La peur est la petite mort qui conduit à l'oblitération totale. La peur tue l'esprit.
J'affronte ma peur. Je lui permets de passer sur moi, au travers de moi.
Et lorsqu'elle sera passée, je tournerai mon œil intérieur sur son chemin.
Et là où elle sera passée, il n'y aura plus rien. Rien que moi.

mardi 18 juillet 2017

Fonctionnement humain

Comment s’y prennent-ils pour nous conditionner,
pour nous rendre conformes,
en nous faisant accepter des conditions de vie anormales ?

Il n’est pas facile de reprendre le propos de G. I. Gurdjieff.
Je vais tenter de traiter d'un sujet qu'il a abordé, avec mes mots ;
sujet touchant à notre débilité, au sens de faiblesse psychique.

À savoir, 1 (important)
L’humain est suggestible et influençable.

Nos mode de penser et comportements imitent et s’inspirent
de modèles types (en général, des stars ou personnalités riches et influentes,
voire des héros de films ; et à une autre échelle, un pays qui se laisse
influencer par un autre pays plus puissant, etc.)

Je reprends (afin d’être sûr de se comprendre les uns les autres).
- Être suggestible :
par exemple, des personnes ont dénoncé les messages subliminaux
dans certaines publicités, voire même dans des films !
Les messages subliminaux agissent telles des suggestions ;
c’est-à-dire que la suggestion nous induit, à notre insu, un comportement,
par exemple d’acheter tel produit une fois que nous serons en situation
(au supermarché, par exemple, quelque chose en nous – le suggéré –
nous incitera à prendre tel produit plutôt que celui-là).

Que l’humain soit suggestible est clairement une faiblesse psychique,
on pourrait même dire un défaut de fonctionnement
(les autres animaux ne sont pas suggestibles, que je sache).

Voilà l’un des efforts « êtriques » conscients que devrait effectuer
chacun en soi-même : déjouer sa suggestibilité, en y étant attentif.
Plus on prend conscience de sa suggestibilité, moins on le sera, suggestible.

Il s’agit de comprendre que les efforts à fournir dans un premier temps libèrent.

Voici un extrait de G. I. Gurdjieff dans lequel Belzébuth y parle des humains :
Ces conditions anormales d’existence êtrique ordinaire qu’ils ont eux-mêmes établies
ont pour résultat essentiel une propriété très spéciale,
récemment surgie en leur psychisme,
et qui est devenue la principale cause de leurs maux ;
ils la nomment « suggestibilité ».
En raison de cette étrange propriété fixée depuis peu dans leur psychisme,
l’ensemble du fonctionnement de leur présence générale s’est peu à peu altéré ; (…)
G. I. Gurdjieff explique que nous sommes devenus suggestibles
depuis que nous n’effectuons plus d’efforts êtriques conscients,
ce qui nous rend de plus en plus influençables,
notamment parce que nous ne pensons pas par nous-mêmes de façon objective.

- Être influençable :
par exemple la mode nous influence,
il n’y a qu’à constater la majorité d’entre nous qui la suit.
Les publicités nous influencent, les médias, les séries TV, etc.
(Même remarque que ci-dessus : les autres animaux ne se laissent pas influencer).
Comme pour la suggestibilité, il est nécessaire que chacun prenne conscience
de son influençabilité et de ses modèles d’influence,
afin de l’être de moins en moins, influençable.
Et de fait (…) tous les êtres tri-cérébraux (…) considérés
soit isolément soit par groupes entiers petits ou grands,
sont absolument obligés,
ou bien d’« influencer » ou bien de subir l’« influence » d’autrui.

À savoir, 2

Rappel : le premier langage, pour exprimer des sentiments ou des idées ou des savoirs,
a été gestuel, imagé, gravé (pétroglyphe) et donc, allégorique, symbolique.

Depuis Babylone, notre façon de communiquer a changé.
Ce fut le début de l’écriture dite cunéiforme et aussi, de la rhétorique,
à quoi s’adonnaient les riches qui étaient entourés des meilleurs savants.

"Ils" savent depuis cette lointaine époque comment fonctionne notre psychisme :
- par impressions sensitives et associations d’émotions, d’images et de pensées.
Nous imprimons ou enregistrons continuellement et incessamment
(sauf durant le sommeil) des sensations et sentiments, des images et idées,
qui se juxtaposent ou se surajoutent les uns aux autres
(tel un entassement de données diverses).
Or, à force de se retrouver dans des situations connues, de les répéter,
nous en venons à fonctionner de façon mécanico-automatique
(soit : sans avoir à y porter beaucoup d’attention.
On parle alors d’habitudes, de routine gestuelle et de façon de penser répétitive) ;
et lorsque surgit un élément nouveau, automatiquement, la tendance est de l’associer,
autant que se peut, avec quelque chose de connu en nous-mêmes
(puisé dans notre banque intérieure de données assimilées).
C’est pourquoi on finit par ne voir que ce que l’on veut bien voir et connait,
ce qui nous rassure : « oui, je sais, je connais ».

Si vous saisissez le mécanisme : nos premières impressions,
dès notre venue au monde, vont constituer un « tapis de base »
contre lequel vont venir se réfléchir toutes nouvelles impressions.

Nous "saisissons" le monde en effectuant des associations
entre ce qui est perçu et ce qui se trouve dans notre banque de données.
Ce tapis nous permet de reconnaitre, d’identifier, les choses (que nous nommons instantanément).
Quelles que soient les impressions : relationnelles, émotionnelles, sensitives, etc.,
tout s’imprime sur ce tapis (c’est une métaphore).
Au fil du temps, des expériences de vie, le tapis s’épaissit, s’étoffe, etc.,
c’est-à-dire que notre banque intérieure de données s’agrandit et s’enrichit.

Si vous suivez ce propos, de la dynamique des associations et des comparaisons,
cela explique aussi pourquoi l’avenir et l’inconnu nous angoissent tant :
nous craignons les impressions nouvelles (soit : de nous confronter
à d’autres perceptions que les usuelles),
car notre banque intérieure (« moi-je sais ») ne les reconnaîtrait pas,
ce qui déstabiliserait, nous contrarierait et… nous ferait perdre le contrôle.

Notre manque de spontanéité devient faiblesse de ne plus vouloir apprendre,
afin de nous conforter dans ce que nous croyons contrôler.

Apprendre est processus qui s’effectue pendant qu’on se confronte à l’inconnu, au devenir.
Je veux dire que ce sont les situations nouvelles qui nous apprennent des choses.


Voici une parabole de G. I. Gurdjieff qui, lui, évoque une « feuille de papier »
pour exprimer ce que j’appelle « un tapis de base » :
L’homme apparaît au monde tel une feuille de papier vierge,
et tous de salir aussitôt cette feuille en la couvrant à l’envi
d’inscriptions de toutes sortes : éducation, leçons de morale,
informations dites scientifiques, notions diverses de devoir,
d’honneur, de conscience et ainsi de suite.
 
Et tous proclament le caractère immuable et infaillible des méthodes
dont ils se servent pour greffer ces branches à l’arbre de la personnalité de l’homme.
 
La feuille peu à peu se salit, et plus elle a été salie,
c’est-à-dire plus un homme est farci d’informations éphémères
et de toutes ces notions de devoir, d’honneur, et autres,
qui lui ont été inculquées ou suggérées,
plus il passe pour « intelligent » et méritant aux yeux de son entourage.
Et la feuille salie, voyant que les gens prennent sa saleté pour un mérite,
finit par se considérer elle aussi de la même façon
.
 
Voilà le modèle de ce que nous désignons du nom d’« homme »,
en le faisant suivre bien souvent de mots tels que « talent » ou « génie ».
Et notre « talent », s’il ne trouve pas à son réveil ses pantoufles au pied du lit,
est d’une humeur exécrable pour toute la journée.

* * * * * * * * * * * * *

Si vous comprenez, avec recul et distance,
vous devriez commencer à entrevoir pour quelles raisons
l’on reproduit les mêmes situations, à tous niveaux,
que ce soit individuellement ou en famille, en société, dans le monde.

Une autre remarque : peut-être considérerez-vous, aussi,
pourquoi la façon que nous avons d’accueillir les nouveau-nés me laisse perplexe.
Les premières impressions qu’ils reçoivent : des néons, une ambiance froide et stérile,
un médecin et des infirmières qui prennent le nouveau-né comme un objet
pour le peser et mesurer avec des instruments froids, etc.,
avant de le placer, enfin, sur sa mère.
Je vous aide à faire des associations : lorsqu’on évoque le médecin,
automatiquement on entend, en arrière-fond, maladies ou blessures graves, hôpital.
Naître dans un hôpital, où l'on emmène les blessés et les malades.
Naître, est-ce une maladie ?
Ou sinon, un accident grave, peut-être ?
L’Ordre des médecins, depuis l’ère industrielle,
est imprimé en chacun de nous, au plus profond de nous,
au même titre que notre mère.
Cela aussi est suggestion, agissant dès notre venue au monde !
Sur notre tapis de base (ou feuille de papier) est écrit en rouge vif :
médecin indispensable durant toute notre vie.

* * * * * * * * * * *

Si ce sujet produit quelques échos en vous,
peut-être pourriez-vous lire et relire : « leurre d’art »,
afin de comprendre le mécanisme néfaste de notre relation actuelle avec la culture,
à cause de son influence nous suggérant un mode de vie…


Mesdames, je vous invite, s’il vous plaît, à lire et relire « pour le féminin »,
à la lumière de cette publication (si mon propos est suffisamment clair),
afin de vous rendre attentives sur la nécessité de vous défaire
de l’influence du rêve de l’homme.
Depuis votre naissance, et depuis des générations,
Mère Culture vous suggère d’être à l’image que l’homme se fait de la femme.
Le Système Masculin vous tient par les trompes.
Aller jusqu’à le nier, le refuser, ce rêve d’hommes,
avec l’entièreté de votre personne, cellules, tripes, matrice, poitrine et tête,
ceci pour que puisse ré-émerger le rêve féminin,
qui doit se trouver enfoui, écrasé sous celui des hommes.

* * * * * * * * * * *

Dans la peau des insatiables de pouvoir

Phase 1 : prendre le contrôle psychique des populations.
Moyen : exacerber le défaut psychique de la suggestibilité.
Rendus incapables de penser par eux-mêmes,
il ne restera plus qu’à influencer leurs comportements,
en leur suggérant, en permanence, par exemple l’idéal américain,
par le biais, pourquoi pas, d’écrans "intelligents" placés partout,
jusque dans leurs poches.

Phase 2 : prendre le contrôle des médias,
afin de diffuser, en permanence, des informations politiquement directives,
au travers de tous les supports artistiques et officiels (journalistiques, etc.)
Ne plus montrer et informer que ce qui a trait au rêve mâle américain.

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8 commentaires:

  1. Eric,
    Oui y a du pain sur la planche. On se libère de tout cela comme on peut.
    L'idéal américain est encore en effet très très présent, envahissant, comme une mauvaise herbe.
    Belle journée à toi.
    Thierry

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    1. Du pain... aux herbes ?
      J'avais pourtant nettoyé la table :o
      See you man

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  2. Oui, nous sommes plus ou moins formatés par notre société qui veut toujours qu'on se conforme à ses lois, pourquoi? Pour gagner plus, plus, plus, toujours plus !
    mais peu ont compris ce système et ils continuent à consommer plus, plus, plus... à penser comme il le faut, parce qu'il le faut.
    A mon échelle, j'essaie de consommer moins, par exemple depuis que j'ai déménagé je n'ai ni platine laser ni lecteur de DVD, je m'en passe très bien, j'utilise ce que j'ai, mon ordi, qui n'est même pas à moi, et qui n'a pas été acheté mais donné. j'achète beaucoup d'occasion et ne remplace les choses que lorsqu'elles sont réellement hors d'usage.
    Et puis j'essaie de ne plus croire tout ce qu'on me dit, ça, c'est pas une mince affaire ! :lol:

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    1. "... plus ou moins formatés ..." = plus ou moins ?

      Ce que tu écris me rappelle un échange sur l'autre plateforme avec Barraban, Brume, toi et d'autres où il en était ressorti qu'il fallait
      entreprendre une "révolution douce". En plus de ce que tu décris, désinvestir les grandes surfaces, acheter local ou commerce équitable, etc.

      "Ne plus croire tout c'qu'on nous dit", c'est ne plus se laisser influencer...

      Salut Virevolte

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    2. Je dirais plus ! ;) Oui, si on fuit les grandes surfaces on retrouve de la vie, du contact, de l'anti-conformisme quoi !

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    3. anti-conforme ou non, voilà ce qui ressort d'important :
      "on retrouve de la vie, du contact"
      Merci Vi

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    4. En zappant hier, je suis tombée sur une émission plutôt nulle mais qui m'a interpellée :" La famille à remonter le temps". une famille joue le jeu et revient dans les années 80. La déco de la maison, les objets et surtout la télé !! et c'est là que ça m'a interpellée. j'avais l'impression qu'aujourd'hui on se permettait toujours plus de choses à la télé et bien il n'en est rien. la télé des années 80 était vraiment une télé poubelle axée sur le sexe, la femme objet, les allusions plus que mal placées, des images que l'on ne verrait plus aujourd'hui. Et on acceptait tout ça sans broncher ! les filles de la famille 16, 13 et 9 étaient choquées ! comment n'étions nous pas choqués à l'époque ? Comment avons nous pu laisser faire ça, enfin, pour ma part, c'était mes parents, car j'avais 10 ans! Alors quoi ? On se conforme à ce qu'on nous propose, on n'a pas de sens critique, on laisse faire, on suit la mode ? le pire dans tout ça était vraiment l'image de la femme ! On comprend mieux pourquoi on a encore beaucoup de difficultés aujourd'hui à être considérées.

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    5. "On n'a pas de sens critique" : oui, cette perte de l'esprit critique (et non pas médisant) représente une véritable et grosse tare.

      J'aime bien ce que tu écris, puisque avec le recul on se rend compte des bêtises qu'on regarde à la TV (agissant telles des suggestions !)
      Et, si de nos jours les sujets ont changé, je crois que le niveau, par contre, ne change pas (à l'époque, il n'y avait pas les télé-réalités, par exemple)

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