La peur est la petite mort qui conduit à l'oblitération totale. La peur tue l'esprit.
J'affronte ma peur. Je lui permets de passer sur moi, au travers de moi.
Et lorsqu'elle sera passée, je tournerai mon œil intérieur sur son chemin.
Et là où elle sera passée, il n'y aura plus rien. Rien que moi.

samedi 28 septembre 2019

Des cordons ombilicaux


Cette année, dans ma famille, les décès s’enchaînent.
Des prévisibles ‒ vu l’âge des personnes et leur état de santé ‒ mais aussi, des inattendus.

Et je suis encore là, en vie mais sans désir notamment de m'inscrire dans cette société,
l’humeur morose en constatant le comportement irrespectueux et intéressé de mes proches
qui, sans s’en rendre compte, projettent sur moi leur abject petit e$prit calculateur et mesquin
recouvert d’une sentimentalité joliment emballée.

La famille est une micro-société à l’image de la société.

Le Système nous incite à "aimer" nos mère et père,
mais une fois adulte, est-ce que cela ne génère pas un climat moralement incestueux
(même si dépourvu de relation sexuelle) ?
N’est-ce pas contre-nature ces rapports entre parents et enfants-adultes ?
On nous serine de romans, chansons, films et séries où les acteurs nous font larmoyer
avec leur soi-disant amour pour leur mère et père. Et la plupart les imitent,
jusqu’à singer leur gestuelle, en répétant leurs phrases toutes faites.

Purée,
si on pouvait exploiter l’énergie des vaines volontés et paroles, ainsi que des actes insensés,

on pourrait se passer du pétrole et des centrales nucléaires.

Les vivant-morts usent d’arguments bateaux en déversant une sensiblerie dégoulinante
du genre « comment une mère pourrait-elle ne pas aimer son enfant* ? »
Que répondre à ça, hein ?
Ou encore, « un père fait tout pour son enfant ». Ah ? Même l’alcoolique qui abuse de sa fille ?
Même celui qui impose ses idées et croyances à l’enfant en formation,
puis qui rejette son enfant-adulte parce que ce dernier vit comme il l’entend ?

Délirants nous sommes :
des déments qui s’accrochent à de gentilles idées abstraites dénuées de bon sens.
Ce doit être l’une des raisons pour lesquelles on ravage la Nature en tuant les  animaux sauvages
ainsi que les dernières tribus évoluant hors sivilisation :
parce que de les observer nous renvoie le fait que nous sommes à côté de la plaque,
des malades mentaux en train de fantasmer un relationnel qui s’avère, dans les faits, malsain.

Rappel : le système des familles nucléaires a été voulu et pensé par les richissimes qui voulaient,
et veulent encore, s’assurer qu’après leur mort leurs biens restent à eux ! … Hein, quoi ?
N’est-ce pas complètement délirant ?

Nous avons fait de l’argent, procurant une soi-disant opulence, un art de... bousiller les relations ;
et nous laissons le bon sens s’écouler dans les égouts en usant l’eau potable en quantité effarante.
Symboliquement, l’eau représente le sentiment. Tiens, tiens...


Aux jeunes gens, pensez à ce qui suit par vous-mêmes :
nous sommes, chacun, les produits du ciel et de la terre (de Dieu si vous voulez).
Pour autant que nous devions quelque chose à quelqu’un,
c’est au ciel et à la terre (à Dieu) que nous sommes redevables.
À vos parents, vous ne leur devez que de la reconnaissance d’avoir agi au mieux
pendant que vous grandissiez, pour autant qu’ils aient été des parents suffisamment bons.
Vous n’avez pas demandé à naître. Vous ne leur devez rien à vos parents.
Remerciez-les pour avoir veillé sur vous, pour avoir satisfait vos besoins et,
si c’est le cas, pour vous avoir aimé, donné  de l’affection.
Et ensuite, une fois remercié, menez votre vie comme vous l’entendez,
en écoutant votre conscience, libres de toute attache familiale.
Vous n’avez pas à faire en sorte que vos parents soient fiers de vous ni autres.
De toute façon, ce n’est pas de vous qu’ils seraient fiers, mais d’eux-mêmes,
de vous avoir dressés à satisfaire leurs idées, croyances et désirs égoïstes.

On ne peut pas devenir soi-même,
apprendre à se connaître et à être responsable de ses actes
,
tant qu’on reste auprès de ses parents (une fois adulte). C’est impossible !

Chaque enfant est un peu de sa mère, un peu de son père et encore, un peu d'autre chose,
ce qui fait que l’enfant n’est ni sa mère ni son père mais un autre individu à part entière.
Comment, une fois adulte, peut-il devenir lui-même en restant accroché
aux schémas de fonctionnement et aux idées, croyances, valeurs, etc., de ses ou de l'un de ses parents ?


Aux parents :
que comblez-vous en vous raccrochant à votre(vos) enfant (devenu adulte) ?
Quel besoin, quel manque en vous-même(s) doit remplir votre enfant-adulte ?




Le cordon ombilical est coupé à la naissance du bébé.

Une fois adulte, il s’agit de couper à nouveau un cordon ombilical : l’affectif cette fois.
Bien qu’immatériel, subtil, le cordon affectif agit à l’encontre des besoins d’émancipation du jeune adulte.

Il vaut mieux faire des erreurs et crever de faim ou autres que de rester accroché à ses parents.

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Note

*  Il est question dans ce propos d’enfants devenus adultes ; enfin, en tenant compte de leur âge physique car d'âge mental...

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6 commentaires:

  1. Je suis d'accord et un parent ne devrait pas critiquer son enfant devenu adulte s'il ne correspond pas au schéma qu'il avait dans la tête pour lui ! Moi, j'observe mes enfants, je les découvre un peu tous les jours et je suis heureuse.Je ne pensais pas qu'ils deveindraient ce qu'ils sont, tout ce qui compte pour moi c'est qu'ils préservent leur bonheur, quoi qu'ils fassent et même si ça ne me convient pas toujours ! ;)
    Ma soeur a de gros soucis de communication avec sa fille unique adulte. sa fille ne correspond pas à ce qu'elle voulait et elle lui fait bien sentir, du coup personne n'est heureux et je n'arrive pas à comprendre pourquoi ma nièce s'impose de revenir chez ses parents encore et encore. Moi, je suis partie à 20 ans sans regrets. Là, la situation est extremment diffcile, elles ne s'entendent pas du tout mais elles continuent de se voir et de se faire mal l'une l'autre. Et, honnêtement, à 28 ans qu'est-ce qu'elle fait encore chez ses parents ? ( Même si ce n'est pas permanent )

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    1. C'est beau comme tu décris ta relation avec tes enfants, comme tu te laisses surprendre par ce qu'ils deviennent...

      Peut-être n'ont-elles pas encore ou pas tout-à-fait coupé le cordon affectif, tes soeur et nièce ? J'espère que ce n'est pas une relation fusionnelle (relation qui vire souvent en dépendance affective sur fond de sentiment amour-haine)

      Dans ma famille, il me semble que ma nièce et ma belle-soeur entretiennent une relation fusionnelle que je trouve malsaine. Ma nièce vit encore chez ses parents et n'a pas de copain en ce moment...

      A + Vi

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  2. Il faut qu'ils s'envolent et fassent leur expérience et quand je vois mes trois amours si différents tous les trois bien dans leur vie je suis heureuse . quand mon homme est mort il y a un an , j'ai compris que mon dernier (qui était encore au nid ) sentait ses épaules lourdes très lourdes car ses soeurs volant de leurs propres ailes il se retrouvait seul face à une grosse charge qui lui tombait dessus et je ne voulais pas que mon petit se sentent obligé de rester près de moi et s'oublie (son travail étant près de la maison la facilité voulait qu'il était encore avec nous, même si il ne faisait que passer dormir pratiquement en semaine )avec ses soeurs nous lui avons dit : tu es libre va et ne te sens obligé de rien assumer seul ! Depuis il est amoureux et c'est la meilleure des choses qui puisse lui arriver ; en juillet il m'a dit mam je prend mes affaires .... et bé même si la maison est devenue immmmmmmmmmmmense ... c'est très bien je suis heureuse !

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    1. Ce que tu écris concernant ton fils me touche beaucoup. J'y sens et l'interprète comme étant du courage et du bon sens. Merci pour ce témoignage, Saby. J'aimerais tellement que mes belle-soeur,nièce et frère le lisent.

      Cela me touche car ces parents qui restent accrochés à leurs enfants-adultes (et vice-versa) ne considèrent pas que s'ils se sentent seuls c'est un problème :
      1) personnel
      et 2) de société, puisque le système des familles nucléaires engendrent le phénomène d'isolement (chaque famille se sent isolée, ne se sentant pas faire partie d'un tout. Ce phénomène était (est encore) inconnu dans le fonctionnement tribal puisque dans une tribu, c'est l'ensemble de la population qui forme une famille = aucun n'y reste isolé et livré à lui-même).

      Lorsque les parents se sentent seuls, ils feraient mieux de se questionner sur leur relation de couple ainsi que sur leur relation avec les autres (amis, voisins, etc.), car là se situe le problème, le vide, le manque.
      Lorsque l'un des parents (divorce ou autres) se sent seul, ben c'est pareil : qu'il cherche à se faire des amis mais en aucun cas c'est à l'enfant(s) de remplir le vide.

      Vos témoignages à Vi et toi me semblent plein de sagesse.
      Merci à vous deux

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    2. Ben tu arrives à nous faire parler ...... Oui c'est vrai qu'il faut aller vers les gens , les voisins, les copains, et ne pas rester à tourner comme une tigre(sse) en cage et il faut s'habituer à sa solitude, on y arrive, pas facile certains jours... mais avancer toujours et arriver à trouver son équilibre.

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