Apprendre à contrôler sa folie

Quelques extraits de dialogues entre Don Juan et Carlos Castaneda.

Don Juan lui demande (à méditer, notamment sur l'emprise des médecins) : 

Que peut avoir un homme en dehors de sa vie et de sa mort ?

Don Juan explique notre problème, à tous : 

Tu parles beaucoup trop à toi-même.
Tu n'es pas le seul à faire ainsi.
Chacun d'entre nous le fait. Nous n'arrêtons jamais ce bavardage intérieur.
(...)
Je vais te dire ce que nous nous disons. Nous parlons de notre monde.
En fait avec notre bavardage intérieur nous maintenons le monde
(avec nos idées, nos croyances, nos certitudes, etc.)
(...)
Une fois que l'homme apprend à "voir",
il se découvre seul dans le monde avec rien d'autre que de la folie.
(...)
Tes actes, ainsi que, d'une manière générale ceux de tes semblables,
te semblent importants parce que tu as "appris" à penser qu'ils sont importants.
(...)
Nous apprenons à penser à propos de tout.
Et ensuite nous entrainons nos yeux à regarder
comme nous pensons aux choses que nous regardons.
(...)
(...) par "penser",
il signifiait l'idée constante que nous avons de toute chose dans le monde,
a précisé C. Castaneda.

Don Juan reprend :

Autrement dit, l'homme de connaissance n'a ni honneur,
ni dignité, ni famille, ni nom, ni patrie,
mais seulement une vie à vivre,
et dans de telles circonstances son seul lien avec ses semblables est sa folie contrôlée.
(...) (l'homme de connaissance) se différencie (de n'importe quel homme)
parce qu'il contrôle la folie de sa vie.

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