- À ton avis, de quoi l’être humain a le plus peur au fond de lui ?
- Bah, j’sais pas. De l’inconnu, du changement, des étrangers.
De la perte de confort, de repères et de sécurité.
De ne plus avoir de certitudes faisant penser que tout est sous contrôle.
Et aussi, la peur de manquer de quelque chose… Un peu de tout ça, quoi.
- Effectivement, mais j’crois qu’au plus profond de chacun,
l’humain a peur de la vérité. De la simple vérité nue et crue.
La vérité sur quoi ? À quel sujet ?
- Dès le départ, cette civilisation a été bâtie sur un fondement de canulars,
de faux témoignages et de manipulations des faits.
Notre civilisation est une construction faite en briques de mensonges, tromperies, trahisons et tueries.
Le ciment de nos sociétés malsaines et corrompues se constitue de secrets et de non-dits
servant à assurer le maintien du pouvoir des « supérieurs » auto-proclamés.
Au fil des siècles, le Système est devenu une monstrueuse montagne de leurres,
leurres provenant de toutes les sphères : historiques, religieuses, politiques et culturelles.
Se tourner vers la vérité, ce serait se retrouver confronté à l’écroulement des certitudes,
comme la certitude d’être intelligents et de progresser, par exemple.
- Tu crois vraiment que c’est notre pire peur, la vérité ?
- Ouais, la vérité à son propre sujet pour commencer ;
et aussi, de faire face aux vérités sur notre monde des humains.
La notion d’apocalypse, qui signifie « révélation » en grec,
est interprétée comme la fin du monde. C’est révélateur, non ?
Une révélation met en lumière,
c’est-à-dire qu’une vérité permet à tout un chacun davantage d’objectivité.
Qu’est-ce que cela a à voir avec la fin du monde ?
- Ce serait la fin de "leur" monde et de leur domination.
Ce n’est sûrement pas ceux ayant du pouvoir qui veulent la vérité.
Au contraire, plutôt. Tu m’étonnes qu’ils accusent d’hérésie, de terrorisme et autres.
Ça explique l’acharnement contre certains journalistes incorruptibles,
contre les lanceurs d’alerte et contre les libre-penseurs qui ne représentent pourtant aucun danger,
aucune menace autre que de provoquer de l’indignation, en nous faisant réfléchir à ce merdier.
- Ils sont parvenus à nous conditionner à ne pas vouloir de la vérité,
à la craindre, à la mépriser, à s’en détourner, à la piétiner.
Essaie donc d’être franc, direct et sincère durant ton quotidien,
tu verras la réaction défensive ou de repli de la plupart des gens.
De vérités, on n’en veut pas car elles remettent chacun en question.
- Et elles remettent en cause notre mode de vie, notre fonctionnement, nos buts…
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Ils me manquaient ces deux là. Leur lucidité nous éclaire.
RépondreSupprimer:)
Supprimer"Et elles remettent en cause notre mode de vie, notre fonctionnement, nos buts…" Oh que oui ! et tout ce qui remet en cause tout ça ça fait peur, on se dit alors qu'on s'est trompé toute notre vie ? Et bien sûr ceux qui ont le pouvoir veulent encore moins de la vérité, cela compromettrait leur but : amasser de l'argent coûte que coûte !
RépondreSupprimerOui, amasser
Supprimer;)
Paradoxe : ce qui me fait peur c'est le mensonge. Comment construire une relation vraie et authentique si le mensonge en fait partie.
RépondreSupprimerQui sont ces personnages et quel BD déjà vu sur ton blog.
Bon dimanche Eric :-)
Pas possible de "construire une relation vraie..." dans ces conditions.
Supprimer:o
Seul moyen (j'n'en vois pas d'autre) traquer son propre mensonge (sur soi-même) et rencontrer des personnes dans la même démarche.
;)
Ce sont les deux protagonistes principaux de la BD "Jeremiah" de Herman (dessin et scénario)