La peur est la petite mort qui conduit à l'oblitération totale. La peur tue l'esprit.
J'affronte ma peur. Je lui permets de passer sur moi, au travers de moi.
Et lorsqu'elle sera passée, je tournerai mon œil intérieur sur son chemin.
Et là où elle sera passée, il n'y aura plus rien. Rien que moi.

vendredi 2 novembre 2018

Solidarité mondiale

Essai

Postulat :
l’humain ne se mobilise vraiment et complètement – il ne se dépasse lui-même –
que lorsqu’il est acculé, coincé dans une impasse contre un mur, par exemple.

"Bonne" nouvelle :
en ce moment, le monde des humains
– ne se voulant que rationnel et contrôlable –
se fracasse contre des murs affichant des excès en tous genres.

L’un des effets stimulants, dans cette situation inquiétante,
c’est que de plus en plus de personnes
– au sein de l’infime minorité, grossissante, de la masse –
se mobilisent et réfléchissent à une autre société, un autre vivre ensemble,
une économie plus juste et sensée, etc.
Avec le souci de l’environnement naturel.
Indiscutablement, ce sont des démarches bienfaisantes, vivifiantes et stimulantes,
pouvant donner quelques espoirs à ceux qui en ont besoin en cette sombre période.

Ces groupes
– communautés, collectivités, coopératives, clans, mouvements, rassemblements –
agissent chacun dans son coin, à leur manière, depuis leurs angles de vue et d’intérêt.
Ce qui est tout à fait normal.
Cependant, à notre époque, en ce moment,
face à "ceux-qui-ont-tout" – armées et armes démoniaques, richesses et influences –
le peuple, la masse, ne peut faire face que grâce à la solidarité.

Nous sommes la force du nombre. Nous sommes tant et tant.
Nous sommes la force concrète, pratique, celle des bras.

À force de nous diviser et de se disputer au sein de cette multitude,
de nous laisser diviser sciemment pour tout et rien – croyances religieuses,
couleur de peau différente, qui a la plus grosse… voiture et autres fadaises –
la masse perd son énergie en luttant les uns contre les autres (à l’intérieur de la masse),
ce qui a pour conséquence la dispersion de ses forces ainsi que de sa cohésion d’ensemble.

L’humain social a la fâcheuse tendance de ne défendre que sa chapelle ;
or, ce que nous vivons en ce moment nécessiterait un mouvement de solidarité mondial.

Les groupes de penseurs pour un monde autre paraissent tomber dans un piège, historique,
celui de se convaincre qu’ils ont les bonnes idées, les bons projets : « y a qu’à faire comme ça ».
Par exemple : « il suffit de sortir du système monétaire ».

Autour des idées ne peuvent se produire que des différents et des conflits.

En approfondissant : peut-on « penser » un monde nouveau ?

On ne peut penser que ce que l’on connaît.

Un autre monde ne pourra pas émerger de nos pensées rationnelles,
uniquement capables de réaménager du connu, et de construire.

Cesser de faire et de théoriser.
Se taire un moment.

Plutôt que de chercher des moyens, de nouvelles méthodes,
et d’élaborer de savants néo plans économico-politiques,
peut-être ferions-nous mieux de nous rassembler,
et de tout mettre à plat, sur la table,
en constatant, ensemble, la situation globale du monde,
dans un premier temps ;
et ce, avant de penser aux moyens du changement.
Moyens qui pourraient ressortir d'un brainstorming, par exemple,
(exprimer tout de go, en vrac, des sentiments et idées).

Ensuite, dans un second temps, recenser les moyens ;
et pourquoi pas former divers groupes agissant chacun à leur façon,
mais tous motivés par une même visée, un objectif commun.

Il me semble, pour parler simplement, qu’une guerre est maintenant déclarée
entre ceux qui s’accrochent à ce Système ravageur
et ceux qui n’en veulent plus, qui n’y croient plus, à ce mode de vie vorace.

L’un des intérêts communs consiste à réunir nos forces
afin de lutter, tous ensemble, contre l’ennemi commun.
Dans « ennemi » sont comprises autant les idées que les entreprises que des personnes.

Il nous faut agir ensemble,
et non pas chacun dans son coin et à chaque groupe son combat,
pas en ce moment, pas sans un objectif commun.
Pas à l’heure du « nouvel ordre mondial ».

Rappel de la définition du dictionnaire :
Solidaire : se dit de personnes liées entre elles par une dépendance mutuelle d’intérêts.
Solidarité : sentiment de responsabilité mutuelle entre plusieurs personnes,
plusieurs groupes,
lien fraternel qui oblige tous les êtres humains les uns envers les autres.

Forte la définition, et engageante, n’est-ce pas ?

Qu’est-ce qui pourrait permettre ce lien de solidarité ?


Mon questionnement :
un rassemblement, ne serait-il possible qu’à la condition qu’il y ait un meneur,
une personnalité capable d’entraîner la masse, une sorte de Che Guevara faisant le buzz ?

« Sentiment de responsabilité mutuelle » est-il écrit dans la définition de « solidarité ».

L’humain doit maintenant sortir de la cour de récréation de l’école du Monopoly,
afin de grandir, ensemble, de continuer à croître, à se développer,
en devenant, chacun, davantage responsable et moins égocentrique ;
ce qui ne sera possible, à mon avis,
que lorsqu’on apprendra à mieux communiquer,
afin d’entretenir des relations saines
avec soi-même comme avec les autres
ainsi qu’avec l’environnement naturel et nourricier.

Nous avons besoin de vibrer ensemble,
de faire le vide, de respirer ensemble,
de se voir, de s’entendre les uns les autres.

Il ne sert à rien de penser le futur, de vouloir planifier un avenir à l'avance,
de proposer des méthodes, recettes et solutions « sûr que ça marcherait »,
puisqu’on ne peut pas prévoir les événements à l’avance,
ni comment réagira et agira le camp adverse.

Limites de la pensée.

Force de l’action sensée, qui ouvre des horizons.

Puissance foudroyante de l’imprévisible.

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15 commentaires:

  1. Eric,
    Oui, limite entre pensée et actes. J'ai bien ce que tu dis sur la vibration, qui créerait comme un entre deux, une connexion, une synchronisation.
    Thierry

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    1. Excellent (... qui créerait... connexion...), merci Thierry
      A +

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  2. Oui, parfois on est convaincu, on voudrait agir, on peut le faire à son niveau mais parfois aussi on n'ose pas le faire tout seul et on a besoin d'un groupe.
    j'ai décidé de ne plus manger d'animaux, ça n'engage que moi, je peux le faire facilement.
    Par contre je hais la chasse, et je vais aller manifester demain en groupe, parce que toute seule déjà ça n'aurait pas beaucoup d'impact et puis parce que j'aurais peur de le faire toute seule !
    Sinon, je pense qu'il ne faut pas se limiter, se freiner en pensant déjà aux attendus, il faut agir, faire ce qu'on pense sans garder ses mémoires erronées ( Ho' oponopono ) , si on fonctionne avec le souvenir de toutes nos pensées négatives on ne fait plus rien, il faut se libérer, ne rien attendre et ça arrivera et si ça n'arrive pas et bien on fera avec mais on ne sera pas aigris, malheureux, tristes. Soyons ouverts !!

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    1. Effectivement, on peut faire des choses seul(e) et d'autres en groupe.
      Tes exemples sont clairs, Virevolte.

      Dans ce propos, le souci porte sur la marche du monde (des humains).
      J'en profite pour rappeler que lorsque Sarkozy est parvenu au pouvoir,
      il a clamé en discours : "qu'on le veuille ou non, personne n'échappera
      au nouvel ordre mondial".
      Contre "ça", on peut aussi agir seul, par exemple en cessant d'acheter
      dans les grandes surfaces (des multinationales), et aussi,
      il faut (j'ose écrire "faut") une solidarité importante pour parvenir à contrer l'élan des pro Système actuel.
      Ou sinon, comme tu l'écris, laisser suivre son cours et "on fera avec".
      Choix de chacun.

      A + Vi

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    2. ++ j'ajoute qu'en laissant faire, on devient responsable (par exemple de la destruction des forêts). Il s'agit d'en avoir conscience.

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  3. Ce Système nous place dans une situation des plus délicates :
    nous savons, dans les grandes lignes, ce qu'il se passe (pollutions diverses,
    fin des ressources fossiles, guerre économique et énergétique, destruction des forêts,
    océans agonisants, des migrants qui meurent, sont torturés, parqués dans des camps (aïe)
    et vendus comme esclaves (j'croyais qu'c'était fini ça),
    et en Europe la classe moyenne qui s'appauvrit, les pauvres de plus en plus nombreux, etc.
    Le fait de le savoir nous en donne une part de responsabilité,
    qu'on le veuille ou non.
    Et, pire, le fait de voter pour nos élus nous rend également responsables,
    "vous avez choisi" pourra dire le nouveau président aux brésiliens.
    C'est là que ça devient délicatement vicieux et pervers :
    si on laisse faire, en continuant notre train-train (et ce, même si on vit de façon respectueuse)
    = on participe consciemment, bien qu'indirectement, à cette ignominie autodestructrice ;
    ou alors, il ne faut plus du tout être informé de quoi que ce soit, "bienheureux les innocents"
    = pas de TV ni radio ni Net ni échange avec autrui sur ce qu'il se passe dans le monde.

    Qui ne dit rien, consent.
    Qui ne veut pas voir, ne dit rien et donc, consent.
    Qui ne veut pas entendre, ne dit rien et donc, consent.

    Consentir, c'est prendre sa part de responsabilité, genre :
    "je suis d'accord avec vous, les élites, avec vos décisions et actes".

    Sentez-vous l'impasse ?
    Sentez-vous comment "ils" parviennent à leur fin, en nous impliquant ?

    Comprenez-vous qu'il arrive un moment où l'on doit choisir un camp ?

    Hugh, j'ai parlé.

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    1. ce n'était pas dans ce sens que je parlais, quand je dis : " ne rien attendre et ça arrivera et si ça n'arrive pas et bien on fera avec mais on ne sera pas aigris, malheureux, tristes", c'était dans le sens que si on a trop d'attentes, si on espère trop on peut justement se limiter dans ses actions de peur que ça ne réussisse pas, je me suis mal exprimée. Ce n'était pas laisser faire. Mais voilà, je pense que beaucoup de personnes sont freinées dans leurs actions parce qu'elles pensent que ça ne sert à rien, que ça ne va pas changer le monde. On en revient toujours à la légende du colibri, une petite goutte plus une petite goutte feront les grands fleuves. En tout cas il ne faut pas s'empêcher de faire quelque chose de peur que ça ne réussisse pas. Les consciences s'éveillent, ça bouge de partout, je pense qu'on arrivera à quelque chose !

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    2. :) tu fais bien de préciser, Vi. J'avoue avoir mal compris.
      J'y lisais un certain fatalisme. On comprend mieux maintenant ta posture.

      Enfin, dans tous les cas, c'est à chacun de choisir et de se positionner.

      Les consciences s'éveillent et ça bouge : c'est aussi ce qu'il me semble.

      Bon jour à toi ;))

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  4. Perso; je fais un peu l'ermite...Pas de télé pas de radio..100% internet, voila, seul on peu même pu vivre tranquille faut voir comment on est pris pour des cons, toi on en a rien a foutre tu es SEUL...
    Bref, oublier pas la PQ dans l’isoloir sinon maman elle va devoir retourner a carrouf...
    Et hop quelque medocs et au dodo Salut :)))

    https://www.youtube.com/watch?v=LPbaqotNMJA

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    1. Ouais, c'est ce que je ressens aussi : « seul on peut pu vivre tranquille ».
      En fait, quoi qu'on fasse... on est constamment contraint de quelque chose...

      Bon dodo (ou réveil) Cres
      ♫ ♪

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  5. Bjr Eric,
    nous vivons dans un sale système, le peuple commence à bouger mais bcp ont peur.
    Pour te dire moi je ne m’intéresse plus à la politique maintenant cela me répugne
    + que autre chose. La mentalité du peuple aussi à changé la cause du sale système
    et les gens comme moi pour finir on se mélange moins voir plus du tout mais sans
    être un ermite car je vis que une fois.
    Te souhaites un excellent week Eric portes toi bien:-)

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    1. C'est important ce que tu écris, ce témoignage, cette observation :
      "les gens... on se mélange ... plus du tout"
      La peur et la méfiance suintent de partout...
      Et ça commence à sentir mauvais...

      Oui, malgré cette situation, vivre.

      Agréable w-e à toi aussi, Lucette

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  6. Matin OI !!!!
    https://www.youtube.com/watch?v=_jnT1jsT_y4

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  7. Info toute fraîche, publiée le 13 novembre :

    « Un appel sans frontières vient d'être lancé par Rouvikonas, en Grèce (...)
    Pour une journée de résistance simultanée, sans frontières, le 10 décembre 2018, contre le durcissement du capitalisme et de la société autoritaire.
    Partout dans le monde, au prétexte de la dette des États, le pouvoir ne cesse d’accroitre
    les inégalités entre les plus riches et les plus pauvres et de détruire la planète.
    Partout dans le monde, ce recul de nos droits et ce saccage de la vie s’accompagnent
    d’une amplification de la surveillance et de la répression
    contre tou.te.s celles et ceux qui s’y opposent. (...)
    Nous ne pouvons donc plus attendre.
    Nous ne pouvons plus nous contenter de lutter chacun.e de notre côté, (...)
    Il devient urgent de faire converger nos résistances, un jour par mois,
    à compter du 10 décembre 2018 et, par la suite, tous les 10 de chaque mois,
    en même temps, partout dans le monde, parallèlement à nos luttes locales quotidiennes. (...)
    Parmi nous, pas de chef.fe, pas de responsable, pas de direction syndicale,
    pas de bureau d’un parti, pas d’homme ni femme providentiel.le, pas de d’avant-garde éclairée (...)
    À chacun.e d’imaginer sa façon de résister ce jour-là et de la faire savoir,
    éventuellement avec des photos ou des vidéos, à travers nos médias libres
    et autogérés partout dans le monde, comme les indymedia, par exemple.
    (...)
    Le pouvoir n’est pas à conquérir, il est à détruire. »

    L'appel complet :
    https://mars-infos.org/appel-pour-une-journee-de-3509

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