder pareillement et autant que l’autre.

Dans notre société, ce défaut intérieur se trouve constamment titillé
par une compétitivité prometteuse d’élévation, d’argent et de vie divine.
L’exploitation de ce défaut, de vouloir comme et autant que l’autre,
a permis à "Ceux-qui-prennent-et-dirigent" d’imposer au monde entier
leurs idées de fonctionnement : en brandissant de belles carottes convoitées.

Rappel

L’humain est suggestible et aussi, influençable.
Et il est peureux et superstitieux.
En plus, il est cupide, parfois méchant, souvent cruel,
il ne pense qu’à son plaisir et à sa gloire, en égoïste vaniteux.
L’humain, comme tout animal, se construit en imitant et en s’identifiant à…
Surtout les jeunes gens, attirés par le progrès et les résultats immédiats.
Les jeunes veulent aller de l'avant, et croquer la pomme.

Les jeunes, et même les enfants à peine nés,
sont les proies principales des marchands d’illusions.

Les parents ne sachant communiquer avec leurs jeunes,
finissent immanquablement par les satisfaire ou par se taire,
pour que le jeune soit certain de l’amour et du soutien familial.

Les savoirs détournés à dessein

Les riches se sont toujours entourés de savants,
actuellement de scientifiques et d’ingénieurs.
Ils se tiennent de la sorte à la pointe des savoirs
et ils ont compris comment faire fonctionner les humains,
sur quels boutons appuyer pour les faire réagir de telle manière, etc.

Avec les algorithmes numériques, on n’est pas sorti de la bulle !

Pour attirer et nous maintenir dans la sphère abstraite de la sivilisation,
les riches nous bombardent d’histoires, romans et films, mettant en scène
des riches et leurs "aventures" ou drames ou réussites, toujours héroïques ;
il leur fallait rendre enviable cette façon de non-vivre en produisant-consommant,
imposée comme étant la seule façon possible d’exister.

La carotte brandie par les "supérieurs" est donc suggestive,
inlassablement mise à jour et perfectionnée, suivant la mode du moment.
De la voir en permanence, la carotte enviée, génère en la majorité d’entre nous
le besoin irrépressible de posséder ne serait-ce qu’un dixième du confort
et des biens exhibés par les ploutocrates. Devenir et être comme eux.

Nous voudrions faire et vivre comme eux, sur le même standing.
Alors, on s’accroche et pousse son enfant à faire mieux et plus.

De travailler et graviter autour de gens que nous croyons importants,
nous fait nous sentir, nous aussi, importants.
Quel leurre ! Vanité de vanité.

J’économise pour m’acheter une Mercedes.

L’humain, en groupe, fonctionne en se laissant entraîner
là où sont les promesses d’abondance et de confort.

En résumé

N’importe qui se sent attiré par un chatoyant mode de vie
prometteur de plaisirs immédiats, savants et sophistiqués.
C’est automatiquement que les humains se voient attirés par la carotte.


Travail sur soi

C’est lorsqu’on ressent les impulsions malsaines d’envier et de jalouser
qu’il faut produire quelques efforts sur soi, résistance intérieure,
afin de ne pas succomber en se laissant emporter par des pulsions primaires
et les conséquences qui en découlent notamment de se retrouver
de plus en plus entravés, endettés, mal barrés, éteints.


Remarques générales sur la jalousie

Eprouver de la jalousie est difficile à supporter pour l'ego, le « moi-je »,
c'est pourquoi la plupart recouvre ce sentiment avec des prétextes et motifs
permettant de haïr l'autre, une race ou une culture.
Rien de plus facile que de trouver des justifications pour haïr ou mépriser.

La haine est supportable, même parfois stimulante.

La haine, dans ce contexte, découle d’une sublimation déviante, mal dirigée,
conséquente à une impulsion intérieure blessante : l’élan de jalousie.

La jalousie est un sentiment inavouable, pour quiconque,
car le jaloux se sent inférieur au jalousé, ce qui se révèle inacceptable.

Lorsqu’un sentiment de jalousie s’inscrit dans le temps,
cela indique une erreur d’appréciation concernant ses qualités propres,
ou, plus simplement, une méconnaissance de ses possibilités et talent propres,
puisque l’on veut être comme l’autre, briller dans le domaine de l’autre.

Se sentir jaloux de quelqu’un indique un défaut de projection de soi :
c’est comme si l’on se regardait dans l’autre, en s’identifiant à cet autre,
et l’on finit par le jalouser – envier son existence, son talent, jusqu’à ses déboires –
ce qui nous fait, automatiquement (et donc, inconsciemment), l’imiter.

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Lien
* Efforts volontaires ou par obligation

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4 commentaires:

  1. Eric,
    Le travail sur soi. La clé de voute. Les mécanismes sont toujours plus ou moins entremêlés, s'aliment, se complesent, s'appellent. C'est pour cela que travailler sur soi ne peut qu'aider l'ensemble du schmilblick. Mais c'est tellement plus facile de commander un truc sur internet...
    Belel soirée à toi.
    Thierry

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    1. Reçu 5/5
      Tu mets le doigts où il faut : "c'est tellement plus facile..."
      On est attiré par une facilité qui, à long terme, complique
      et embrouille tout...
      A + Thierry

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  2. Je n'ai pas été élevée dans la facilité. Mes parents m'ont toujours montré qu'il fallait du temps pour obtenir quelque chose et que si on n'avait pas l'argent, on n'achetait pas. Étrangement, avec cette façon de vivre je n'ai jamais eu l'impression de manquer de quelque chose. Aujourd'hui encore je réfléchis longtemps avant de posséder, d'acheter, je me pose de nombreuses questions, est-ce réellement nécessaire, en ai-je vraiment besoin, est-ce que je ne cède pas à la consommation pure et dure ? Je vois bien que mes enfants ne fonctionnent pas tout à fait comme moi, ils fonctionnent plus à l'envie mais je suis là tout de même pour parer, pour essayer qu'ils se posent des questions pour relativiser leurs besoins et puis, je n'ai pas assez d'argent pour satisfaire toutes leurs envies et ça tombe plutôt bien. la frustration est une bonne école. Et si on avait tout ce qu'on désirait, on finirait par s'ennuyer ferme, plus de désirs, plus d'envie, plus d'attente, quelle horreur !
    Se satisfaire de ce que l'on a et de sa situation est bien plus salvateur que de jalouser l'autre et pourtant tu as raison dans notre société on fonctionne à fond sur la jalousie et les lobies l'ont bien compris, si on convainc une personne ça fera boule de neige et à nous les euros ! Et puis on crée une société d'éternels insatisfaits, de dépressifs, d'aigris. Alors que si on regardait bien sa situation personnelle on pourrait voir qu'on vit plutôt bien dans notre pays surtout, qu'il y a plein de belles choses à voir, et qu'on peut se satisfaire de situations très simples pourvu qu'on sache se retrouver au fond de soi et faire un avec la nature.

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    1. Voix simple, voie sage.
      Les vacances, ça fait du bien !! :))

      Je relève : "la frustration est une bonne école".
      Oui ! Les jeunes ont à apprendre, entre autre, à gérer les contrariétés et frustrations. La fin de ta phrase est sagesse, comme tout le paragraphe suivant.
      Merci pour ce témoignage et ta réflexion, Virevolte

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