La peur est la petite mort qui conduit à l'oblitération totale. La peur tue l'esprit.
J'affronte ma peur. Je lui permets de passer sur moi, au travers de moi.
Et lorsqu'elle sera passée, je tournerai mon œil intérieur sur son chemin.
Et là où elle sera passée, il n'y aura plus rien. Rien que moi.

dimanche 21 mai 2017

Des cartes au placard

Du moment où je pense,
un décalage se crée entre soi et le monde naturel, vivant.

Pendant que « moi-je » est, dans ses pensées,
un autre-en-soi soupire dans l’ombre.


 

Je pense donc je suis, double, contradictoire et en conflits permanents.

Je pense donc je suis, en souffrance, de me retrouver fragmenté.

Plus « moi-je » se veut conforme, droit, poli, instruit et cultivé,
plus l’autre-en-soi devient avide, antisocial, misogyne et vicieux.

Névrose. Mal-être, insatisfactions, compensations et déceptions.

Je pense donc je suis, un conglomérat de nœuds mnémoniques douloureux.


Je pense donc « je » suis.
Est-ce à dire que « moi-je » se met à exister quand je pense ?

Ego existe lorsque je pense et calcule mon intérêt, en me refaisant une beauté,
tout en lisant de la poésie, sur un air d’opéra. Extase mentale.

Je pense donc je suis, en état d’exaltation, en train de m’égarer...

Je pense donc je suis, un idéal du moi conçu selon des images pré-formatées,
pensée par un système à idées compartimentées et hiérarchisées.

Je pense donc je suis, aveugle et sourd
à ce qu’il se passe d’important en moi comme autour de moi.

Je pense donc je suis, parvenu à l’abomination industrielle.




Je continue de penser donc je continue d’être, un générateur de conflits,
ainsi que de problèmes toxiques, intérieurs comme extérieurs.
Et je construis un monde insensé, à mon image, virtuel et violent.

Je pense donc je suis celui qui détruit le vivant.

Je pense donc je suis,
en veillant à ce que mes enfants pensent comme je suis.
Et l’école fut créée,
pour apprendre aux enfants à penser que leur ego doit devenir compétitif,
tout en ayant pensé-prévu-décidé, démocratiquement, d’un système punitif
pour sanctionner leur partie contenue qui hurle tel un loup désespéré un soir de pleine lune.

Je pense donc je suis, soumis aux idéologies et croyances,
tantôt celle-ci, tantôt celle-là,
me considérant tel un rebelle de penser à une sixième Constitution.

Je pense donc je suis, en train de laisser mourir ma flamme intérieure.

Je pense donc je suis à la lettre les Écritures et les lois arrêtées,
pour tenir les pauvres et bourgeois, ainsi que leurs démons intérieurs ;
lois pensées par ceux qui pensent qu’ils sont à même de décider pour tous,
parce que, eux, ils savent, qu’ils pensent mieux que les autres.

Je pense donc je suis, en train de m’enfoncer dans l’ignominie.




Moins je pense, plus j’éprouve ce que je suis.

Ne pensons pas, vivons…

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4 commentaires:

  1. Eric,
    Oui je suis dans ce monde et j'y participe d'une manière ou d'une autre, quoi que j'en pense.
    bonne journée.
    Thierry

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    1. Honnête (avec toi-même).
      Tu penses donc je te suis.
      Bon jour à toi aussi, Thierry

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  2. Et bien moi je participe à cette école de compétition et je pleure parce qu'elle ne me convient plus!!!!! Comment faire pour changer radicalement ?

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    1. Pas de réponse, Virevolte.
      Relire et méditer sur les paroles lumineuses de Krishnamurti.
      (Tant qu'on ne mettra pas à plat les choses, notamment à l'école,
      déconstruire pour reconstruire, ben..., voilà quoi, on continuera...

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