La peur est la petite mort qui conduit à l'oblitération totale. La peur tue l'esprit.
J'affronte ma peur. Je lui permets de passer sur moi, au travers de moi.
Et lorsqu'elle sera passée, je tournerai mon œil intérieur sur son chemin.
Et là où elle sera passée, il n'y aura plus rien. Rien que moi.

jeudi 15 août 2019

Dépasser sa condition sociale

Aux personnes jeunes et aux jeunes esprits.



Il était une fois un oiseau à qui n'avait pas été donné le pouvoir de voler
et qui, tel un poulet, allait et venait en tous sens sur le sol.
Il n'ignorait pas pourtant que certains oiseaux volaient bel et bien.

Le hasard voulut que par un étrange concours de circonstances
notre oiseau eut à couver l’œuf d'un oiseau volant.

Le moment venu, l'oisillon brisa la coquille.

Doué du pouvoir latent de voler qu'il avait toujours eu
depuis le début même de son existence dans l’œuf,
l'oisillon demanda à sa mère adoptive quand il pourrait voler.
« Persiste dans tes efforts pour voler, tout comme les autres oisillons »,
répondit l'oiseau attaché à la terre.
Il aurait été bien incapable de lui donner des leçons de vol – il ne savait même pas
comment le pousser hors du nid pour lui donner l'occasion d'apprendre.
Et il est curieux, en un sens, que l'oiselet n'ait pas compris cela.
Son évaluation de la situation était faussée par le fait
qu'il éprouvait de la gratitude envers l'oiseau qui l'avait fait éclore.
« S'il ne m'avait pas rendu ce service, se disait-il,
je serais sûrement encore dans l’œuf ! »

Et parfois, il se disait aussi :
« quelqu'un qui a su me faire éclore peut certainement m'apprendre à voler.
Ce n'est sans doute qu'une question de temps.
Ou bien cela dépend de mes seuls efforts.
Ou encore de quelque sagesse supérieure... Oui, c'est cela !
Un jour, je serai brusquement transporté au stade suivant
par celui qui m'a amené là où je suis aujourd'hui. »

– Sheik Shahabudin Suhrawardi



En commentaire, il est dit que :
« Supposer qu'une chose découle forcément d'une autre
peut n'être qu'une absurdité et empêcher un progrès ultérieur. »

Et encore :
« Le simple fait que quelqu'un puisse s'acquitter d'une certaine fonction
n'implique pas qu'il puisse en remplir une autre. »


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8 commentaires:

  1. Ne compter que sur soi et sur sa volonté ! ;)

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    1. Rien à ajouter, bien qu'il arrive qu'on se sente fatigué, seul, las
      et alors, une envie de se reposer sur l'épaule de quelqu'un...
      ou de se laisser guider...
      ;)) à + Vi

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    2. Exactement ce que je ressens en ce moment...et personne sur qui me poser...et personne pour me guider...marre ...de tout devoir(vouloir) assumer...Oui, je suis si fatiguée depuis un moment...Je me suis certainement oubliée quelque part ???? mais où ????

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    3. J'me permets de relever le entre parenthèses "de tout devoir(vouloir)..."
      On tourne principalement autour de ça : je dois, je veux,
      je devrais faire..., je voudrais que...
      ;)
      J'ajoute à ton questionnement (que je partage) ... quand ?
      A quel moment (à quel âge peut-être) ou dans quelles circonstances ?
      "Se rappeler à soi" préconisait G.I. Gurdjieff

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    4. @ Eric : oui, je ne sais plus si je veux ou si je dois, je pense qu'il vaudrait mieux vouloir mais ça se mélange dans la tête, car parfois, souvent je m'invente des devoirs, par rapport aux autres, au travail, et je devrais pourtant plus écouter mes envies il me semble et arrêter de toujours vouloir faire bien, mieux, parfait...
      Et oui, quand ? je pense que ça fait bien longtemps que je me suis oubliée, je me suis fourvoyée dans les acquis, dans les principes de vie, dans les devoirs, dans les ça ne se fait pas, on ne doit pas et j'ai oublié de faire de la place à ce que j'aime, tout ça pour être comme tout le monde, pour ne pas faire de vagues, c'était au départ pour bien s'incrire dans la société et au final ça donne l'effet inverse on se sent si mal ici...et je me demande ce qu'on y fait et à quoi ça sert et d'ailleurs pourquoi ça devrait servir ?

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    5. Maître Foudchoc te dirait : ni devoir ni vouloir ;))
      Il me semble que nous sommes tous concernés par ce que tu décris au 1er paragraphe.
      Attention à la quête de perfection (j'en sais quèque chose étant un perfectionniste qui se soigne). Toi qui aimes les forêts, observes et tu verras que rien n'y est parfait et pourtant... tout serait parfait sans l'excès d'activités des humains et son irrépressible besoin de vouloir les choses à son idée... pour l'illusion de contrôle... pour des idées sur ce qui serait parfait...

      Echos : "pour ne pas faire de vagues, pour s'inscrire dans la société".
      Dans mon cas, j'ajouterais : pour ne pas déranger ni blesser...
      "Et au final, ça donne l'inverse" = à méditer

      Touché par ce que tu expliques, Vi.
      Merci
      ;)

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  2. Logique implacable qu'on oublie tellement souvent, merci !

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