En sortir

Il se pourrait que le symbole du labyrinthe soit à relier avec la psyché,

plus particulièrement avec la cérébralité – l’activité mentale, intellectuelle.

Le créateur du labyrinthe serait... notre tête pensante.

Le labyrinthe représenterait le monde des idées, de la pensée et de l’imagination.

Le Minotaure illustrerait, dans ce cas, l’envers de notre idéal,

la principale résistance intérieure, l’angoisse majeure,

notre part naturelle et animale, contenue, devenue bestiale et imprévisible,

notre démon intérieur qui, toujours, s’oppose et ruine notre désir de perfection.

À chacun son labyrinthe.

Le projet mondial en cours de réalisation :

tous dans un même labyrinthe viril, à rentabiliser.

Où se situe l’issue de ce satané labyrinthe ?

Comment en sortir ?

Certes, le fil d’Ariane est un excellent moyen de ne pas s’y perdre

et aussi, de revenir sur ses pas, de retrouver le point de départ.

Revenir à l’entrée principale du labyrinthe.

Ne pas avoir progressé.

Problème non résolu.

Grrr… comment s’échapper de ce labyrinthe

paraissant immense, sans fin et sans issue ?

Si évident.

Et pourtant, c’est un fait :

il est impossible de sortir de ce labyrinthe.

Quelle énigme infernale !

Tant évident et pourtant,

tant de temps passé à sillonner les routes-mirages
des idéaux, de la perfection et de l'espoir.

De chercher à s’échapper de ce labyrinthe est peine perdue.

Aucun moyen.

On ne peut pas s’extraire de la pensée

ni arrêter l’activité mentale, non,

mais, qu'on se trouve devant ou dans le labyrinthe,

on peut apprendre à diriger son attention sur le ressenti,

en faisant le vide dans la tête, en s’imposant le silence intérieur,

l’attention revenant vers comment on se sent, comment on respire,

comment on digère et quel sentiment (impression générale) s’impose à l’instant.

Et là,

Ôh magie,

le labyrinthe s’estompe, disparaît de lui-même !

Le décor se transforme soudain.

Les horizons se dégagent.

Un vent agréable souffle et caresse la peau, en taquinant les cheveux,

des oiseaux sifflent, des écureuils jouent, les feuilles frémissent,

diverses odeurs se diffusent, les insectes font le buzzz,

et mon être jubile de tout ce ressenti.

Le labyrinthe n’existe pas, n’a pas de réalité tangible.

Les murs, les impasses, les problèmes, c’est notre tête qui les construit.