La peur est la petite mort qui conduit à l'oblitération totale. La peur tue l'esprit.
J'affronte ma peur. Je lui permets de passer sur moi, au travers de moi.
Et lorsqu'elle sera passée, je tournerai mon œil intérieur sur son chemin.
Et là où elle sera passée, il n'y aura plus rien. Rien que moi.

mercredi 16 octobre 2019

Les égarés


Égaré, je me suis égaré et je tourne en rond. Rien ne va.

Par rapport à quoi et comment se rendre compte que l'on s’égare ?

Quel est le repère sûr, fiable, à quoi se raccrocher afin d'éviter de s'égarer ?

Je ne vois rien d’autre que le « Moi véritable ».
On ne peut s’égarer que par rapport à soi-même
dont le véritable « Moi » serait, en quelque sorte, le centre.


Le « Moi véritable » est, en nous-même, telle l’étoile polaire en le firmament.


Lorsque, durant notre existence, ça ne va pas, les choses ne s’emboîtant pas ou mal,
lorsque les relations sont conflictuelles et insatisfaisantes (se sentir incompris ou mal-aimé, par exemple), etc.,
lorsqu’on se sent démotivé, déprimé ou, au contraire, stressé, ou qu'on se sent à côté de ses pompes, etc.,
lorsqu’on a des soucis d’argent, de travail, etc., tout cela sont des symptômes d’égarement.


En s’égarant, on se maltraite soi-même.


On s’égare lorsque notre mode de vie ainsi que nos discours et actes
nous tiennent à distance du « Moi véritable » car, quand on est aligné,
lorsqu’on fonctionne en congruence ‒ en harmonie avec tout ce que l’on est
(avec nos divers centres de fonctionnement) ‒,
les événements s’enchaînent de façon fluide : alors, ce qui nous arrive paraît aller de soi
et on se sent capable de contrer les éventuels obstacles, épreuves, imprévus, etc.

Selon mon observation, je crois que la plupart d’entre nous sont égarés,
même si certains croient que non, qu’ils avancent dans le droit chemin.
Voici l’une des raisons majeures qui alimente ma colère contre la société, le Système* :
le fait que tout a été pensé pour qu’on se tienne à distance de notre « Moi véritable ».
C’est logique puisque : plus on revient à Soi et moins on a besoin du Système
car on devient autonome et on remet en question le fonctionnement global qui se révèle aliénant
notamment par le fait que ce Système nous tient enferré et enfermé dans une fonction et un rôle à tenir
et ce, quelles que soient nos fortune et position sociales. Les riches en sont très dépendants.
Pour fonctionner, pour que la Machine tourne, il est nécessaire que l’humain s’égare :
qu’il triche, mente, soit jaloux et envieux, corruptible, cupide, compétitif, ambitieux, égoïste, etc.




Que se passe-t-il quand on cesse de se mentir à soi-même ?

On se rapproche et revient graviter autour du « Moi véritable »
ce qui, par conséquent et inévitablement, nous éloigne du paraître,
des faux-semblants, de la vanité du toujours plus et donc, de l’emprise de l’Ego.

Soyons le plus objectif possible : il est indispensable de prendre soin de soi et donc, de son Ego ;
cependant, l’Ego ne doit pas être le maître en nous-même mais le serviteur du véritable « Moi ».
Or, le Système ne fonctionne qu’en stimulant les Egos,
en leur promettant pouvoir, richesse et luxure.
Qui dirige et décide dans nos sociétés ?
Ceux qui ont le plus d’Ego : les accros au pouvoir sur autrui,
les ambitieux, les arrivistes, les sans foi ni loi, les envieux, les prétentieux, etc.


Les faits, se fier aux faits et non pas aux discours ni aux théories ni aux idéaux
ni aux croyances mentales (non avérées dans la Nature, dans la Réalité).


Des égarés programment le Système et dirigent le monde des humains.
Ceux qui s’efforcent de revenir à l’essence d’eux-mêmes et de toute chose
se retrouvent persécutés s’ils ont de l’influence et se soucient des autres,
accusés qu’ils sont de terrorisme, d’anarchisme, de communisme, etc.
Implicitement, il est interdit de revenir à Soi (ou « Moi véritable »).
En société, il faut graviter le plus loin possible de Soi pour la gloire de l’Ego.


Je me suis égaré étant enfant.
Adolescent, j'ai continué à m'égarer en croyant pouvoir aider mes proches ;
puis, adulte, après avoir vécu quelques mois inoubliables en égoïste,
j’ai replongé dans la prétention de vouloir aider les autres. Quelle vanité !
Je me rends compte seulement maintenant, à passé 50 ans, de mon erreur.

Aides-toi et le ciel t’aidera.


Il s’agit de comprendre, cela nous concerne tous, chacun d’entre nous, que :
l’on s’égare en s’éloignant du « Moi véritable » en effectuant diverses circonvolutions
dont certaines sont jugées meilleures que d’autres. Là interviennent les notions de Mal et de Bien.
Je veux dire qu’en restant proche de Soi, il n’y a ni Bien ni Mal.

On est ce que l’on est.
Par exemple : un dauphin est ce qu’il est, ni gentil ni méchant. Un requin est ce qu’il est.
L'humain voudrait devenir ceci ou cela, riche ou président par exemple.
L'humain n'est pas, il idéalise ce qu'il pourrait être si...
L'humain veut que son enfant devienne ceci ou cela.
L'humain, au lieu de se contenter à être, joue des personnages,
en faisant des manières et en clamant des discours en désaccord avec ses actes. Etc.


C’est en s’éloignant de Soi que se présentent des voies malsaines (pour soi) et malveillantes (pour autrui),
et même en suivant une voie que l’on pense être bonne, on risque de devenir vaniteux
car notre Ego insatiable et suffisant nous égare.
L’Ego peut vouloir être bon ou s’en fiche de la bienveillance et devenir mauvais,
le fait est que, dans tous les cas, la voie de l’Ego reste celle de l’égarement.




Mener sa vie au plus proche de Soi, en sachant éviter les pièges de l’égocentrisme et de la vanité
afin de ne pas s’égarer. C’est la voie juste, ni mauvaise ni bonne,
la voie de l’Esprit, de l’Intelligence, de la Lumière.
Toutes autres voies, jugées mauvaises ou bonnes, mènent aux Ténèbres.


Oh la la la la, les claques que je me prends en ce moment :
alors que je voulais bien faire, je n’ai fait que m’égarer,
et je peine à retrouver ma voie, celle du retour à Soi.
Colère contre moi, colère contre le Système.*

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Note et lien
* C'est ça vivre ? (Texte où j'explique que ma responsabilité ne peut excéder 50 %,
toute relation comprenant au moins deux parties comme soi et l'autre, ou soi et le Système, ou soi et le monde naturel.)


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4 commentaires:

  1. Copieux et dense mais passionnant comme toujours avec toi. Claques quotidiennes envers et revers contre tout et si t'aime pas bah vas voir ailleurs chez les zadistes comme disent de charmantes personnes. Oui mener sa barque dans tout ça n'est pas chose aisée. On fait ce que l'on peut...

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  2. :)) avant, c'était va te faire voir (ou foutre) chez les grecs,
    maintenant c'est "chez les zadistes".
    "On fait ce que l'on peut", oui, ça me fait du bien de lire ça.
    Merci Thierry, à +

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  3. pppppp mais quel casse tête ce monde !! Rester simple, et faire des choses simples mais tout le monde ne sait pas faire .....

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    1. J'aime bien ce que tu exprimes car, effectivement, nous en sommes arrivés au point où faire simple est devenu compliqué !
      Oui, rester simple est voie de sagesse.
      A + Saby

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