La peur est la petite mort qui conduit à l'oblitération totale. La peur tue l'esprit.
J'affronte ma peur. Je lui permets de passer sur moi, au travers de moi.
Et lorsqu'elle sera passée, je tournerai mon œil intérieur sur son chemin.
Et là où elle sera passée, il n'y aura plus rien. Rien que moi.

lundi 2 septembre 2019

Haine et sédentarisme

Dans les mythes et contes, il est souvent question d'une lutte entre les ténèbres et la lumière.
La plupart d'entre nous oublie que cette lutte se déroule, avant tout, en soi-même,
en son sentiment ; sentiment qui, rappelons-le, produit et nourrit la pensée.
Or, si les cristallisations haineuses prennent le dessus dans notre sentiment,
nos regard, pensée, raisonnement et agissement se révèlent noirs, morbides
et ce, même en s'efforçant d'y mettre de la couleur.
Par contre, si le lumineux prend le dessus dans notre sentiment,
nos regard, pensée, raisonnement et agissement sont naturellement et vraiment irisés.

Les gens haineux, pervers et vicieux, sont légion dans ce monde.
Ce sont eux qui ont argent, notoriété et influence.

La haine s'inscrit dans nos gênes, à notre insu, depuis des millénaires.
Par exemple :
les soi-disant représentants de Dieu, les gens d'Églises, évoluent également avec la haine en eux,
contre les païens, contre ceux d'une autre religion, contre ceux qui refusent de se conformer, etc.
Haïssant leur propre nature animale, les moyen-orientaux et occidentaux ont inventé la Genèse :
l'humain ne serait pas un animal, mais fils d'Adam.
Adam ne serait pas un animal mais une création de Dieu qui l'aurait conçu homme.
Pourtant Adam mange, boit, chie, pisse, dort et copule pour procréer
comme les autres animaux, n'est-ce pas ?
Les voies du Seigneur des hommes sont impénétrables, pour les lumineux.
Plus Adam possède, s'empare, et plus Adam a peur et, par conséquent,
plus sa haine se développe, ce qui crée de mauvaises cristallisations en son cœur.


Ne pas se fier aux mots et promesses, mais uniquement aux actes et faits.
Prendre le temps d'observer une personne et, au-delà de ses discours,
se rendre compte de la nature de son sentiment au travers de ses agissements.

Préférer la spontanéité, révélatrice du sentiment,
aux réponses ‒ réaction et action ‒ réfléchies qui dissimulent trop souvent
les véritables sentiments et intentions.


La haine immobilise, en créant une illusion de mouvement ;
mouvement qui n’est que hyper-activité se déroulant en cercle vicieux.

Les sociétés, les États (notion des plus abstraites) et les Églises, cultivent
et nous éduquent à la haine et au rejet, notamment avec des récompenses et des punitions.
Tout le reste, amour et justice, n'est que discours trompeur, agissant comme la carotte sur écrans
que l'on brandit devant l'âne pour le faire avancer dans ses travaux de production ravageurs.


Sans cristallisation de haine (rancœur, désir de vengeance, etc.),
le cœur laisse la lumière le traverser en ne cristallisant que des souvenirs d'Amour,
ce qui permet à la pensée de rester fluide et d'éviter les obsessions et les certitudes.
Et alors, l'esprit se déploie, se préparant à surfer sur le lumineux, sur le miraculeux…


La matière absorbe et se nourrit de la lumière, qu’elle emmagasine.
La matière freine le mouvement lumineux. La matière fait ombre.

La lumière est mouvement
ou sinon, elle n'est que leurre mécanico-industriel.


Par déduction, logique et association de pensées,
j’en suis à me demander si la haine n’est pas le propre ou plutôt, le moteur, du sédentaire ?

Je m’explique :
le nomade est perpétuellement en mouvement, se déplaçant quasiment toute l’année,
de la sorte ce dernier ne s’approprie pas des choses ;
il ne cumule pas (ce serait lourd à transporter).
En chemin, le nomade chasse et cueille ce qu’il trouve pour pouvoir se nourrir.

Le sédentaire, par contre, n’est pas en mouvement.
Certes, il s’active, mais c’est du mouvement sur place.
Tout au plus, il se rend de chez lui à son lieu de travail.
Le sédentaire s’empare des choses, les accumule, pris qu’il est dans une spirale allant en s’évasant :
davantage, il veut plus, toujours plus de biens, d’économies, de nourriture, d’alcool, de drogues,
de confort et de sécurité. Ce mode de vie le rend névrosé.
Plus il est riche, plus il devient parano, allant jusqu’à traverser des états de psychose.
Et le sédentaire ne supporte pas qu’on touche au fruit de son travail. Il ne le partage pas.
Je veux dire qu’il ne tolère pas que le nomade cueille de ses récoltes céréalières et fruitières.
Vous saisissez ? Le sédentaire a développé la haine de l’autre vivant différemment,
haine reposant à la fois sur la jalousie de sentir le nomade bien plus libre que lui,
et à la fois sur la peur que le nomade ne lui « vole » de ses céréales et fruits.

Et la notion de propriété fut.
Propriété des terres, et de ce qui nourrit, et des biens (or, meubles, etc.)
Qu’est-ce qu’on trouve en archéologie des débuts de la civilisation ?
Des bâtiments fortifiés, où les enrichis entassaient les céréales et leur or…

Et l’armée et la police furent.

Le sédentaire a toujours peur de manquer et de se faire voler ;
mais pas le nomade qui, lui, vit au jour le jour.
Je suppose donc que le sentiment de haine a moins d’emprise sur le nomade,
alors que les peurs et haine sont constantes chez le sédentaire toujours insatisfait.

Le mouvement, les déplacements, permettent de rester sur l’essentiel et surtout,
de ne pas connaître l’ennui, la lassitude déprimante...
Et, de la sorte, les corps et esprit restent sains.

Le sédentaire, toujours assis, ne sait même plus chier, à cause de ses toilettes confortables.

Le sédentaire finit immanquablement par saccager l’environnement naturel et nourricier,
alors que le nomade, du fait qu’il se déplace, le saccage beaucoup moins.

Environnement sain, mouvement, santé du corps, intelligence de l’esprit.


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8 commentaires:

  1. Je pense qu'il y a trop d’humain sur Terre pour avoir que des nomades et les groupes ont créés la religion pour que tous le monde soit plus dociles mais ça ne suffisait pas il on créés la télé internet, les bombes pole emploi les banques, finalement c'est la tour de Babel et bientôt on aura tous une puce pour tout savoir sur n'importe qui mais non ch'uis bête on a déjà tous un smartphone...
    Belle photo sur ton ancien poste de belle vacances?
    Allez zouh pas de zic mais un a bientôt l'ami :)))

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    1. Trop d'humains, effectivement.
      Devenir dociles, c'est ça, et accepter notre condition = s'adapter, selon certains.
      Ouais, on en a déjà tous au moins une de puce, et on se l'achète soi-même (notamment les smartphones, mais aussi les cartes bancaires, les abonnements de bus et métro, etc.)

      C'était pas vraiment des vacances (au Mt-st-Michel), plutôt une virée à travers la France, pour mieux connaître ce pays incroyablement beau, vaste et divers dans ces paysages...
      ;) à + Cres

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  2. Réflexion tout à fait juste. Le répertoire des contes mongols et tsiganes en parle bien.

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    1. Connais peu (et pas les mongols), ça me rappelle avoir vu une de tes représentations filmées (sur Youtube), un conte tsigane sauf erreur...
      A + Thierry

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  3. Oui j'ai pas mal travaillé sur les contes tsiganes. Un répertoire passionnant. Beaucoup de choses à en tirer et à méditer.

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  4. Belle analyse ! j'adhère complètement ! C'est vrai que plus on possède plus on a peur et plus on devient haineux ! j'apprécie reellement mes vacances sous la tente ! Quelques objets, plus de fermeture à clefs et va la vie !
    j'ai rencontré une fois un couple qui avait lâché toute sa vie d'avant avec ses multiples amas d'objets et d'argent pour vivre dans une maison de paille sans serrure avec le minimum pour être heureux. Et ils l'étaient bien plus qu'avant !

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    1. Il suffit de peu, matériellement, de la simplicité (qui n'est pas ascèse ni privation), et oui, on se sent plus heureux, vivants, en harmonie...
      ;)

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