Oh non, pas de conflit

Introduction

Nous sommes entre 7 et 8 milliards d’humains.
Peu importe la couleur de peau, la religion, le genre,
les idées politiques, les inclinations sexuelles et autres :
nous sommes tous à la fois semblables, mêmes,
et, à la fois, chacun est différent, unique !

Chacun de nous est, porte, son histoire, ses blessures intérieures,
son éducation familiale et sociale, ses caractère, sensibilité et susceptibilité, etc.
Chacun a son rythme propre, ses désirs, rêves, idées, valeurs, forces et lâchetés, etc.,
et, là, en ce moment-même, à chacun son humeur liée au récent survenu le concernant,
ainsi que s’il(elle) a bien dormi, s’il est satisfait affectivement et sexuellement,
avec ses sentiments d’échec et de réussite, ses avoirs en banque,
s’il apprécie son travail, ses loisirs, son entourage, son lieu de vie, etc.

Un nombre invraisemblable de facteurs rend chacun de nous unique.
D’accord ?

C’est important pour la suite.


Surtout pas de conflit ! C’est mal.

Sans remonter trop loin dans le passé,
mettons depuis l’an 1 après J-C,
on ne cesse de s’illusionner et de déraisonner au sujet de la paix.
Les autorités y contribuent notamment au travers des médias.

Un idéal. Un rêve abstrait, la paix (sociale),
des discours d’intellectuels, de la vaine rhétorique.

Un idéal n’est pas la Réalité mais une conception intellectuelle,
une élaboration de la pensée, c’est-à-dire une abstraction.
Voyons ce qu’en dit J. Krishnamurti, de la pensée (théories, discours, promesses, etc.) :

La pensée (…) est un processus matériel, de même que nous sommes faits de matière.
La pensée a divisé les hommes en une myriade de religions, de nationalités.
La pensée (…) divise.
Chaque fois qu’une action a pour effet de diviser, le conflit est inévitable,
comme entre communistes et capitalistes, Arabes et Juifs, hindous et musulmans.
Ces divisions ont toutes pour origine les mécanismes de la pensée,
et la division va forcément de pair avec le conflit – c’est une loi.

Dans les faits, il n’y a qu’à s’intéresser à l’histoire commune pour constater que :
plus on veut la paix, plus il y a de malentendus, de désaccords et de guerres.

Ce rêve d’une société juste hantait déjà les civilisations de l’Antiquité
indienne, grecque et égyptienne.
Mais une société juste ne peut exister que si l’homme lui-même est juste et bon (…)

– J. Krishnamurti

Il s’agit donc de garder la tête sur les épaules, dans le bon sens,
ainsi que les pieds sur Terre bien ancrés dans la Réalité,
et de réfléchir le plus objectivement possible :
comment éviter les conflits, en société, alors que, comme énoncé dans l’intro,
nous sommes singuliers, et que nos besoins et envies de l’instant diffèrent ?

Comment mieux communiquer*, se dire, parler de son ressenti,
partager ses vue, sentiment, idée, opinion, avis critique, etc.,
si on a peur des conflits et si on agit en sorte de les éviter ?

Impossible.

À quelle fin les dirigeants qui se succèdent, tant politiques que religieux,
nous font croire que le conflit c’est mal, négatif, incivil, barbare ?
D’autant que la plupart des guerres ont été religieuses et politico-financières !

Ce refus des conflits (et oppositions), profite-t-il à certains ?

Depuis sa naissance, le christianisme a gouverné, (…),
sur le principe de l’existence du Diable
et de sa présence dans tout ce qui n’était pas conforme
à la volonté conjuguée du roi et du pape.
(…)
Le Diable est encore de nos jours un personnage politique :
il sert d’emblème au refus de toutes les autorités,
du travail et de l’amour : c’est le dieu du nihilisme.
(…)
Je voulais dire que le système du Diable, car c’est d’abord un système,
fondateur d’un délire logique, exerce une influence politique considérable. (…)
L’effet le plus extraordinaire de ce système est la dénaturation de la réflexion morale
et philosophique qu’il a fini par entraîner, et qui, elle, est une totale nouveauté
dans l’histoire de la pensée : c’est la croyance dans la « banalisation du mal ».

– G. Messadié

Apprendre à gérer les conflits dans l’optique de parvenir,
autant que se peut, à du gagnant-gagnant

Considérons la dynamique relationnelle, ses enjeux, et réfléchir :
en ne prenant que deux personnes sur les mettons sept milliards que nous sommes,
pour éviter les conflits je ne vois pas d’autre moyen que de faire plier l’une des deux.
Soit l’une se tait, prend sur elle, en ravalant et contenant ses besoins et désirs,
soit inévitablement il va y avoir confrontation, rapport de force.

Le conflit apparaît donc normal vu que nous sommes des êtres pensants et distincts.

Un conflit ne se résout pas, pas forcément, par la bagarre ou une guerre.

Si la confrontation se déroule intelligemment,
et équitablement pour chaque partie,
le conflit se résorbera de lui-même, sans brutalité ni autre.

Au point où nous en sommes, actuellement,
plutôt que l’utopie d’un monde sans conflit,
pourquoi ne nous apprend-on pas à gérer les conflits ?

Il existe des techniques de communication, d’écoute dite active,
de négociation relationnelle, etc.,
mais nous, la plupart, ne les utilisons pas puisque nous n’en avons pas connaissance.
À croire qu’ "on" ne veut pas que nous les apprenions et utilisions.

Plus notre éducation devient sophistiquée,
plus nous devenons « civilisés » – c’est-à-dire de plus en plus éloignés de la nature –,
plus nous devenons inhumains.

– J. Krishnamurti

Exemple : au début des années 1930, le peuple allemand
était considéré comme étant le plus civilisé au monde.
On a vu la tournure que cela a pris dès 1933 !

De vouloir éviter les conflits à tout prix, ou de les nier ou dénier,
ne fait que de les renforcer au fil du temps
(se rappeler le mouvement du balancier) ;
alors que de savoir les gérer nous permettrait de croître, ensemble,
notamment en considérant l’avis et les besoins de chacun,
sans distinction ni de race ni de fortune ni autre.

Le conflit n’est pas malsain ou mauvais :
c’est le fait de ne pas vouloir s’y confronter
et de ne pas savoir s’en dépêtrer qui pose problème.

Je pose à nouveau la question : est-ce que cette situation profite à certains ?


Lutte vaine au sein d’un Système inégal et corrompu

Il nous faut tenir compte d’un autre fait :
contrairement à ce qu’on voudrait nous faire croire,
dans cette société nous ne sommes absolument pas égaux ;
or, comment mener à bien, intelligemment, un conflit,
par exemple entre un ouvrier et un riche bourré d’argent et d’influences ?

De nos jours, la plupart des conflits "ouverts", déclarés,
passe par les institutions judiciaires, surtout dans la classe bourgeoise et plus,
or les pauvres et les "petits" de la classe moyenne n’ont tout simplement pas
les moyens financiers de se payer un avocat. Ils ne le peuvent pas.
Je veux dire que la confrontation entre les uns et les autres
est complètement inégale, hormis entre personnes de même condition de vie.

Dans ce Système, tout est pensé par et pour les riches, même la "justice" !

Nos rapports entre les uns et les autres dépendent excessivement
du nom, du rang social et du compte en banque.

Il est facile de faire des manières, de rester poli, gentil et civil,
lorsqu’on dispose de suffisamment de moyens pour se payer un avocat efficace.

En comprenant ce propos,
on prend conscience de ô combien on nous abuse dans cette société.
Les personnes vivant dans les « zones sensibles » le savent bien
ou plutôt, le subissent depuis plus de quarante ans.


Espoir en les autorités, à eux de gérer nos différents et conflits ?

Notre façon d’être ensemble et d’interagir les uns avec les autres
se révèle biaisée, malsaine, aliénée. Tromperies, mensonges, tricheries, etc.,
font partie de notre quotidien. Cette façon d'interagir est devenue "normale" !

« Ceux-qui-prennent », a écrit D. Quinn^**, ont soumis ou anéanti les diverses tribus d'antan.

Nous espérons que la paix, l’ordre et la justice règnent
en attendant que cela vienne de l’extérieur (à soi),
c’est-à-dire des autorités, pour qui nous votons,
et des institutions, avec leurs polices et armées,
avec de nouvelles lois toujours plus injustes, etc.
Quelle méthode insensée nous déresponsabilisant !

Il est important de prendre conscience d’un fait :
ce sont eux, les autorités, qui craignent les conflits,
car ce sont eux qui ont le plus à perdre,
notamment de leurs pouvoirs et prérogatives.
La preuve ?
Par exemples, d’avoir décidé du « secret des affaires »,
et le nombre impressionnant de diverses polices
ayant nécessité des frais insensés (puisés dans nos impôts)
pour détruire des cabanes de résistants notamment à la Zad de Nantes.


Savoir être avec soi-même et savoir-être ensemble, en société

Le monde (des humains) résulte de notre façon d’être avec soi-même.
Chacun devrait être, représenter, sa propre autorité
notamment en devenant responsable de ses actes.

Au fond, je me dis que ce serait bien plus simple qu’on ne le pense,
de vivre mieux ensemble,
mais, et cela me paraît certitude,
certains d’entre nous ne veulent pas que les choses changent,
que nos relations s’assainissent, que la justice règne…
et ce, pour leurs intérêts égotiques et bénéfices personnels.

J. Krishnamurti disait quelque chose qui me semble évident :
chacun rêve, veut, un monde meilleur, en paix,
or, en chacun, en l’intériorité de chacun,
ce sont la confusion, le désordre et des conflits incessants qui règnent.

Nous, chacun, sommes le monde.
Et ce monde est à notre image,
et nous devenons ce que nous en avons fait.
Brrrr…
Vu l’état déplorable du monde naturel
et les incessantes tensions, contraintes, oppressions, etc.,
ben, l’est pas beau le monde intérieur de chacun,
plutôt le contraire !

Certains espèrent encore que nous y arriverons
(lu plusieurs fois dans la blogosphère).
À ces personnes entretenant ce genre d’espoir, je leur dis :
tournez-vous côté passé, respirez profondément, faites le vide en vous,
et constatez par vous-mêmes que vous vous leurrez vous-mêmes.

C’est à cela que sert de considérer le passé :
à en tirer des enseignements afin de ne pas reproduire les mêmes erreurs.

Quelle perte de temps et d’énergie
(cette situation dure depuis ~2'000 ans pour nous français) !

Rappel :
les diverses tribus d’avant cette civilisation gréco-romaine,
comme celles d’avant les sumériens du Croissant Fertile,
n’avaient pas de Pouvoir et Autorité centralisés,
ni de lois pour une soi-disant justice pour tous.
Chaque tribu s’organisait et se débrouillait à sa façon ;
et lorsqu’elles se confrontaient, elles guerroyaient
ou fraternisaient, commerçaient, etc.


En société,
sans justice et partage des richesses et pouvoirs,
jamais nous n’arriverons à mieux vivre ensemble, en paix.
Jamais ! Ce sont les survenus et faits qui le démontrent.

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Liens
* Communiquer pour Être ensemble
** Compétition et conflits, les tricheurs
+ Colère, émotion ou sentiment ? (NB : établir un rapprochement, un parallèle,
entre les "interdits" de la colère et du conflit, et y réfléchir. Se pourrait-il qu'il y ait
un lien avec l'étude de Gerard Messadié sur l'origine du Diable (extrait dans le texte) ?)
+ Compétitivité, sans lutte ? (Au moins deux forces agissent dans l'univers, ce qui est cause de frictions...) 
+ Un monde sans conflit (Quel ennui ! Exemples de situation conflictuelle du quotidien.
Texte complémentaire à celui ci-dessus).
 
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Litanie pour annihiler notre peur du conflit (et autres peurs) :

Je ne connaîtrai pas la peur, car la peur tue l’esprit.
La peur est la petite mort qui cause l’anéantissement suprême.
Je fais face à ma peur. J’affronte ma peur.
Je la laisse passer au travers de moi et autour de moi.
Et quand elle est passée,
je tourne mon œil intérieur sur son chemin.
Et là où elle est passée, il n’y a plus rien.
Rien que moi.

– F. Herbert

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