La peur est la petite mort qui conduit à l'oblitération totale. La peur tue l'esprit.
J'affronte ma peur. Je lui permets de passer sur moi, au travers de moi.
Et lorsqu'elle sera passée, je tournerai mon œil intérieur sur son chemin.
Et là où elle sera passée, il n'y aura plus rien. Rien que moi.

samedi 17 novembre 2018

Marcher sur Vénus

L’Amour ?
On en est tellement loin.

Penser à l’Amour est comme s’imaginer marcher sur Vénus.

 


Restons les pieds sur Terre, en se remettant la tête à l’endroit sur les épaules :
en société, l’amour favorise par trop les élans non-souhaités de solidarité, d’entraide,
de soutien réciproque, ainsi que les visions réalistes et lucides sur "leur" intention,
à ceux ayant pensé le Système sociétal, ce nouvel ordre-industriel mondial.
Notre façon d’être en relation ne favorise pas du tout l’élan d’amour.
Et ce ne sont pas les smartphone5G qui nous y aideront.

Dans « amour » on entend « âme ».
D’âmes à âmes, l’amour ?

Sans relation, pas d’amour.
En relation, pas forcément d’amour, ni seulement du respect, plutôt rarement de nos jours.
Trop d’intérêts financiers et/ou égotiques en jeu. Pas le temps.

Établir une relation n’engage pas uniquement l’esprit, notre cerveau compilateur,
mais tout ce qui constitue notre personne vibrante, qui palpite, sent et ressent.
Les relations nous lient aux autres, à des objets, à des chiens, à l’argent, etc.
Ce lien est une corde subtile, creuse à l’intérieure, comme un canal.

Plus la relation est faussée – biaisée, trompeuse, hypocrite,
malintentionnée, égocentrique, obnubilée par le pouvoir sur autrui, etc. –
plus il se crée des obstacles et barrages empêchant l’amour de se diffuser.
Canal obturé. Impossibilité. Rapports compétitifs et conflictuels.

L’attitude sociale encouragée en ce moment se résume ainsi :
à chacun son canal-à-moi-tout-seul, à sens unique, $écurisé,
rempli d’obstacles polis et épreuves sophistiquées à passer,
de "gentils" désirs et volonté de jouissances sensuelles et sexuelles,
fabriqués par des idéaux et des savoirs détachés de l’Être.

En communiquant mal,
avec nos excès de mots vidés de sens* – discours, arguments
contrarguments, preuves, justifications du pour puis du contre, etc. –,
on ne génère que des interférences, des non-dits, des mal-dits, des incompréhensions,
ainsi que des motifs de désaccords et conflits restant le plus souvent larvés,
ce qui nous obsède et ronge, chacun, de l’intérieur (souffrance psychique).

Notre façon de communiquer ressemble à ceci :
prétentieux, nous parlons de progrès et promettons du blanc
pendant que, sans s’en rendre compte, nos mains produisent le noir.
Nos pas tournent en rond dans le passé que nous projetons dans un futur-sous-contrôle.
Notre verbiage porte sur la santé, le bien-être, alors que nous détruisons la Nature.
Nos discours disent vie, liberté, fraternité, justice pour tous, égalité, démocratie,
pendant que nos mains fabriquent des armes, des pesticides, du plutonium, etc.
Nos esprits rejettent et haïssent les victimes et « ratés » prévisibles du Système
qu’on aimerait tant voir "disparaitre". Houla hop, restons entre gens civilisés.

Défaut autodestructeur, celui de se réfugier dans l’hyper raison et l’abstraction.

Dans l’abstraction, on se construit des idées sur l’amour et des idéaux relationnels.
Les idées ne s’éprouvent pas. Les idées ne peuvent que rendre compte, froidement,
sans état d’âme autre que mimé, théâtral, sans lien direct avec le vivant.

La part sensible, vibrante, des phénomènes qui passe durant les interactions
se retrouve constamment refoulée ou méprisée derrière nos idées,
désirs, appétits, ambitions, caprices et volonté de contrôle.
Interférences vibratoires. Obstacles.
De la sorte, dans les faits du quotidien, sur le plan relationnel
– c’est-à-dire dans le champ possible de l’amour –,
beaucoup de gens se soucient davantage de leur voiture que de leurs proches.

Notre champ d’amour est plein de glyphosate, même les bourdons le fuient.

L’excès de raison paraît produire un poison émotionnel.
Âmes atteintes.
Petite mort.

Vivant-mort : exister sans vie, mécaniquement, le monde n’étant qu’une équation.
Vivement qu’on trouve l’équation de l’amour, en commençant par celle du respect.

Aucun système ordonnant le « vivre ensemble » ne peut être sain
tant que ce qui touche au respect et à l’amour sera rejeté, méprisé, exclu, puni.
Par exemple : de condamner des personnes ayant secouru autrui est une aberration,
une action des plus violentes portée contre le respect et l’amour,
contre le bon sens et la santé mentale de tous les humains.

Peut-être comprend-on, en lisant ce propos,
qu’un système, qu’une société, ne peut et ne doit pas être pensé,
ni programmé, uniquement par les richissimes
ni, surtout, par une « intelligence artificielle »,
c’est-à-dire par des ordinateurs dépourvus d’émotivité,
de sens intérieurs (propres à chaque incarnation vivante), de ressenti, soit : d’âme.

D’âme à âme, le respect et l’amour ;
et non pas d’esprit, mesquin et calculateur, à âme.

Notre Système apparaît telle une abomination,
valable uniquement pour des robots.


Le canal relationnel se doit de rester accessible afin de favoriser les échanges.
Au sujet de l’attitude des diverses parties, elle se résume à disponibilité,
ce qui permet les flux et reflux des sentiments, lorsqu’il y a connexion.

Lors de contacts à canal ouvert de toutes parts, l’amour se diffuse de lui-même,
en allant de l’un à l’autre, de toi à moi, de moi à soi, de soi à l’essence naturelle,
de l’univers à soi, de soi à moi, de moi à toi…

L’amour est comme l’huile qui permet aux divers rouages d’un moteur (système)
de s’articuler aisément. Mais cette huile ne s’extrait pas du minéral,
ni ne s’achète au supermarché ni ne se produit artificiellement.
Cette huile provient de l’intention de chacun
ainsi que de l’attention que chacun porte à l’interaction et à la présence de l’autre.


L’amour est comme une nourriture subtile
régénérant autant le corps et le cœur que l’esprit de chacun.
Pas de perdant ni de laissé pour compte. Relation gagnant-gagnant.

L’amour ne s’écoule qu’en des interactions fluides.
Le respect permet de fluidifier la relation.


Rappel de l’évidence :
l’amour ne peut être qu’éprouvé,
et on l’éprouve grâce à l’émotion et aux sensations intérieures.
Le cerveau n’éprouve pas, il traite les informations perçues après coup,
c’est pourquoi le cerveau a toujours un temps de retard sur le ressenti.

Être, rester, à l’écoute de son ressenti permet de goûter pleinement à l’instant.
Interaction directe et spontanée avec ce qu’il se passe autour de soi ici et maintenant.

Agir en fonction du ressenti amène à percevoir le monde et autrui autrement.

Lien – connexion – même longueur d’onde – confiance –
chaleur intérieure – se sentir bien en présence de(s) l’autre –
tout cela sont des symptômes à ressentir,
des symptômes d’amour.

D’âme(s) à âme(s).


Je me demande :
comment on se sent sur Vénus ?

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Note et lien
* Exemple du mauvais emploi des mots, dont la substance significative a été ôtée,
avec le cynisme.

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12 commentaires:

  1. Salut, j'ai eu des relations mais aimer c'est un peu différent. Et l'icolement, le marginalisme ne ma pas aider, maintenant c'est "il faut mieux être tous seul qu'accompagner" même si j'ai mon idée sur qui (Orel :)) ... bon pour finir pas une mais deux chansons @++ merci une fois de plus :))
    https://www.youtube.com/watch?v=889wVSxoEdE
    https://www.youtube.com/watch?v=-ecWLl-QF4w

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    1. Bcp à dire, à rebondir sur ce que tu as écrit, Cres.
      "J'ai eu des relations mais aimer c'est (...) différent".
      Reconnaître cela fait ressortir que tu es capable d'introspection objective,
      et que tu as un coeur qui vibre encore...
      ;)
      C'est par rapport à l'isolement et le marginalisme que les mots se bousculent...
      L'isolement n'est jamais agréable s'il est imposé (d'une façon ou d'une autre)
      ou si on s'y sent obligé, si on le vit contre ses désir et volonté.
      S'isoler de façon volontaire et si cela a du sens pour soi (durant une période)
      ne peut que s'avérer aidant... pour autant qu'on le vive "bien"...
      notamment parce qu'on revient à soi (et on peut faire le point, réfléchir, etc. On se retrouve, en quelque sorte)
      J'fais partie de ceux qui pensent que "vaut mieux être seul que mal accompagné"
      :)) (bon, ok, j'arrête)

      ♫ ♪ Encore un groupe que j'connaissais pas ♫ ♪

      Bon jour et à +

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  2. Bonjour Eric,
    si je retourne en arrière de quelques années j'ai l'impression que l'humain évolue
    avec la technologie et les médias, le pouvoir..Les sentiments les gens en arrivent
    à les délaissés , pour montrer que la belle voiture ou la réussite.la solidarité il y en plus ou peu.Tiens l'autre jour une dame âgée est tombée sur le trottoir, il y avait deux passants et pourtant ils ont fait mine de rien voir. Bien-sur moi j'ai été l'aider pourtant j'étais bien plus loin. Son sourire et son grand merci c'était
    une belle chose arrivée dans ma journée.
    Les humains de nos jours sont trop occupés à penser juste au matériel, l'argent et à montrer....
    Très belle page Eric comme toutes tes publications forts intéressantes.
    je fais aussi partie de ceux et celles qui pensent:" vaut mieux être seul (e) que mal accompagné" En + les gens deviennent très faux.
    Bon dimanche Eric en grosses chaussettes:-)
    http://sendpictures.free.fr/up/1542535116.jpg
    Vénus, c'est une belle planète sans pouvoir, ni guerre et bcp d'amour

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    1. Ben, ça te va bien de te laisser inspirer !
      Merci pour l'image et ton témoignage, Lucette.
      Comme chacun peut la voir, je me dis autant l'intégrer dans le texte.
      ;) à +

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  3. Eric,
    Constellation, liens, croisements,...
    Faut l'aimer, le contact avec l'autre.
    @+

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    1. :))
      Effectivement "faut l'aimer". Il arrive qu'on n'en ait pas envie,
      par moments, de contact avec l'autre.
      C'est aussi ça s'écouter : lorsqu'on ne se sent pas disponible,
      rester dans son coin, dans son ambiance (plutôt que de se forcer à...)
      Ciao Thierry-le-Croisé

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  4. En passant bonne journée, zic matinal :))
    https://www.youtube.com/watch?v=lMga4kFp2n0

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    1. B'jour Cres-le-découvreur-♫ ♪

      ♫ ♪ un gros coeur dans un sac d'os ♫ ♪

      J'suis touché par cette chanson.
      J'viens de terminer un livre-témoignage d'une jeune femme ayant été anorexique
      à l'âge de 13 ans. Elle a été hospitalisée 4 mois en hôp. psy.
      Les médecins et notre monde en prennent plein la figure !
      Poignant ce récit. Bcp de souffrance lucide.
      Manque total d'amour (notamment de ses parents, des psy et infirmières...)
      et d'une démarche de seulement essayer de la comprendre
      (comprendre pourquoi elle ne voulait plus manger).
      Remué, me demandant ce qu'elle est devenue, j'ai regardé sur Wikipédia
      et elle s'est suicidée à 21 ans. Valérie Valère qu'elle se nomme.
      Le livre : "Le pavillon des enfants fous"

      Merci ;) à + Cres

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  5. Pour toi et elle et eux pour tous les riches les pauvres les vieux les jeunes les méchants les gentils les petits les grands les minces les gros les démons les anges parce qu'on en a tous besoin des BISOUS a tous qui passent qui trépassent
    https://www.youtube.com/watch?v=Z37uxCMmvbY
    Merci TCHöooo

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  6. Un coucou à souffle de songe:-)) et je dépose aussi de la musique je copie Cres lab:-)joli partage sur les bisous. Merci
    Bonsoir
    https://www.youtube.com/watch?v=vNX8tYn8Hn0

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    1. Nan, ne pas tout donner, ni prendre,
      plutôt "goûter", sentir, se laisser emporter...
      :)
      Un smack Lucette (tout donné)

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