La peur est la petite mort qui conduit à l'oblitération totale. La peur tue l'esprit.
J'affronte ma peur. Je lui permets de passer sur moi, au travers de moi.
Et lorsqu'elle sera passée, je tournerai mon œil intérieur sur son chemin.
Et là où elle sera passée, il n'y aura plus rien. Rien que moi.

jeudi 26 septembre 2019

Prompte réaction sage


L’un des thèmes de ce conte Soufi est l’aide, plus précisément
le fait qu’il arrive que l’aidant doive employer une stratégie et manipuler l’aidé
afin de parvenir au résultat escompté (guérison ou libération ou autres).
Notons qu’à la fin de l’histoire l’aidé comprend ce qui lui est arrivé,
ce qui empêche la prise de pouvoir de l’aidant sur l’aidé.



Il existe un proverbe qui dit que :
« L' "opposition" de l'homme de connaissance est préférable au "soutien" de l'imbécile. »
Moi, Salim Abdali, j'atteste que ceci est vrai tant dans les sphères supérieures
qu'aux niveaux inférieurs d'existence.
Cette vérité est mise en lumière dans la tradition des Sages
qui ont transmis le conte du Cavalier et du Serpent.

Un cavalier vit du haut de son cheval un serpent venimeux se glisser dans la gorge d'un homme endormi.
Si cet homme continuait à dormir, le venin le tuerait à coup sûr.
Il se mit donc à frapper le dormeur de son fouet jusqu'à ce qu'il se réveille.

Comme il n'avait pas de temps à perdre, il l'amena de force sous un arbre.
Le sol était jonché de pommes pourries ; il le contraignit à les manger
puis l'obligea à boire à long traits de l'eau dans un ruisseau.

Tout en se débattant, l'homme criait au cavalier : « Mais qu'est-ce que j'ai donc fait,
ô ennemi de l'humanité, pour que tu me maltraites pareillement ? »

Enfin, alors qu'il était à bout de force et que la nuit tombait, il s'écroula sur le sol
et vomit les pommes, l'eau et le serpent. Quand il vit ce qui était sorti de son corps,
il comprit ce qui s'était passé et implora le pardon du cavalier.

L'homme qui avait été sauvé dit au cavalier : « si tu m'avais prévenu,
j'aurais accepté de bonne grâce que tu me traites de cette façon. »

- Si je t'avais prévenu, répondit le cavalier, tu ne m'aurais pas cru.
Ou tu aurais été paralysé par la peur.
Ou bien tu te serais enfui.
Ou bien encore tu serais retourné dormir pour chercher l'oubli.
Et je n'aurais pas eu le temps.

Éperonnant son cheval, le mystérieux cavalier s'éloigna au galop.


Voilà notre condition.
Lorsque vous lirez ceci, ne prenez pas ce qui est historique pour allégorique,
ni l'allégorie pour de l'histoire.

Ceux qui ont reçu la connaissance en partage ont des responsabilités.
Ceux qui ne l'ont pas reçue n'en ont pas, au-delà de ce qu'ils peuvent conjecturer.

– J. Rumi


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