La peur est la petite mort qui conduit à l'oblitération totale. La peur tue l'esprit.
J'affronte ma peur. Je lui permets de passer sur moi, au travers de moi.
Et lorsqu'elle sera passée, je tournerai mon œil intérieur sur son chemin.
Et là où elle sera passée, il n'y aura plus rien. Rien que moi.

mardi 1 octobre 2019

Des compartiments

Leur stratégie multimillénaire pour nous tenir et contrôler
‒ qui devrait être triviale, mais nous ne retenons pas les leçons de l’Histoire ‒
n'est pas seulement de « diviser pour mieux régner »,
mais encore de tout étiqueter, puis de compartimenter.
Ensuite,
à l'intérieur de chaque compartiment, isolé des autres compartiments,
il suffit de répéter l'opération : diviser et compartimenter.
C’est le système matriochka.

Il s’agit aussi d’instaurer une hiérarchie influente dans chaque compartiment,
avec des renégats corrompus oeuvrant, dans les faits (chuut, secret d’État),
pour les oppresseurs-qui-prennent-et-décident-tout.

En s’introduisant dans les compartiments des compartiments…
on en vient aux familles nucléaires qui sont des compartiments isolés des autres compartiments
et qui, à l’intérieur, sont compartimentés (enfin, dans de nombreuses familles pour le moins).

En résumé :
on se retrouve avec tout un tas de compartiments,
et des compartiments dans chaque compartiment, etc.




La métaphore du train est appropriée : les wagons représenteraient les divers compartiments,
et les États au service des richissimes s’occuperaient de la locomotive fliquée.
Tout ce beau monde occuperait les premiers wagons luxueux et sécurisés reliés à la locomotive*.


Prenons par exemple un parti politique de droite :
au sein de la population adhérant aux idées de droite,
il y a ceux qui sont pour une droite modérée, ceux qui flirtent avec le fascisme,
ceux qui ne sont pas homophobes, ceux qui sont racistes, ceux qui sont homosexuels, ceux contre,
ceux qui sont pour un capitalisme raisonnable, ceux qui sont pour le néolibéralisme, etc.
À l'intérieur même du compartiment (parti de droite, dans notre exemple)
il y a donc d'autres compartiments, ce qui génère des désaccords,
des mésententes, de l’incompréhension, des conflits et de la haine,
à l'intérieur même du compartiment.
Et, bien-sûr, chaque compartiment est en désaccord avec les autres compartiments
(pour rester dans l'exemple politique : le compartimenté compartiment de droite
sera contre le compartiment de gauche, contre celui des anarchistes, contre celui des écolos, etc.)

Dans notre société, tout fonctionne comme ça : la médecine occidentale, les religions, la politique,
le milieu professionnel, les statuts sociaux et la reconnaissance, etc.
Tout semble avoir été pensé pour que la compétitivité ainsi que le conflit, la jalousie, l'envie,
la haine (de l'autre) et la corruption règnent partout, constamment, incessamment,
entre chaque compartiment comme à l'intérieur de chaque compartiment.

Comment s'entendre les uns les autres dans ces conditions ?

À quoi sert d'évoquer la paix dans ces conditions ?

N'est-il pas insensé, utopique, de préconiser la non-violence dans ces conditions ?

Ne faudrait-il pas tout d'abord faire exploser ces murs qui nous compartimentent
avant de parler de paix et de non-violence ?

N'est-ce pas une extrême violence que celle de nous obliger à intégrer un compartiment ?
En effet, chacun doit être soit de droite, soit de gauche, soit terroriste, soit homo, soit hétéro,
soit catho, soit athée, soit musique rock, soit classique, soit jazz, soit hip-hop, soit house-électro, etc.

Pourtant, chacun est un peu de tout ça, alors pourquoi acceptons-nous ces catégorisations, ces étiquetages,
qui nous pourrissent la vie et qui nous empêchent de vivre en harmonie, ensemble,
au sein d'un environnement naturel sain ainsi qu'avec les autres formes de vie ?
Pour laisser le pouvoir et les prérogatives aux riches égotiques
qui en abusent de façon injuste, violente et ignominieuse ?

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Note

* Concernant la métaphore du train, il existe une BD (image ci-dessus) intitulée « le Transperceneige » (1984).
J’ai vu dernièrement un film cinématographique inspiré de cette BD « Snowpiercer » (2013).
Une belle parabole pour expliquer le fonctionnement socio-politique de notre monde pourri.


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2 commentaires:

  1. Oh purée c'est le bordel !!!!! donc je sais pourquoi j'aime l'ordre sans le pouvoir
    A comme Amour de l'Anarchie ;))

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    1. Ce que tu exprimes me fait du bien, me fait sourire...
      A + Saby

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