Faire ou ne-pas-faire ?

Comment faire pour bien faire ?

Il faut faire quelque chose, mais quoi ?

Ah, oui, il faut aller travailler, faire des tâches, pour davantage de PIB,
et produire, sans savoir à quoi ça sert, et acheter pour faire conforme,
en fermant les yeux sur l’inconséquence de notre faire pour un salaire,
en se bouchant les oreilles tout en faisant ce qui a été préétabli de faire,
en censurant la voix du sentiment pour faire comme si c’était normal,
tout en faisant les prétentieux sur un ton non-agressif et une attitude docile.

Il faut faire faire des affaires à une poignée d’hommes affairés,
ceux-qui-décident quoi faire à coups de frais moitié pour eux,
devant leurs verres de champagne, une paille d’or dans une main,
en faisant de jolis tas de poudres d’une blancheur immaculée.

Ils décident quoi faire depuis une bulle d’abstraction tout-confort-luxe
d’où le faire du quotidien et ses conséquences leur échappe complètement.

Il faut faire fonctionner la Machine insatiable qui progresse, Elle,
et qui nous fait obéir, la ceinture et l’esprit serrés.

Vite, il faut faire vite.

Comment faire dans un environnement de béton
où il faut faire rouler des voitures pour pouvoir manger
et, surtout, pour faire fonctionner des banques et des multinationales
qui nous font consommer des produits merdiques dont on a que faire ?

Comment faire cesser cet excès de faire polluant et asphyxiant ?

Faire quelque chose pour que cesse la course à la quantité.

Comment faire pour ne-pas-faire parmi tant de faire pour faire ?

On pourrait peut-être faire de l’argent gentil, écologique et durable ?


En ce moment, le mieux consisterait à ne plus rien faire
qui ne soit important, vital, essentiel
et ce, afin que le vivant puisse respirer, reprendre force…

Ne-pas-faire, en faisant comme si on faisait quelque chose,
au lieu de se croire important de faire pour faire
en ravageant l’environnement naturel et nourricier
qui n’a rien fait d’autre que de nous offrir ses fruits, son eau et son bon air.

Parvenir à ne faire que le strict nécessaire pour se sentir bien et en forme,
et apprécier ne-pas-faire en admirant le vivant sous toutes ses formes.
Et laisser faire, vivre, respirer, se déployer. Et s’adapter en appréciant
les ruisseaux qui font fraîcheur en se remplissant à nouveau de poissons heureux,
et les papillons qui font les beaux pendant que les fleurs se font butiner le pistil...

Il n’y a rien à faire,
à part satisfaire nos besoins fondamentaux,
en laissant faire la Nature généreuse.

Comment faire pour ne-pas-faire,
afin de laisser faire ce qui fonctionne depuis près de 15 milliards d’années ?

Comment faire pour soigner l’âme morbide et le cerveau exalté des humains ?


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