Qu’est-ce qui ne tourne pas rond en l’humain civilisé ?
Faux-moi (Ego)*,
fausses motivations**,
idées fausses sur le monde naturel,
faux besoins, le plus souvent addictifs.
Évolution dans un environnement social hypocrite et morbide,
de plus en plus mortifère, bâti sur le mensonge et la manipulation des esprits.
Le faux-moi est constamment anxieux d’avoir à se confronter à la vérité sur sa personne
car, en vérité, l’Ego n’est que fausseté ; et, en notre intériorité, nous le savons.
Nous ne cessons de nous tromper et trahir, autant soi-même que entre les uns et les autres.
L’Ego n’est rien, rien qu’une construction mentale, une image idéelle ;
et c’est angoissant pour l’humain civilisé de se rendre compte qu’il est insignifiant,
poussière de poussières.
Un faux-moi,
peut-il seulement concevoir et considérer son mensonge à son propre sujet ?
Je ne vois que deux moyens d’échapper au leurre tant intérieur qu’extérieur :
- s’isoler, devenir un ermite par exemple,
- entreprendre une thérapie si possible non-directive, introspective ou analytique***.
Lorsque l’on se confronte à son faux-moi, on fait face à des résistances psychiques réflexes.
La psyché a un système de défenses.
Heureusement, puisque, de la sorte, elle se protège.
Le « hic » consiste en le fait que nos défenses agissent maintenant pour préserver avant tout notre Ego,
et non plus seulement pour protéger notre Être, notre intégrité : nos âme-corps-esprit.
Plus l’Ego s’impose (en soi-même), plus le système de défenses réagit pour son compte,
afin de le maintenir sur son piédestal ;
malheureusement, au détriment de notre intégrité,
ce qui nous rend vaniteux et corruptible par exemple.
L’Ego résiste pour sauver son image, sa fausse personnalité,
afin de préserver notamment ce que l’individu croit que les autres pensent de lui.
L’Ego lutte pour le maintien de nos certitudes, convictions et croyances,
ce qui lui procure l’impression de contrôler notre existence et de progresser.
Les psychothérapeutes évoquent souvent la notion de « résistance » psychique
notamment lorsque le travail commence à stagner, lorsqu’on tourne en rond durant les séances.
Il est question de résistance du client, d’une résistance au changement par exemple ;
mais parfois, il peut être question de la résistance du psychothérapeute lui-même
qui se complaît, inconsciemment, dans son rôle, ainsi qu’à faire durer les séances,
car le thérapeute aussi est sous l’emprise de son propre Ego,
sans parler de l’aspect pécuniaire.
♪ ♫ … j’ai pas toute ma raison, si j’ai toujours raison … ♪ ♫
‒ Louise Attaque (groupe de musique)
À quoi résiste la psyché de l’humain contemporain ?
À lâcher le faux-moi et les bénéfices secondaires ‒ faux-plaisirs compensatoires ‒ que cela procure.
Nos croyances et aussi, nos habitudes ‒ notre façon de fonctionner, nos distractions, etc. ‒,
c’est le faux-moi qui les a mis en place, et qui veut les maintenir à tout prix.
On peut dire que, pour un civilisé, névrosé comme il se doit,
tout vaut mieux plutôt que d’ affronter son Ego et donc, la vérité à son sujet.
Se rappeler : sans l’humain, tout se fait tout seul, naturellement ;
alors pourquoi dépenser son énergie à détruire ce monde merveilleux ?
Au nom de quoi ?
Dans la Nature, tout se fait tout seul.
En nous-mêmes, en restant intègre et relié à l’essentiel,
un pouvoir d’auto-guérison (capacité de se ré-équilibrer au fur et à mesure des événements)
et donc, en nous-mêmes également tout se fait tout seul, pour autant que l’Ego n’interfère pas.
Voilà l’unique chose à faire, voilà ce qui peut combler notre vide intérieur,
ce qui peut nous réconcilier avec notre nature et avec la Nature :
revenir à soi, à sa vérité, à sa véritable personnalité larvée, à son Être confiné,
à son désir essentiel refoulé, à ses aspirations profondes frustrées.
Oser se confronter à son sentiment profond d’insatisfaction concernant la marche des civilisés.
C’est à cela que nos esprits devraient s’activer. Il y a maintenant urgence !
Entreprendre ce retour à soi en pensant à son intérêt majeur, égoïstement,
et le faire pour tous les enfants de la planète, et pour le vivant, et pour l’avenir.
Voilà ce qu’est l’Intelligence.
Pour ce travail, nul besoin de « supérieur » ni de politicien ni de « représentant de dieu »
ni de scientifique (à la solde des élites) ni, surtout, de cerveau central IA.
Rien à calculer ni même à contrôler.
Pas même besoin de s’efforcer à aimer,
mais juste à respecter toutes formes de vie.
L’évidence des faits éclaire la voie du bon sens.
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Notes
* Notion du « faux self » étudiée notamment par D. Winnicott.
** Cf. notamment Paul Diel : le calcul psychologique et aussi, cette rubrique.
*** Les thérapies directives, comme celles proposées par les comportementalistes,
s’évertuent à mouler les individus selon une vision type du monde, en suivant des objectifs du genre management,
c’est pourquoi ce courant de thérapies ou de coaching égare davantage l’humain (de lui-même),
en le rendant docile et en le privant de toute réflexion critique, ce qui représente un risque d’aliénation.
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Et voilà, tu as tout dit ! Respecter toute forme de vie ! Et je retiens aussi rester relié à l'essentiel !
RépondreSupprimer;)
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