La peur est la petite mort qui conduit à l'oblitération totale. La peur tue l'esprit.
J'affronte ma peur. Je lui permets de passer sur moi, au travers de moi.
Et lorsqu'elle sera passée, je tournerai mon œil intérieur sur son chemin.
Et là où elle sera passée, il n'y aura plus rien. Rien que moi.

vendredi 5 octobre 2018

Communiquer pour Être ensemble

Mise à part de devoir boire et manger (besoins fondamentaux),
qu’est-ce qui est le plus important durant notre existence ?

Qu’est-ce qui nous est vital, essentiel ?

C’est Françoise Dolto qui l’a démontré, scientifiquement,
alors que même les animaux dits inférieurs le sentent-savent,
puisqu’il suffit de s’écouter, de rester connecter à l’instinct,
sans besoin de mot ni de théorie savante ni de consigne :
un nouveau-né a besoin de lait maternel (boire et manger) et…
de…
d’affection.

Qu’est-ce que l’affection,
je veux dire qu’est-ce qui permet de partager de l’affection
notamment entre une mère (suffisamment bonne*) et son bébé ?

L’affection passe par l’attention et la relation, incluant :
la communication, l’interaction.
Et aussi,
l’affection passe par les sens comme le toucher, l’odorat, etc.

Une communication satisfaisante se déroule lorsque chacune des parties
y consacre de l’attention ; c’est-à-dire lorsque chacun se sent écouté,
et lorsque chacun peut se dire et exprimer son sentiment.
NB : se dire n’est pas raconter le survenu du jour précédent (sauf si utilité),
ni de commenter les actualités ou discours des politiciens,
ni de parler météo ou des résultats sportifs.

Regard et attention sur l’autre : union momentanée
entre deux (ou davantage) êtres animés, esprits.

Donc, ce qui est le plus important dans nos vies à tous, en société,
ce sont nos relations, soit : notre façon d’interagir avec les autres
(famille, amis, voisins, collègues de travail, etc.)

Tout est en relation. Tout est relié avec tout.
Par exemple, constatons que dans l’univers,
limitons-le à notre constellation :
le soleil est important, vital,
et, pour nous, la terre est vitale, ainsi que la lune.
Sans la relation entre le soleil, la terre et la lune (et les autres planètes, etc.),
la vie sus-planétaire n’aurait pas été, nos existences ne seraient pas.

La relation permet d’unir « de manière à former un tout » cohérent ;
c’est-à-dire un ensemble au sein duquel tout, comme chacun, y tient ses place et fonction,
comme l’univers avec ses constellations, dont la nôtre avec le soleil et les planètes.

Comprendre de tout son être l’importance des relations,
c’est réaliser à quel point nous avons besoin de mieux communiquer
les uns avec les autres ; et ce, quels que soient nos couleurs de peau,
nos croyances religieuses et politiques, nos penchants sexuels, etc.

À mon avis, la plupart des politiciens nous montre un contre-exemple de communication,
puisque leurs discours et promesses ne se révèlent être que mensonges et leurres,
et leurs attitudes qu’hypocrisie et faux-semblants.

NB : la première relation se déroule entre soi et moi-je (pour un adulte).
Soi : l’entièreté de notre personne, consciente et inconsciente,
avec ses multiples "moi" (ou facettes de la personnalité) et aussi,
ce qui reste dans l’ombre (le refoulé, le non-désiré, les blessures psychiques
et les éventuels traumatismes)
ainsi que « l’autre » (ou le non-moi : l’inconnu en soi-même).



Qu’est-ce qui distingue un singe, dans son milieu naturel, d’un humain ?

Le singe ne fait pas de manière ni de politesse ni de civilité.
Il ne connaît ni l’hypocrisie ni les faux-semblants.

Le singe est ce qu’il est, sans vouloir être autre chose.

Un singe n’est ni susceptible ni rancunier ni gentil ni autre débilité sentimentale.
Il n’entretient pas d’idée, ni d’idéal ni croyance ni espoir.
Il ne croit pas en un Diable (comme centre et patron des actes malsains)
ni en un Dieu barbu (comme centre et patron des actes jugés bons).

Bien-sûr, si l’on maltraite le singe, il s’en souvient et se tiendra à l’écart,
car le singe n’est pas dément,
souvent bien plus intelligent que les humains, au cœur chagrin,
qui lèchent les mains de ceux qui les abusent sournoisement.

En bande, en groupe,
les singes ne se soumettent pas à une autorité autoproclamée,
ni à celui qui aurait le plus de bananes et cacahuètes.




Le singe vit pleinement l’instant,
et il apprécie complètement ce qu’il se passe ;
contrairement aux humains à l’esprit torturé jamais satisfait,
obnubilés qu’ils sont par ce qu’ils estiment devoir être,
c’est-à-dire par ce qu’ils veulent qui soit.

Seuls les singes apprivoisés,
privés de leur liberté dès leur naissance,
apprennent à imiter et exécuter quelques manières,
à force de coups de trique et de promesses de récompenses alimentaires.
Ces singes dénaturés ont été "éduqués" par des humains,
pour l’intérêt financier de ces derniers à l’esprit retors.


Les humains préfèrent les manières et civilités à la communication directe et franche.

Les humains banalisent le mal pour pouvoir obtenir ce qu’ils veulent.

« J’ai appris à tricher dès ma plus jeune enfance.
Comment simuler un besoin pour attirer l’attention.
Beaucoup de "comment faire ceci pour obtenir cela". »
(…)
(La personne qui témoigne) avait vite appris ce que les "grandes personnes"
voulaient d’elle.

« Je régurgitais n’importe quoi sur commande.
C’est ce qu’on appelait "éducation". »
– Frank Herbert


Voilà l’une des raisons pour lesquelles il est essentiel d’apprendre à mieux se connaître :
afin d’entretenir une relation saine et vraie (le plus possible) avec soi-même,
ce qui permet d’établir des interactions sensées et constructives avec autrui.


Reste ce questionnement :
Qu’est-ce que je communique aux autres ?

Qu’est-il important de se dire les uns les autres ?


Par Hausman, qui m'a dessiné à mon insu.

__________________________

Note 

* Une mère « suffisamment bonne » est une définition de D. Winnicott
servant à la distinguer d'une mère « indigne ».


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15 commentaires:

  1. Eric,
    Tout à fait. Après une semaine de formation d'educ spé moniteurs éduc sur les récits de vie dans un Centre d'Accueil de Demandeurs d'Asiles. Je ne peux dire que oui ! Plus que jamais !
    Merci.
    Thierry

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    1. :) Bel enthousiasme.
      « Plus que jamais ! » Effectivement, ça devient urgent, peut-être vital...

      Je souris car c'est le boulot que j'ai exercé durant quelques 25 ans.
      A + Thierry

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  2. je vais répondre à ton texte en rapportant les propos de la psychologue scolaire de l'école par rapport à un de mes élèves qui justement ne communique pas verbalement ni autrement. La psy : "La maman m'a demandé ce qu'elle pouvait faire de son côté pour aider son fils à évoluer à la maison. je lui ai dit qu'il fallait lui parler." la maman a répondu : "Oui, maintenant je lui parle ." Quand j'écris ces mots, j'en ai la chair de poule...

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    1. Dis, la psy scolaire, elle a l'air très... j'trouve pas le qualificatif...
      Je suppose que cette psy fait un travail d'aide auprès de cet élève ?
      Tu fais bien d'ajouter « ... ne communique pas verbalement ni autrement »,
      car effectivement on s'exprime aussi de façon non verbale (enfin, par sur le Net)
      ;)
      J'ai l'impression que "tout le monde" commence à se sentir dépassé par les événements.
      A + Vi

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    2. Je trouve que les parents sont totalement dépassés par leurs enfants et nous, on voit de plus en plus d'enfants qu'on nomme des "cas", parce qu'on ne comprend pas ce qu'ils ont, peut-être ont-ils juste manqué de parents, de vrais parents qui ne s'occupent pas uniquement des besoins vitaux ?

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    3. Ouch, vaste et délicat sujet, tout à fait d'actualité !
      Dépassés sont les parents, oui, je le pense aussi.
      Comme les diagnostics médicaux, nommer les enfants des "cas"
      ne fait pas avancer le schmilblick ; et cela les stigmatise, les dévalorise,
      leur fait croire qu'ils sont "anormaux"...
      Pour comprendre ce qu'ils ont, ce qu'ils ressentent et, éventuellement,
      ce qu'ils souffrent et endurent, ben...
      il faut les écouter, prendre le temps de les écouter vraiment,
      ce que devrait faire la psy.
      Vous, les instites, si vous aviez moins d'élèves,
      vous pourriez aussi les écouter et leur porter de l'attention...
      Quant aux parents, je pense, à leurs décharges, qu'ils sont pris par leurs obligations professionnelles et autres, comme la plupart.
      Plus personne n'a le temps de quoi que ce soit.
      Et la TV, et Internet, et les jeux vidéos, etc.
      + Les parents n'osent plus faire preuve d'autorité.
      Est-ce une idée sensée d'interdire une gifle ?
      (Ne pas interpréter et comprendre de travers :
      je n'écris pas qu'il faut battre les enfants, mais les éduquer
      et leur rappeler qu'il y a des limites et des règles.
      Les enfants en ont besoin, d'un cadre et de règles.
      Plus tard, ados, ils pourront alors remettre en question ces règles...

      Bref, oui, je te rejoins, Vi : « ... manqué de parents,
      de vrais parents qui s'occupent d'eux ».

      J'ajoute que d'envoyer son enfant à l'école dès l'âge de trois ans
      tend à déresponsabiliser les parents... Un peu comme si ce n'était plus
      de leur ressort, leur tâche, d'éduquer l'enfant.

      J'ai parlé.

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    4. J'ajoute encore quelque chose.
      Il faut se mettre à la place de l'enfant :
      à la maison, ses parents l'éduquent en ayant leur façon de faire,
      leurs règles de conduite, leurs valeurs, etc.
      Dès l'âge de trois ans, l'enfant se retrouve dans un autre cadre
      où les instits ont leur façon de faire, les règles de conduite scolaires, etc.
      L'enfant se retrouve à devoir "jongler" entre plusieurs consignes, attentes.
      Il doit s'adapter à beaucoup de choses, non ?
      Et, souvent, les consignes et attentes des parents diffèrent de celles de l'école...

      Et ses besoins-envies (d'apprentissage) et rythmes à lui ?
      À la trappe. On s'en fiche. L'enfant doit se conformer.

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    5. Quand je parle de "cas", ce sont vraiment des enfants étranges, des enfants qui ne parlent pas, qui émettent seulement des cris ou borborygmes, des enfants qui ne comprennent pas les consignes ordinaires, comme aller chercher son manteau, des enfants qui ont des comportements violents avec les autres aussi. des enfants qui ne savent pas utiliser un robinet ou les toilettes, des enfants qui ne savent pas demander quelque chose. je ne parle pas des enfants mal éduqués, ceux-là, on arrive avec le temps à résoudre les problèmes, l'école maternelle est là pour socialiser les enfants normalement.
      je te rejoins par contre quand tu dis que mettre son enfant à l'école à 3 ans ça déresponsabilise le parent. Pour certains parents, l'école est juste un moyen de se débarrasser gratuitement de son enfant pendant quelques heures. certains n'ont même pas essayer de rendre propres leurs enfants, ils se disent que l'école le fera ! Lors des conseils d'école, on n'a jamais de questions sur ce qu’apprennent les enfants, ce sont toujours des questions concernant les sorties, les kermesses, les actions diverses.
      Et oui, avec le nombre d'enfants par classe, on ne peut pas vraiment prendre en compte les besoins de chacuns.

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    6. "Étranges" sonne juste. Ta description me fait penser aux "enfants sauvages" (trouvés dans la forêt, par ex.),ou à une forme légère d'autisme.
      ?
      Peut-être qu'ils sont livrés à eux-mêmes, à la maison ; peut-être qu'ils vivent des situations insupportables ; peut-être encore, qu'ils résistent à l'école ? :)

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    7. Moi, je dirais qu'ils résistent à la vie d’aujourd’hui ! Autisme ? Peut-être mais comme on ne diagnostique pas, on ne saura pas ! Autisme virtuel ? peut-être ? Des enfants élevés par les écrans plutôt que par leurs parents ?

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    8. Ça me parle "ils résistent à la vie d'aujourd'hui".
      À réfléchir, voire méditer...

      J'ai écrit "forme légère" = une tendance autistique, c'est-à-dire
      à se renfermer sur soi.

      Dans tous les cas, "enfants élevés par les écrans" ou autres, cela paraît indiquer
      qu'ils manquent d'attention, qu'ils sont trop livrés à eux-mêmes,
      ou que la communication autour d'eux est confuse, double et contradictoire ;
      il se peut aussi que parmi eux il y en ait qui soit "surdoué"
      dans le sens d'une lucidité précoce sur la vie des adultes... ?
      ;) coucou Vi (ce sujet me mobilise...)

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  3. Salut, une petite chanson rapport au singe :))

    https://www.youtube.com/watch?v=mgkMkxfq3lE
    bonne fin de weekend :))

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  4. Salut une image par rapport aux singes:-)
    http://sendpictures.free.fr/up/1538942361.jpg
    J'ai bien lus avec intérêts ton article.
    Bonne soirée Eric

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