La peur est la petite mort qui conduit à l'oblitération totale. La peur tue l'esprit.
J'affronte ma peur. Je lui permets de passer sur moi, au travers de moi.
Et lorsqu'elle sera passée, je tournerai mon œil intérieur sur son chemin.
Et là où elle sera passée, il n'y aura plus rien. Rien que moi.

dimanche 6 octobre 2019

Bienfaits des imprévus


Nous sommes tellement inscrits dans une mécanique de fonctionnement,
dans nos habitudes et routines tant gestuelles que relationnelles,
qu’au moindre imprévu c’est la panique ;
et les véritables natures se dévoilent.

Le présent est le résultat d’une adaptation à la Nature,
mais nous avons voulu adapté la Nature à notre volonté,
aussi, dorénavant, nous allons devoir faire face aux conséquences de nos actes insensés.

Voici pourquoi nous détestons et craignons l’imprévu plus que tout :
parce que les événements inattendus nous mettent face à nous-mêmes,
à nos défauts et limites, à nos erreurs et manquements, à nos inconséquences.
Alors nous faisons en sorte d’éviter cette confrontation des plus déstabilisantes,
c’est pourquoi tout doit rester sous contrôle, en devant fonctionner comme d’ordinaire.
Tout doit se dérouler comme prévu et ce, même si le Système dysfonctionne et nous déprime,
même si la plupart sont malheureux sans l’avouer pendant que plein de gens subissent la misère.

Que l’imprévu soit bon ou triste, la mécanique se grippe un moment,
ce qui est révélateur notamment des dynamiques relationnelles
ainsi que des rôles et places que chacun tient, joue.
Prenons par exemple le décès d’une personne dans une famille :
certains seront plus tristes que d’autres, mais tous sont concernés par le fait
que la mécanique d’ensemble, la dynamique, ne fonctionnera plus comme avant.
Pourtant, qu’est-ce qu’il se passe, comment réagissons-nous lorsqu’un chaînon se brise ?
On agit en sorte de combler le vide au plus vite et de palier à la défection de la mécanique
afin que ça redevienne le plus possible comme d’ordinaire, ce qui me paraît contraire au bon sens.

L’évolution entraîne la nouveauté, et non pas la répétition du toujours pareil, avec des pansements.

Le prévisible n’est que le produit du passé ‒ du connu, ressassé, dépassé ‒ devenu morbide.

À votre avis, pourquoi, comment expliquer, tant de mal-être, de dépressifs, d’idées fascistes,
d’alcooliques, de drogués (licites et illicites), de malades mentaux, de sociopathes ?
Ne serait-ce pas notamment parce que le prévisible ne cesse de se répéter ?
Cette incessante répétition ne génère qu’ennui, lassitude, routine,
nous tuant à petit feu en nous rongeant les nerfs et le si précieux cerveau.

Plus on veut et impose le prévisible
‒ rassurant et confortable, sécurisé à vie, prétendent certains,
ce qui consolide le pouvoir des plus dépravés au détriment des plus sains d’esprit ‒
et plus l’imprévisible frappe fort, où et quand on s’y attend le moins.
Constatez par vous-mêmes :
plus on exerce le tout-contrôle notamment grâce à la technologie,
plus la Terre est malade et donc, l’avenir devient imprévisible et angoissant ;
les gens aussi deviennent imprévisibles, comme dernièrement ce policier
qui a tué quatre de ses collègues à la préfecture de Paris.

L’imprévu peut être glauque, triste, violent, comme il peut être joyeux, apaisant, libérateur ;
dans tous les cas, il provoque un(des) changement, une prise de conscience, des réactions, etc.
L’imprévu bouscule nos certitudes, prétentions et suffisances, cela est positif.

L’imprévu déstabilise les psychorigides hyper rationnels, cela est sain.

L’imprévu enraye la Machine, cela est nécessaire.

L’avenir émerge de l’imprévisible.

Être imprévisible.


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2 commentaires:

  1. Carrément bon parfois l'imprévu a un sale visage je viens de m'en taper un vilain mais bon j'attends le prochain qui ne pourra qu'être plus agréable. Ton article me parle directement !

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