Espoir, danger

Le monde, notre dimension, se crée, se déploie et repose sur des opposés :
Ciel et Terre, jour et nuit, chaud et froid, sec et humide, femme et homme, etc.

Même l’espoir a son opposé : le désespoir.
L’un ne va pas sans l’autre.

Il s’agit de comprendre que :
espérer attire autant le souhaité que des motifs de désespoirs et déceptions.

Pour rejoindre ce qu’a écrit Frank Herbert (« plus il y a Dieu, plus il y a diable ») :
plus on espère (par exemple, que demain soit meilleur), plus on attire la poisse.
Mouvement du balancier.

Ce n’est donc pas d’espoir dont a besoin l’humain,
mais d’entretenir la foi.

La foi en quoi ?

Pas en l’amour (sentimental), car l’amour attire la haine ou sinon, se confronte à l’indifférence.
Pas en le dieu des hommes qui n’a fait que causer des malentendus, la hiérarchie, des injustices,
des schismes et, pire, des guerres sanglantes.

Il s’agit donc de chercher ce qui ne génère pas d’opposé,
c’est-à-dire ce qui fonctionne, agit, tel un tout, sans ombre,
comme par exemple l’Intelligence, l’Amour et la lumière.

Faites l’expérience : allumez une bougie, placez-la prêt d’un mur, dirigez une lampe dessus
et constatez sur le mur que la structure et la mèche forment une ombre, mais pas la flamme.

Sur le plan personnel, en soi-même,
nous entretenons plein d’oppositions notamment entre raison et sentiment,
entre désirs et moralité, entre volonté de... (idéal) et capacité d’agir (confrontation avec la Réalité), etc.
Nous sommes ambigus, contradictoires, ambivalents, doubles, etc.
Il s’agit de dépasser la pensée calculatrice ‒ basique, binaire, dualiste ‒
notamment en apprenant à se connaître et comprendre son fonctionnement,
afin de rejoindre le point, en nous-mêmes, où il n’y a plus d’oppositions ni contradictions ;
là où nos élans se rejoignent, s’accordent et fusionnent,
là d’où surgissent nos désirs contradictoires.

J. Krishnamurti disait que chaque désir, même moralement bon,
génère automatiquement son opposé.
Par exemple, une volonté de paix génère automatiquement son ombre : des motifs de dissension.

En chacun, en soi : Soi
(ou Raison supérieure ou Moi supérieur, peu importe le terme).

Chercher Soi en soi-même.

Se rapprocher de Soi.

Avoir foi en Soi.

En chacun, en nous-mêmes, il y a Soi.
Soi est ce que les religieux nomment « Dieu ».

Soi est en chaque forme de vie.

C’est par le Soi que tout est uni, relié.

Plus l’on se rapproche de Soi (en soi-même),
et plus on se retrouve dans le Soi universel (Soi en chacun, en chaque forme de vie, en Dieu).

Soi lie tout. Soi est Un. Soi est Tout. Soi est Réalité.

Un Soi, et une infinie variété de formes, d’expressions, d’esprits.
Un Soi, et d’innombrables soi.

Voici ce qu’en disent les Orientaux (Hindouisme, Bhagavad-Gita) :

(…) voir le soi par le Soi
(…)
Il (l’humain) doit élever le soi par le Soi,
sans jamais souffrir l’avilissement du Soi ;
car le Soi est l’ami du soi,
et également le soi est son propre ennemi.
Le Soi est l’ami de l’homme qui s’est maîtrisé ;
de même le soi est hostile comme un ennemi à celui qui ne s’est pas dominé.

Le Soi de l’homme qui s’est dominé, qui est libéré du désir et de la colère,
est attaché au Soi suprême dans la chaleur et le froid, la souffrance et le plaisir, l’honneur et l’ignominie.

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